Commonwealth of Nations
(« Communauté de nations »)
Ensemble des États et territoires issus de l'Empire britannique, et reconnaissant entre eux une certaine solidarité, désormais plus morale que juridique.
1. De l’Empire au Commonwealth
L'idée de cette association revient à lord Durham, gouverneur général des deux colonies des Haut-Canada et Bas-Canada, qui, en 1839, suggéra la création d'un Commonwealth afin d'éviter la sécession de ces colonies. C'est, dit-on, Lord Rosebery, Premier ministre de la reine Victoria, qui appela les nations autonomes, membres de l'Empire britannique, a Commonwealth of Nations. Et c'est le maréchal Jan Christiaan Smuts qui suggéra l'appellation de British Commonwealth of Nations, adoptée en 1917. La conférence impériale de 1926 définit le Commonwealth britannique des nations, définition précisée et rendue officielle par le statut de Westminster en 1931. Il substituait à l'Empire britannique une Communauté de nations, comprenant le Royaume-Uni, ses colonies, ses protectorats et un groupe d'États indépendants, les dominions (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Union sud-africaine), liés par un commun serment d'allégeance à la Couronne britannique. Le véritable ciment du Commonwealth, dans les années 1930, est donc la civilisation britannique elle-même. Lorsque les premiers États issus de la décolonisation eurent adopté des régimes républicains, l'allégeance à la Couronne britannique cessa d'être une condition d'appartenance à la Communauté (1950) et le mot « britannique » fut supprimé.
Le Commonwealth n'est pas une confédération d'États, ne possède pas de Constitution écrite, ni d'appareil administratif commun. Il ne représente ni une alliance ni un bloc ; nul traité ne lie ses membres. Ces derniers mènent leur propre politique étrangère et peuvent rester neutres dans un conflit où un ou plusieurs d'entre eux seraient engagés.
2. Les membres
C'est donc la souplesse de son organisation qui fait l'originalité et la puissance du Commonwealth Trois membres – Nauru, Tuvalu et Saint-Vincent – ont un statut spécial. Tous les pays du Commonwealth reconnaissent la reine Élisabeth II comme chef du Commonwealth.
C'est dans le cadre du Commonwealth que la plupart des anciennes possessions britanniques ont accédé à l'indépendance : Inde et Pakistan (1947) ; Ceylan (1948) ; Ghana, Malaisie (1957) ; Cameroun, Nigeria (1960) ; Chypre, Sierra Leone, Tanganyika (1961) ; Samoa occidentales, Jamaïque, Trinité-et-Tobago, Ouganda (1962) ; Kenya, Zanzibar (1963) ; Malawi, Zambie, Malte (1964) ; Gambie, Maldives, Singapour (1965) ; Barbade, Botswana, Guyana, Lesotho (1966) ; île Maurice, Swaziland, Nauru (1968) ; Tonga, îles Fidji (1970) ; Bangladesh (1972) ; Bahamas (1973) ; Grenade (1974) ; Mozambique, Papouasie-Nouvelle-Guinée (1975) ; Seychelles (1976) ; Dominique, îles Salomon, Tuvalu (1978) ; îles Kiribati, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie (1979) ; Vanuatu, Zimbabwe (1980) ; Antigua-et-Barbuda, Belize (1981) ; Saint-Kitts-et-Nevis (1983) ; Brunei (1984) ; Namibie (1990).
L'Afrique du Sud, qui s'est retirée du Commonwealth en 1971, a été réadmise en 1994. Le Pakistan s'est retiré de 1972 à 1989 et a fait l'objet d'une suspension de 1999 à 2004 puis à nouveau de 2007 à 2008. Exclues de 1987 à 1997, les îles Fidji l'ont été de 2000 à 2001 et en 2006. Le Nigeria a été suspendu en 1995 avant d'être réintégré en 1999. Suspendu en 2002, le Zimbabwe s'est retiré en 2003. Bien que francophone, le Rwanda devient, en 2009, le 54e membre du Commonwealth. La Gambie se retire en 2013.
Pour en savoir plus, voir l'article Grande-Bretagne.