Huns
Peuple nomade de la steppe qui, à partir de la fin du ive s., a fait de profondes incursions en Europe et en Asie centrale jusqu'en Inde.
Ce sont probablement deux branches d'un même peuple d'origine mongole, les Huns Blancs (appelés aussi Hephthalites), qui, vers la fin du ive s. après J.-C., ont migré l'une vers la vallée de la Volga (aujourd’hui en Russie occidentale) et l'autre vers l'Oxus (aujourd’hui l’Amou-Daria, en Asie centrale). Les premiers ont fortement marqué l'imaginaire des peuples de l'Empire romain, par le caractère particulièrement cruel de leurs exactions, qui a été à l’origine d’un vaste mouvement migratoire : les « grandes invasions ».
Un peuple de guerriers redoutables
Selon les descriptions laissées par l'historien romain Ammien Marcellin, les Huns sont des pasteurs nomades qui ignorent l'agriculture, ne possèdent pas d'habitations permanentes et parcourent sans répit la steppe à la recherche de pâturages et de points d'eau pour leurs troupeaux. Ils subsistent grâce à la chasse et à la cueillette, sont vêtus d'habits de lin et de fourrures. Vivant presque constamment à cheval, ils ne semblent pas avoir de roi (jusqu’à 434), chaque clan ayant son propre chef.
Guerriers redoutables, archers, cavaliers montés sur de petits chevaux robustes, les Huns surprennent leurs ennemis en se livrant à des charges rapides, des retraites inattendues, un harcèlement permanent. Des tombes hunniques retrouvées près du Dniepr attestent en effet leur goût pour le pillage.
Les incursions hunniques en Europe
La marche vers l'ouest
Les Huns apparaissent en Europe orientale vers la fin du ive s. Après avoir écrasé les Alains, ils s'installent entre la Volga et le Don, puis envahissent le royaume voisin des Ostrogoths. Poursuivant leur progression vers l'ouest, ils défont les Wisigoths, établis sur les rives du Danube, et atteignent les frontières orientales de l'Empire romain.
Après avoir traversé et dévasté les plaines roumaines, les Huns franchissent les Carpates et s'installent dans la plaine de Pannonie, vers 396.
Les raids dans l’Empire romain
À l’origine peu inquiet, l’Empire romain laisse les Huns agir à leur guise au-delà du limes (fortification marquant la frontière de l'Empire), car ceux-ci s'en prennent aux Goths barbares. Mais la situation change brutalement en 408, lorsque les Huns pénètrent en territoire romain où ils lancent de nombreuses razzias. Vers 425, un empire hunnique semble s'être formé sur le moyen Danube.
Étendant leur domination sur les populations germaniques, les Huns enrôlent des Germains dans leur armée. En 432, l'empereur Théodose II accepte de leur payer un tribut annuel, qui est ensuite régulièrement augmenté par les Huns.
Attila, le fléau de Dieu
Sous la direction du roi Attila (surnommé par ses ennemis le « fléau de Dieu »), la puissance des Huns atteint son apogée. Il charge des émissaires, les logades, de parcourir l'Empire romain pour réclamer des tributs sous peine de destruction. Il lance chaque année des raids sur l'Empire d'Orient et ruine régulièrement les villes des Balkans.
En 450, il se retourne contre l'Empire d'Occident. Il passe le Rhin à Mayence et pénètre dans l'est de la Gaule, avant que son armée soit mise en déroute par la coalition conduite par Romain Aetius près de Troyes (bataille des champs Catalauniques, 451). Les Huns refluent alors vers l'est. Un an plus tard, Attila lance un nouveau raid vers la péninsule italienne. Il dévaste la plaine du Pô, rencontre le pape Léon le Grand et décide brutalement de rentrer en Pannonie avec son armée. À sa mort en 453, son empire se disloque.
Les incursions hunniques en Asie centrale
La poussée des Huns à partir du Turkestan vers l'Inde et l'Iran commence également à la fin du ive s. Ils occupent la Sogdiane et la Bactriane ; puis ils attaquent l'Iran et pénètrent profondément en Inde du Nord-Ouest et en Inde centrale, en profitant de l'affaiblissement de l'Empire des Gupta à la fin du ve s.
On a parfois donné le nom de Huns aux populations que les Chinois ont appelées Xiongnu et qui ont constitué, à la fin du iiie s. avant J.-C., un royaume en Chine.