Brunei

Nom officiel : État de Brunei Darussalam

Carton de situation - Brunei
Drapeau de Brunei
Drapeau de Brunei

État d'Asie du Sud-Est, Brunei est situé dans l'île de Bornéo ; il est baigné au nord par la mer de Chine méridionale et enclavé dans l'État malais de Sarawak qui divise le pays en deux.
Brunei est membre du Commonwealth.

  • Superficie : 5 765 km2
  • Nombre d'habitants : 449 002 (2022)
  • Nom des habitants : Brunéiens
  • Capitale : Bandar Seri Begawan
  • Langue : malais
  • Monnaie : dollar de Brunei
  • Chef de l'État : Hassanal Bolkiah (sultan)
  • Chef du gouvernement : Hassanal Bolkiah
  • Nature de l'État : monarchie
  • Constitution :
    • Entrée en vigueur : 29 septembre 1959
  • Depuis 1962, une partie de la Constitution est inappliquée.
Pour en savoir plus : institutions de Brunei

STATISTIQUES : DÉMOGRAPHIE

  • Population : 449 002 hab. (2022)
  • Densité : 69 hab./km2
  • Part de la population urbaine (2023) : 79 %
  • Structure de la population par âge (2023) :
    ● moins de 15 ans : 21 %
    ● 15-65 ans : 73 %
    ● plus de 65 ans : 6 %
  • Taux de natalité (2023) : 15 ‰
  • Taux de mortalité (2023) : 4 ‰
  • Taux de mortalité infantile (2023) : 6 ‰
  • Espérance de vie (2023) :
    ● hommes : 76 ans
    ● femmes : 79 ans

Après une augmentation rapide, la population s'est aujourd'hui stabilisée et le remplacement des générations n'est plus assuré (1,8 enfant par femme). La principale ville de ce petit pays, peu peuplé, est la capitale. Les habitants sont essentiellement d'origine malaise. L'immigration est notable.

STATISTIQUES : ÉCONOMIE

  • GÉNÉRALITÉS
  • PNB (2022) : 16 milliards de dollars
  • PNB/hab. (2022) : 31 410 dollars
  • PNB/hab. PPA (2022) : 67 760 dollars internationaux
  • IDH (2021) : 0,829
  • Taux de croissance annuelle du PIB (2022) : -1,6 %
  • Taux annuel d'inflation (2022) : 3,7 %
  • Structure de la population active (2021) :
    ● agriculture : 1,3 %
    ● mines et industries : 24,3 %
    ● services : 74,4 %
  • Structure du PIB (2022) :
    ● agriculture : 1,1 %
    ● mines et industries : 67,9 %
    ● services : 31 %
  • Taux de chômage (2022) : 7,2 %
  • Tourisme
  • Recettes touristiques (2018) : 190 millions de dollars
  • Commerce extérieur
  • Exportations de biens (2022) : 14 129 millions de dollars
  • Importations de biens (2022) : 8 976 millions de dollars
  • Défense
  • Forces armées (2020) : 8 000 individus
  • Dépenses militaires (2022) : 2,4 % du PIB
  • Niveau de vie
  • Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2022) : 57
  • Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 57,7 %
  • Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 5,1 %
  • Dépenses publiques d'éducation : n.d.

L'économie du sultanat est presque entièrement fondée sur le pétrole et le gaz (14e exportateur mondial de gaz liquéfié en 2022), qui représentent près de 90 % de ses exportations (vers le Japon, la Corée du Sud, l'Inde, la Thaïlande et l'Australie , notamment) et environ 65 % du PIB, dont la croissance (3,9 % en 2019) a repris après une récession de 2013 à 2016. Ses importations de produits manufacturés proviennent avant tout de la Chine devant la Malaisie, Singapour et les États-Unis. La diminution de ses réserves d'hydrocarbures et la volatilité de leurs prix l'ont incité à diversifier son économie et à lancer des réformes structurelles en vue d'attirer les investissements étrangers et de soutenir le développement du secteur non pétrolier et des petites et moyennes entreprises. Brunei traverse une nouvelle récession en 2021–2023 en raison d'une réduction de la production d'hydrocarbures. .

GÉOGRAPHIE

Constitué d'une plaine alluviale arrosée par quatre fleuves, montagneux au sud-est (mont Pagon, 2 000 m), Brunei est couvert aux trois quarts par la forêt équatoriale, mais l'exportation de bois y est interdite. La faible production agricole (riz, pêche) doit être complétée par des importations. Les plantations commerciales (caoutchouc, poivre) ont décliné. C'est au pétrole et au gaz naturel que Brunei doit sa richesse et sa prospérité (96 % des recettes d'exportation et 58 % du P.I.B.), mais les réserves, à Seria et Kuala Belait, seraient limitées à vingt ans d'exploitation seulement. Le revenu annuel par habitant est parmi les plus élevés d'Asie. Il n'y a pas d'impôts, l'éducation et les soins médicaux sont gratuits. L'État est le principal employeur (53 % des actifs). Face à certains signes économiques inquiétants, comme la chute du prix du pétrole et l'augmentation du chômage, la priorité est donnée à la diversification de l'économie, mais les industries demeurent modestes (vêtements, ciment, eaux minérales) car les investisseurs sont réticents devant la faiblesse du marché intérieur et le peu de transparence du pouvoir royal, qui multiplie les placements financiers et les achats de terres à l'étranger (5 000km2 en Australie). La crise asiatique de 1997 n'a pas épargné Brunei.

