C'est à la suite de querelles de personnes et de rivalités idéologiques que le colonel Sassou Nguesso, originaire du nord du Congo (comme son prédécesseur), s'empare du pouvoir. L'accusation de corruption et de détournement de deniers publics, formulée contre le général Yhombi-Opango, bien qu'en partie fondée — dit-on —, est surtout un prétexte. On parle beaucoup de la dépense somptuaire faite pour un lit de 17 millions de F CFA. Cette affaire permet à ses adversaires de déclencher contre lui une violente campagne d'opinion qui risque de le conduire devant un tribunal révolutionnaire.
L'important remaniement ministériel qui suit l'élection, le 31 mars 1979, confirmant le colonel Sassou Nguesso dans ses fonctions, entraîne l'éviction de Théophile Obenga, réputé modéré et francophile, de son poste de ministre des Affaires étrangères au profit de Pierre Nze, considéré comme un agitateur d'extrême gauche à l'occasion tourné vers l'Union soviétique.
Dix exécutions
Ces diverses mutations procèdent d'un climat de tension générale qui a vu en janvier l'ouverture du procès des 44 devant le tribunal révolutionnaire de Brazzaville. Accusés d'avoir trempé dans l'assassinat de l'ancien président Ngouabi en avril 1977 (Journal de l'année 1976-77), les inculpés ont subi des sévices et n'ont pas pu assurer leur défense dans des conditions satisfaisantes. Dix d'entre eux sont condamnés à mort et, la sentence étant sans appel, sont fusillés le lendemain. Les autorités congolaises annoncent, le 14 août 1978, la découverte d'« un vaste complot international » ; plusieurs militaires sont arrêtés ainsi qu'un Français du nom de Favre, qui sera remis en liberté 102 jours plus tard.
Dans ce contexte passent pratiquement inaperçus trois événements dont aucun n'est indifférent : en août 1978 meurt Jacques Opangault, premier vice-président du gouvernement congolais et premier vice-président de la République ; en novembre, le général Yhombi-Opango renoue avec les États-Unis les relations diplomatiques, rompues douze années plus tôt ; le Congo dépasse la production annuelle de trois millions de t de pétrole.
Côte-d'Ivoire
Abidjan. 5 150 000. 16. *2,5 %.
Économie. PIB (74) : 644. Production (75) : A 29 + I 22 + S 49. Énerg. (76) : 380. CE (74) : 42 %.
Transports. (74) : 918 M pass./km, 529 Mt/km. (*72) : 90 500 + 57 400. : 116 000 tjb.
Information. (75) : 3 quotidiens ; tirage global : 35 000. (75) : *206 000. (75) : 101 000. (76) : 69 000 fauteuils ; fréquentation : 10 M. (76) : 58 000.
Santé. (75) : 321.
Éducation. (75). Prim. : 672 707. Sec. et techn. : 119 482. Sup. (76) : 8 701.
Armée. : 4 950.
Institutions. État indépendant le 7 août 1960 (ancien territoire français). République (4 décembre 1958). Constitution de 1960, amendée en 1975 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Félix Houphouët-Boigny, réélu le 16 novembre 1975.
Prospérité économique
Dans une Afrique occidentale en proie aux tensions, la Côte-d'Ivoire continue de vivre une ère de paix intérieure et de prospérité qui lui permet de mener une diplomatie active.
Suite logique du sommet de Monrovia de mars 1978 (Journal de l'année 1977-78), le président guinéen Sékou Touré visite en février 1979 Yamoussoukro, village natal du chef de l'État ivoirien, et, en mars, sont conclus des accords ivoiro-guinéens.
En juin 1978, un contingent ivoirien participe, au Shaba, à la relève des Français et des Belges engagés à Kolwezi, tandis qu'en août, septembre et novembre F. Houphouët-Boigny multiplie les efforts de médiation dans l'affaire du Sahara occidental.
Djibouti
Djibouti. 125 000. 5. *3,4 %.
Économie. PIB (70) : 1 100. Énerg. (76) : 727.
Transports. (75) : 11 000 + 3 000.
Information. (75) : *13 000. (70) : *1 000. (75) : 5 800 fauteuils ; fréquentation : 0,6 M. (76) : 3 000.
Santé. (75) : 52.
Éducation. (75). Prim. : 9 764. Sec. et techn. : 1 994.
Institutions. Indépendance proclamée le 27 juin 1977, après le référendum du 8 mai 1977 (ancien Territoire français des Afars et des Issas). Constitution républicaine. Président de la République : Hassan Gouled Aptidon, élu le 24 juin 1977. Premier ministre : Barkat Gourat Hamadou.
Tensions politiques
Avec la nomination le 30 septembre 1978, de Barkat Gourat Hamadou comme Premier ministre, c'est la troisième fois depuis la proclamation de l'indépendance que ce poste change de titulaire — signe de la persistance de sérieuses tensions politiques. Rien ne va plus entre le gouvernement et les éléments d'extrême gauche regroupés soit au sein du Mouvement populaire de libération (MPL), soit au sein de l'Union nationale des étudiants de Djibouti, formations dont beaucoup de militants sont retenus en prison sans avoir été jugés, ce qui provoque les critiques de plusieurs organismes humanitaires. Le 10 mars 1979, des opposants attaquent une caserne à Randa dans des circonstances mal éclaircies.