– Champion d'Europe des superwelters depuis le 29 janvier 1988 à Rimini : bat Luigi Minchillo (It), par arrêt sur blessure (4e).
– Défend son titre victorieusement contre : Éric Taton (B), arrêt sur blessure (12e) ; Erwin Heiber (RFA), jet de l'éponge (11e) ; Romolo Casamonica (It.), aux points.
– Champion du monde des superwelters le 11 février 1989 à Grenoble : bat Don Curry (É-U), aux points ; perd son titre le 8 juillet à Cergy-Pontoise, aux dépens de John Mugabi, vainqueur par K.-O. technique à la 1re reprise.
Palmarès : 27 victoires, 1 nul, 7 défaites.
Les grands combats de l'année
Lourds, titre unifié (Las Vegas, 25 février) : Mike Tyson (É-U) b. Frank Bruno (G-B), par arrêt de l'arbitre à la 5e reprise.
Moyens WBC (Las Vegas, 25 février) : Roberto Duran (Pan.) b. Iran Barkley (É-U), aux points.
Moyens IBF (Las Vegas, 26 mars) : Michael Nunn (É-U) b. Patrizio Kalembay (It.), par K.-O. à la 1re reprise.
Supermoyens WBC (Las Vegas, 12 juin) : Ray Sugar Léonard (É-U) et Thomas Hearns (É-U), match nul.
Supermoyens WBC (Las Vegas, 8 décembre) : Ray Sugar Léonard (É-U) b. Roberto Duran (Pan.), aux points.
Cyclisme
Pour une poignée de secondes
Tour de France
Un grand millésime, une édition historique. Le Tour 1989 restera à n'en pas douter dans les annales du cyclisme. Pour 8 secondes, le plus petit écart jamais enregistré entre les deux premiers, Laurent Fignon a cédé son maillot jaune à Greg Lemond. Sur les 24,5 km séparant le château de Versailles des Champs-Élysées, l'Américain, littéralement couché sur un vélo muni d'un guidon utilisé par les triathlètes, a roulé à la fabuleuse moyenne de 54,519 km/h. Nul ne l'en croyait capable. Sans doute pas lui, et encore moins Laurent Fignon, qui pensait que ses 50″ d'avance au classement général étaient largement suffisantes avant le contre-la-montre final. Hélas, il se trompait et, une fois la ligne d'arrivée franchie, il s'effondrait en larmes tout en demeurant prostré sur la chaussée, victime de la plus terrible des déconvenues. C'était là le dernier coup de théâtre d'une épreuve qui avait commencé le 1er juillet au Luxembourg par un autre événement inattendu. Pedro Delgado, le favori de la presse, oubliait de se présenter à l'heure au prologue et, le lendemain, connaissait une terrible défaillance au cours du contre-la-montre par équipes, perdant ainsi toutes ses chances de renouveler son exploit de 1988. Débarrassés de la présence encombrante de l'Espagnol, relégué à plus de 7′ des premiers, ses challengers pouvaient alors offrir au public qui se pressait le long des routes une course d'anthologie. On déplorera seulement le petit nombre des prétendants à la victoire. Forces de la nature et champions d'exception, les Néerlandais Jan Theunisse et Steven Rooks ont, en effet, semblé se satisfaire du maillot à pois du meilleur grimpeur et de quelques succès d'étape. Sinon comment expliquer leur tactique de course, proche de l'incohérence et du sabordage ? Et ne parlons même pas de Stephen Roche et d'Eric Breukink, contraints à l'abandon dans les Pyrénées, l'un parce qu'il souffrait du genou, l'autre d'une angine. En réalité, la trame sportive s'est révélée passionnante, avec la renaissance d'un Fignon panache, le retour au sommet de Greg Lemond, ressuscité après son accident de chasse, qui l'avait laissé pour mort, et la classe intacte de Pedro Delgado, à la recherche du temps stupidement perdu. Derrière ces trois hommes, personne n'a vraiment émergé. Ceux qui ont tenté de les suivre se sont brûlé les ailes, à l'image de Charly Mottet ou d'Andrew Hampsten, encore trop fragiles pour supporter une épreuve de trois semaines. N'est pas forçat de la route qui veut, et surtout pas les Colombiens Fabio Parra et Lucho Herrera, une fois de plus décevants sur un parcours tracé à leur mesure.
Cette dramatique à suspense, servie par un peloton audacieux, si elle n'a pas fait sa révolution, a su s'adapter à son époque. Et tant que la compétition demeurera son attrait principal, le Tour de France continuera à charmer et à faire rêver. Bonne nouvelle pour le sport cycliste tout entier, qui pourra marquer ce mois de juillet d'une pierre jaune. En cette année du Bicentenaire, c'est la « petite reine » que l'on a fêtée et de surcroît sur l'ancienne place Louis-XVI.
Autres épreuves
Créée en 1989, la Coupe du monde Perrier, qui regroupe 13 courses dont les plus belles classiques, a été remportée par Sean Kelly. À défaut d'avoir été le coureur le plus performant, l'Irlandais s'est montré le plus régulier, s'adjugeant, malgré une pointe de vitesse émoussée par le poids des ans, Liège-Bastogne-Liège. Le numéro un de la saison aura pourtant été Laurent Fignon. Vainqueur de Milan-San Remo, du Giro, des Nations et du trophée Barracchi en compagnie de son coéquipier Thierry Marie, le Français a prouvé qu'il était revenu à son niveau de 1984. En définitive, seul Greg Lemond avec ses victoires dans le Tour de France et au championnat du monde méritait de lui disputer cette première place. Et, à un degré moindre, Charly Mottet, resté maître dans son fief du Dauphiné, l'espoir belge Edwig Van Hooydonck, impressionnant de facilité lors du Tour des Flandres, l'Espagnol Miguel Indurain, devenu presque l'égal de son chef de file Pedro Delgado depuis ses succès dans Paris-Nice et au Critérium international, et enfin le puissant Néerlandais Jelle Nijdam, digne fils de son poursuiteur de père.