Côté filles, l'Américaine Janet Evans (400 m et 800 m), la Chinoise Li Lin (200 m et 400 m 4 nages) et la Hongroise Krisztina Egerszegi (100 m et 200 m dos) ont été les premières bénéficiaires de la chute de l'ancienne RDA. Personne ne s'en plaindra, car depuis la disparition du mur de Berlin, il est de notoriété publique que la plupart de ses représentantes, parmi les plus médaillées, prenaient des anabolisants hormonaux, selon un programme scientifique systématique, mis sur pied par les autorités de tutelle.
Pour la France, le bilan est plutôt mitigé. Les réussites se sont limitées à deux performances de choix : les trois médailles de Catherine Plewinski, reine sans couronne du sprint, et la 4e place pleine de promesses de Franck Esposito (200 m papillon), qui deviendra quelques mois après champion d'Europe de la distance. La plus grande déception est venue de Stephan Caron, largement battu (6e) dans la finale du 100 m par la star de la natation mondiale, Matt Biondi, encore une fois intouchable. Pour le reste, on est dans l'expectative, voire la désillusion, même si Christophe Kalfayan (50 m), Bruno Gutzeit (100 m papillon) et Christophe Marchand (200 m) n'ont pas démérité.
Patinage artistique
Dernier banco : Albertville
La France, depuis Alain Calmât en 1965, n'avait plus connu cet honneur. Sur une musique de flûte de Pan tirée du film Missing, le couple vedette du patinage français a fini par imposer son style et sa créativité. Acclamés, voire vénérés par tous les publics, les Duchesnay ont en effet conquis leur premier titre mondial tant espéré. Après sept ans d'une carrière de haut niveau où ils ont eu la malchance de se heurter non seulement à l'incompréhension des juges restés trop longtemps hostiles à leurs innovations artistiques, mais aussi à une école soviétique très riche en danseurs de qualité. Cette consécration est peut-être tardive, mais elle vient à point nommé : Isabelle a 27 ans et son frère Paul 29 ans et demi. Ils arrêteront la compétition la saison prochaine à l'issue des Jeux d'Albertville. Le compte à rebours a d'ores et déjà commencé. Il n'y a pas une minute à perdre.
Championne d'Europe à Sofia après un programme libre destiné surtout à mettre en relief sa virtuosité athlétique ainsi que ses qualités d'ancienne gymnaste, Surya Bonaly figure elle-aussi parmi les candidates possibles au podium olympique. Mais à une seule condition. Que sa mère adoptive, en conflit permanent avec le cadre fédéral, la laisse travailler en paix aux côtés de son professeur de chorégraphie Annick Gailhaguet. Sinon, c'est l'échec assuré pour la jeune Réunionnaise (17 ans), dont Peggy Fleming a dit qu'elle serait la plus grande patineuse de couleur de toute l'histoire. À vérifier.
Championnats d'Europe
(Sofia, 22-27 janvier)
Couples : 1. Mitchkovtienok-Dmitriev (URSS) ; 2. Bechke-Petrov (URSS) ; 3. Chichkova-Naoumov (URSS).
Messieurs : 1. Petrenko (URSS) ; 2. Barna (T) ; 3. Zagorodniuk (URSS) ; 4. Éric Millot (F) ; 5. Philippe Candeloro (F).
Danse : 1. Klimova-Ponomarenko (URSS) ; 2. Isabelle et Paul Duchesnay (F) ; 3. Usova-Zhulin (URSS) ; 7. Dominique Yvon – Frédéric Paluel (F).
Dames : 1. Surya Bonaly (F) ; 2. Grossmann (All.) ; 3. Kielmann (All.) ; 10. Laetitia Hubert (F).
Championnats du monde
(Munich, 12-17 mars)
Couples : 1. Mitchkovtienok-Dmitriev (URSS) ; 2. Brasseur-Eisler (Can.) ; 3. Kuchiki-Sand (É-U).
Messieurs : 1. Browning (Can.) ; 2. Petrenko (URSS) ; 3. Eldredge (É-U) ; 9. Éric Millot (F).
Danse : 1. Isabelle et Paul Duchesnay (F) ; 2. Klimova-Ponomarenko (URSS) ; 3. Usova-Zhulin (URSS) ; 8. Dominique Yvon – Frédéric Paluel (F).
Dames : 1. Yamaguchi (É-U) ; 2. Harding (É-U) ; 3. Kerrigan (É-U) ; 5. Surya Bonaly (F).
Rugby à XV
Un nouveau souffle
Coupe du monde
L'édition européenne a été plus riche, plus dense, plus suivie que la première, il y a quatre ans, aux antipodes. Elles s'est imposée comme l'événement majeur du rugby, celui qui va focaliser toutes les énergies. Et puis elle a consacré l'Australie, qui a su montrer aux éternels sceptiques que vaincre, séduire et convaincre sont parfois synonymes. Que le rugby est à la fois un combat et un spectacle. Et, parmi les sports collectifs, le plus intense et le plus varié. Avant cette Coupe du monde, certains commençaient à en douter.