La population, regroupée dans les zones côtières, est en majorité malaise (68 %) ; les autochtones, Dayaks et Visayas, représentant 6 % des habitants. La minorité chinoise (environ 25 %) ne bénéficie pas des avantages sociaux concédés aux Malais et, se sentant menacée, a commencé à émigrer. La population est très jeune : le tiers des Brunéiens ont moins de 15 ans, mais l'espérance de vie est la plus forte d'Asie du Sud-Est. L'islam (sunnite) est religion d'État.

HISTOIRE

Royaume vieux de plus d'un millénaire, Brunei était un important port de commerce ayant des relations avec le monde hindouisé et chinois : la première mission portant tribut à l'empereur de Chine date de 977. Le pays connaît après la chute de l'empire de Majapahit, dont il était vassal, une rapide expansion à Bornéo et dans l'archipel philippin. En 1521, quand Pigafetta, l'historien de l'expédition de Magellan, y fait escale, Brunei semble avoir éclipsé Malacca, prise par les Portugais en 1511.

Le protectorat britannique

C'est à cette époque que le royaume est islamisé et devient un sultanat. Il résiste difficilement à l'arrivée des Portugais, Espagnols, puis Britanniques qui s'installent dans la péninsule malaise et aux Philippines et tentent de prendre le contrôle des voies commerciales. Affaibli, il perd peu à peu ses possessions, surtout au Sarawak devant les ambitions de l'aventurier anglais James Brooke qui, à partir de 1841, y établit une principauté. Quand, en 1906, Brunei devient un protectorat britannique, il est réduit à deux enclaves. Du pétrole y est découvert en 1903 ; l'exploitation commence dès 1929. En 1959, Brunei accède à l'autonomie interne. Un puissant mouvement nationaliste s'y développe sous la direction du parti du Peuple (Partai Ra'ayat) du cheikh Azahari. En décembre 1962, Azahari déclenche un soulèvement soutenu par l'Indonésie, mais vite écrasé par les Anglais. En 1963, le sultan Omar Ali Saifuddin décide de ne pas rejoindre la nouvelle fédération de Malaisie, en particulier pour conserver ses revenus pétroliers. En 1967, il abdique en faveur de son fils Hassanal Bolkiah, mais conserve un important pouvoir. En 1979, un accord avec Londres prévoit l'accession à l'indépendance du sultanat, qui devient effective en 1984.

Une « monarchie islamique et malaise »

Brunei entre aussitôt à l'ASEAN, y trouvant une garantie politique vis-à-vis de ses grands voisins. La famille royale se partage pouvoir et gouvernement. Monarque absolu et « homme le plus riche du monde », le sultan maintient en vigueur l'État d'urgence de 1962, sans accepter de libéralisation politique. Il a imposé, depuis 1990, le principe de la « monarchie islamique et malaise ». Au premier rang de ses préoccupations, viennent la diversification de l'économie et la sécurité du sultanat : pour assurer cette dernière, il achète des armements au Royaume-Uni et se concilie la faveur des États-Unis. Brunei établit des relations diplomatiques avec la Chine en 1994. Proche de Singapour, il entend avoir de bonnes relations avec tous ses voisins et utilise parfois les aides financières comme moyen de politique étrangère.

En 1998, le sultan (52 ans) désigne son fils aîné comme prince héritier, tout en reprenant en main le ministère des Finances et la direction de deux grandes entreprises nationales, la Brunei Investment Agency et le groupe Amedeo, où un trou de 16 milliards de dollars vient d'être découvert. La vie politique demeure très feutrée, seules quelques dissensions familiales agitant la vie du Palais. Le mariage du prince héritier al-Muhtadee Billah Bolkiah (30 ans) avec une jeune roturière (17 ans) de mère suisse est célébré avec le plus grand faste en septembre 2004. Simultanément, la Constitution de 1959 est modifiée pour permettre la convocation d'un Conseil législatif de 21 membres) nommés. En 2005, le sultan, prenant soin d'agir en promoteur de l'islam et n'entendant pas se laisser déborder par les islamistes, renvoie quatre ministres dont celui de l'Éducation, connu pour encourager l'enseignement religieux.

Brunei renforce son rôle sur la scène internationale en assurant la présidence de l'APEC dont le sommet se tient les 15 et 16 novembre 2000 à Bandar Seri Begawan. En 2001, il accueille le sommet annuel de l'ASEAN et assure, par ailleurs, la présidence du Conseil économique du Pacifique.

En mai 2005, à l'occasion d’un remaniement ministériel, le prince héritier al-Muhtadee Billah Bolkiah est nommé comme ministre senior au bureau du Premier ministre, ce qui le place au deuxième rang, après le sultan, dans la hiérarchie gouvernementale.