Journal de l'année Édition 1995 1995Éd. 1995

Mais l'exploit de cette année 94 est à mettre au crédit du XV de France, auteur d'une tournée historique en Nouvelle-Zélande. Au pays des All Blacks, les coéquipiers du nouveau capitaine Philippe Saint-André ont battu à deux reprises les Néo-Zélandais, ce qu'aucune équipe de France n'avait jamais réussi. Les clés de cet exploit : une défense de fer, un jeu au pied en sensible amélioration, des avants conquérants, des arrières inspirés et une grande discipline qui n'a jamais exclu la combativité. L'essai de plus de 80 mètres inscrit par les Français à la dernière minute du deuxième test-match à Auckland restera dans les annales. Nul doute que cette tournée devienne désormais un point de référence pour le rugby français. Quant à Philippe Sella, le joueur le plus « capé » de l'histoire, il a fêté dans l'allégresse sa 100e sélection à l'occasion du test de Christchurch.

Cette double performance fut d'autant plus surprenante que les Bleus avaient réalisé un tournoi des Cinq Nations médiocre (2 victoires, 2 défaites), bien loin des espérances de grand chelem. Ce tournoi, plutôt décevant au niveau du jeu, a consacré le retour tant attendu au premier plan du pays de Galles et le déclin de l'Écosse.

Le championnat de France a couronné le Stade Toulousain, vainqueur de Montferrand au terme d'une finale enlevée et spectaculaire.

Rencontres internationales

Ottawa (4 juin) : Canada b. France 18-16.

Pretoria (4 juin) : Angleterre b. Afrique du Sud 32-15.

Le Cap (11 juin) : Afrique du Sud b. Angleterre 27-9.

Sydney (11 juin) : Australie b. Irlande 32-18.

Christchurch (25 juin) : France b. Nouvelle-Zélande 22-8.

Auckland (2 juillet) : France b. Nouvelle-Zélande 23-20.

Dunedin (9 juillet) : Nouvelle-Zélande b. Afrique du Sud 22-14.

Wellington (23 juillet) : Nouvelle-Zélande b. Afrique du Sud 13-9.

Auckland (6 août) : Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud 18-18.

Sydney (6 août) : Australie b. Samoa 73-3.

Sydney (17 août) : Australie b. Nouvelle-Zélande 20-16.

Ski

Coupe du monde 93/94

Messieurs

Classement général :
1. K.-A. Aamodt (Nor.), 1 392 pts.
2. M. Girardelli (Lux.), 1 007 pts.
3. A. Tomba (It.), 822 pts.

Descente : M. Girardelli (Lux.), 556 pts.

Slalom : A. Tomba (It.), 540 pts.

Géant : C. Mayer (Aut.), 496 pts.

Super G : J. E. Thorsen (Nor.), 280 pts.

Dames

Classement général :
1. V. Schneider (CH), 1 656 pts.
2. P. Wiberg (S), 1 343 pts.
3. K. Seizinger (All.), 1 195 pts.

Descente : K. Seizinger (All.), 482 pts.

Slalom : V. Schneider (CH), 860 pts.

Géant : A. Wachter (Aut.), 635 pts.

Super G : K. Seizinger (All.), 416 pts.

Un profond traumatisme. Ulrike Maier n'apparaît pas dans le palmarès de la Coupe du monde 93/94. L'Autrichienne, championne du monde de Super G en 1989 et en 1991, s'est tuée lors de la descente de Garmisch-Partenkirchen en Allemagne, le 29 janvier. Après avoir perdu l'équilibre, Ulrike Maier a quitté sa trajectoire et a percuté un monticule de neige protégeant une cellule photoélectrique de chronométrage. L'Autrichienne est décédée des suites d'une fracture des vertèbres cervicales. Tragique ironie, sur les écrans de télévision, qui montraient cette scène d'horreur, est apparue la vitesse de la skieuse à l'instant précis de l'effroyable choc contre le poste de chronométrage : 104,9 km/h.

Tennis

Le poids lourd des courts de tennis ne pèse que 77 kg. Roi incontesté de la discipline, champion toutes catégories et toutes surfaces (sauf terre battue), l'Américain Pete Sampras n'a pas quitté une seule fois, en 1994, la place de no 1 mondial. Un genre de performance qui s'est raréfié ces dernières années. Vainqueur des Internationaux d'Australie en janvier, Sampras aurait pu devenir le premier joueur depuis Rod Laver à gagner quatre tournois du Grand Chelem d'affilée – il avait remporté Wimbledon et Flushing Meadow en 1993. Mais Roland-Garros ne lui a pas souri. L'Américain n'a pas encore apprivoisé la terre battue parisienne, préférant les joutes de cogneurs sur le gazon londonien, par exemple. Il a d'ailleurs remporté les Internationaux de Grande-Bretagne pour la deuxième année consécutive. Une tendinite l'a empêché de défendre son titre à l'US Open, mais il est revenu au premier plan à temps pour conquérir les Masters, en novembre à Francfort. À 23 ans, Pete Sampras semble en mesure de s'installer durablement à la première place du classement ATP. En ce début d'année 1995, le surdoué américain n'est pas loin d'avoir passé 70 semaines au poste de no 1 mondial de façon ininterrompue. Au classement des séjours les plus longs au sommet du tennis planétaire, Sampras a déjà dépassé John McEnroe et Björn Borg. D'illustres prédécesseurs...