La majeure partie des capitaux disponibles, surtout ceux qui appartiennent au secteur privé, se dirige cependant vers le marché américain, ou encore elle est investie dans des entreprises ou placée dans des banques. Malgré les apparences, les relations entre le Koweït et les États-Unis demeurent très étroites. La principauté, comme l'Arabie Saoudite, s'était engagée à ne pas lever l'embargo sur les livraisons destinées à l'Amérique. Mais, à l'instar des représentants du roi Fayçal, ceux de l'émir du Koweït ont été à la conférence de Vienne, en mars, parmi les partisans les plus chaleureux de la suppression des sanctions prises à l'encontre de Washington. Et ce, malgré la vive opposition de l'ensemble de la presse koweïtienne et d'une bonne partie du Parlement.

Armements

L'intérêt que porte le Koweït à l'Europe, malgré de nombreuses déclarations d'amitié, demeure limité. Certes, le ministre français des Affaires étrangères du dernier gouvernement P. Messmer, Michel Jobert, a droit, les 27 et 28 janvier 1974, à un accueil très cordial des dirigeants koweïtiens. Mais les résultats de sa visite sont modestes. Aucun des projets économiques qu'il soumet à ses interlocuteurs (et à la réalisation desquels la France souhaite contribuer) n'est retenu. Le Koweït n'est pas, d'autre part, en mesure de conclure un accord à long terme sur les livraisons du brut.

Les échanges entre les deux pays ne sont pas pour autant négligeables. Le Koweït, qui demeure le deuxième fournisseur en pétrole de la France, commande aux chantiers de La Ciotat 4 méthaniers pour une somme d'un milliard de francs. Les navires, de 70 000 tonnes chacun, seront livrés avant 1977.

En mars, avril et mai, la principauté décide d'acquérir 10 hélicoptères de manœuvre Puma, 20 autres hélicoptères légers, 18 intercepteurs Mirage F-1 et 36 biréacteurs Jaguar de fabrication franco-britannique. Ces marchés sont évalués à plus de 2 milliards de francs.

Cependant, la majeure partie des crédits militaires est consacrée à l'achat d'armement aux États-Unis et à la Grande-Bretagne.

Laos

Vientiane. 3 110 000. 13. 2,4 %.
Économie. PNB (63) 65. Énerg. (*71) : 91.
Transports. (*71) : 12 100 + 2 100. (*71) : 11 M pass./km.
Information. (67) : 7 quotidiens ; tirage global : 8 000. (71) : 51 000. (69) : 8 200 fauteuils ; fréquentation : 1 M. (71) : 2 000.
Santé. (71) : 228.
Éducation. (69). Prim. : 216 577. Sec. et techn. : 13 105. Sup. : 559.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1956. Souverain : Savang Vatthana ; succède en 1959 à son père, Sisavang Vong, décédé. Gouvernement provisoire d'union nationale, investi le 5 avril 1974. Premier ministre : Prince Souvanna Phouma (Vientiane). Vice-Premiers ministres : Leuam Insisiengmay (Vientiane) et Phoumi Vongvichit (Pathet Lao). Un protocole d'accord de paix est signé le 14 septembre 1973, à Vientiane, par les représentants du prince Souvanna Phouma et ceux du Pathet Lao. Président du Conseil politique national de coalition : prince Souphanouvong.

Un gouvernement d'union nationale

Des trois pays d'Indochine ravagés par la guerre, le Laos est le seul qui, en 1974, se soit résolument engagé sur le chemin de la paix et de la réconciliation. Après de patientes négociations, le prince Souvanna Phouma est parvenu, le 5 avril, à former un gouvernement d'union nationale où le Pathet Lao du prince Souphanouvong détient la moitié des portefeuilles ministériels.

Bipartisme

Mais c'est un nouveau Laos qui est en train de naître. Au schéma tripartite de jadis (droite, gauche et neutralistes) s'est pratiquement substitué, du fait des événements, un bipartisme : d'un côté le camp de Vientiane, qui regroupe les neutralistes et la droite modérée, de l'autre le camp de Sam Neua, la capitale du prince rouge dont le Front patriotique contrôle les quatre cinquièmes du territoire, et qui, selon toute vraisemblance, va s'efforcer d'étendre son influence. L'extrême droite, lâchée par les Américains et divisée, est écartée du pouvoir ; les neutralistes convaincus sont réduits à la portion congrue.