saint Léon Ier le Grand
(Volterra ?-Rome 461), pape de 440 à 461.
Chargé de mission près de saint Augustin, archidiacre de Rome (430), conseiller de Célestin Ier et de Sixte III, élu pape durant une mission en Gaule, il poursuit les survivances du paganisme (jeux du cirque) et contrôle de très près l'administration de ses évêques suburbicaires.
Défenseur de l'Italie, il est désigné par le faible Valentinien III comme ambassadeur auprès d'Attila, qui ravage la Vénétie et la Ligurie (452). Quand Geiséric entre dans Rome en 455, Léon obtient des Vandales le respect des habitants, mais il ne peut empêcher le pillage de la ville, qui dure 14 jours.
Pontife suprême, il intervient en Gaule contre l'évêque d'Arles (449), en Espagne, où il secoue l'apathie du clergé, en Afrique, où il rappelle l'autorité du siège apostolique. En Orient, il se mêle à la querelle nestorienne : à Eutychès (448), il souhaite de rester dans la foi, mais, quand celui-ci est condamné, il adresse à Flavien (449) une lettre célèbre (le « Tome à Flavien »), qui fait le point de la christologie telle que le pape l'impose aux controversistes d'Orient. Quand le concile (« brigandage ») d'Éphèse condamne saint Léon et menace l'Église d'un schisme, le pape riposte par le concile de Chalcédoine (451), où ses légats font triompher sa thèse.
Saint Léon est plus un moraliste qu'un théologien et un philosophe : l'Écriture est pour lui une source inépuisable de commentaires (beaucoup sont dans le bréviaire romain). Il est l'auteur du premier missel, qui, modifié, deviendra le Sacramentaire léonien. Benoît XIV le proclamera docteur de l'Église en 1754.