Le Parlement marocain réclame l'application du droit de suite en Algérie. La crise avec Alger, qui avait commencé en décembre 1978 par des accusations mutuelles d'attentats terroristes, prend une tournure aiguë. Le roi déclare que la situation a atteint le « seuil de l'intolérance ». Il crée, le 10 mars 1979, le Conseil national de sécurité. Alarmé par des déclarations timidement pro-sahraouies d'O. Stirn, secrétaire d'État français aux Affaires étrangères, le roi demande à Paris, et en obtient, les apaisements nécessaires. Les « circonstances favorables » à la paix, entrevues un moment par le président français, semblent donc s'éloigner.

Il devient évident que les attaques, voire les déboires, militaires dans le Sud ne font que renforcer au Maroc l'union autour du roi. Or, le Polisario, fatigué des « atermoiements » mauritaniens, reprend désormais ses revendications sur l'ensemble du Sahara occidental, alors qu'en Algérie le nouveau gouvernement, fruit de curieux compromis, affirme ne pas vouloir « brader » l'héritage de Boumediene, au moins sur ce point. Au Sahara, l'impasse politique est donc totale, comme le constate le roi d'Espagne Juan Carlos, qui se rend le 14 juillet au Maroc, après avoir été deux mois plus tôt à Alger.

Les relations entre Rabat et Madrid se détendent. La situation sur le terrain s'aggrave, notamment à Tan Tan. Hassan II, le 13 juin, saisit le Conseil de sécurité de l'ONU des « actes d'agression contre le Maroc ». Le Conseil se réunit le 20 juin.

Maurice (île)

Port-Louis. 880 000. 430. 1,8 %.
Économie. PIB (75) : 659. Production (75) : A 30 + I 25 + S 45. Énerg. (76) : 405. CE (75) : 53 %.
Transports. (*76) : 20 700 + 11 200.
Information. (75) : 12 quotidiens ; tirage global : 82 000. (72) : 107 000. (75) : 40 000. (75) : 48 000 fauteuils ; fréquentation : 17 M. (76) : 27 000.
Santé. (75) : 346. Mté inf. (76) : *40.
Éducation. (75) Prim. : 150 573. Sec. et techn. : 67 447. Sup : 1 096.
Institutions. État indépendant le 12 mars 1968. Constitution de 1967, amendée le 18 novembre 1969. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Abdul Raman Osman. Premier ministre : sir Seewoosagur Ramgoolam.

Mauritanie

Nouakchott. 1 420 000. 1. *2 %.
Économie. PIB (74) : 270. Production (73) : Ac 23 + I 43 + S 34. Énerg. (76) : 102. CE (74) : 53 %.
Transports. (73) : 6 808 Mt/km. (72) : 4 400 + 5 000.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 3 000. (75) : *82 000. (71) : *1 000 fauteuils.
Santé. (75) : 87.
Éducation. (71). Prim. : 35 049. Sec. et techn. : 4 444.
Armée.  : 12 450.
Institutions. État indépendant le 28 novembre 1960. République (28 novembre 1958). Constitution de 1961 : régime présidentiel. Président du comité militaire de salut national : lieutenant-colonel Mohamed Mahmoud Ould Louly, qui succède le 3 juin 1979 au colonel Mustapha Ould Mohamed Salek, démissionnaire, auteur du coup d'État militaire du 10 juillet 1978 qui renverse le président Moktar Ould Daddah. Premier ministre : lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Heydalla.

Nouveaux combats contre le Polisario : le pouvoir change de mains à trois reprises

Dans la nuit du 9 au 10 juillet 1978, à 5 heures du matin, l'armée mauritanienne s'empare de tous les commissariats de police de la capitale. Entre 5 et 7 heures, tous les ministres sont arrêtés à leur domicile. À 6 heures, la radio et les principaux points stratégiques sont aux mains des insurgés. Au même moment, l'aide de camp du président Ould Daddah entre dans sa chambre, l'arrête, et lui annonce que le pouvoir est désormais entre les mains d'un groupe d'officiers dissidents, dirigé par le chef d'état-major en personne, le colonel Mustapha Ould Salek.

Cette révolution blanche, qui s'est déroulée en deux heures sans un seul coup de feu, met fin au règne de celui qui fut le père fondateur de la Mauritanie ; Moktar Ould Daddah, 54 ans, avait reçu des mains du général de Gaulle les documents accordant à son pays l'indépendance, et il avait plutôt joué Alger contre Rabat, en s'appuyant sur une importante aide française. En 1975, pourtant, il s'était laissé entraîner dans l'affaire du Sahara espagnol, et la Mauritanie y avait gagné la possession du Rio del Oro espagnol — ce qui devait susciter à la fois une opposition sahraouie de plus en plus violente, et une rupture grave avec l'Algérie, non participante aux accords tripartites du 5 novembre 1975 (Journal de l'année 1975-76) et qui soutenait les Sahraouis.