Xiongnu ou Hiong-nou
Nomades d'Asie dont le nom apparaît dans les Annales chinoises au iiie s. avant J.-C. et disparaît au ive s. après J.-C.
Les Xiongnu sont sans doute les nomades pillards que les Chinois subissent, depuis le iie s. avant J.-C., sous le nom de Xianyun, Xunyu ou Hu. Venus de Mongolie, ils attaquent le Nord de la Chine qui, après avoir pratiqué à leur égard une politique de paix et d'amitié, construisit la Grande Muraille (commencée vers 300 avant J.-C.) et commença à lancer contre eux des expéditions militaires. Vers 250 avant J.-C., les Xiongnu forment une grande nation, dont le centre est sur le haut Orkhon, et développent un art remarquable (art de l’Ordos). Ils contraignent la Chine à payer tribut, chassent les Yuezhi du Gansu et vassalisent les tribus nomades jusqu’au Turkestan russe. Au ier s. avant J.-C., à la suite d’une guerre civile, le chef Zhizhi va se réfugier dans les steppes du Tchou ; sa horde, les Xiongnu occidentaux, restée au voisinage de la mer d’Aral, serait à l’origine des Huns. En 48 après J.-C., les Xiongnu du Sud se soumettent à la Chine, qui les installe en fédérés au Nord de la Grande Muraille. Les Xiongnu du Nord, écrasés par les Xianbei, que les Chinois ont lancés contre eux (123), sont en partie absorbés par les vainqueurs ; certains vont sur l’Irtych rejoindre les Xiongnu occidentaux ; d’autres, restés dans l’Altaï, seraient les ancêtres des Tujue (Turcs). Les Xiongnu du Sud, sinisés, occupent la Chine du Nord (308-352), où leurs chefs se proclament empereurs et héritiers légitimes des Han. Ces dynasties et le nom des Xiongnu disparaissent après les attaques des Murong (350).
Pour en savoir plus, voir les articles histoire de la Chine, Huns, Ordos, Tujue.