Mais, si ces championnats ont été dans l'ensemble dominés par les Soviétiques (la moitié des titres), l'événement phare de ce rendez-vous mondial aura été le retour triomphal de Naim Suleimanoglu (60 kg) qui, sous le drapeau turc, a ajouté trois nouvelles médailles d'or à sa collection. Certes, à seulement 24 ans, celui qui a déjà 34 records mondiaux à son actif n'est plus tout à fait le même, mais – alliant la vitesse à la puissance – il reste encore une perfection sur le plan technique. Le type même de l'haltérophile moderne en modèle réduit. Une grande star de 1,50 m.
Enfin, sur les neufs titres décernés aux femmes haltérophiles, seul celui des 48 kg a échappé aux Chinoises, qui ont amélioré 18 des 20 records du monde battus à Donaueschingen. La meilleure Français, Sylvie Iskin (82,5 kg), s'est contentée de la septième place avec 185 kg.
Handball
Un air de corrida
Champion de France pour la troisième fois en quatre ans (1988, 1990 et 1991), Nîmes a confirmé qu'il était bien devenu, après l'intermède Créteil, le porte-drapeau du handball français. Des Nîmois qui, de surcroît, peuvent compter sur le soutien inconditionnel du public le plus chaud de France. Celui qui s'est déplacé en masse (près de 10 000 spectateurs) pour assister aux quarts de finales retour de la Coupe d'Europe des clubs champions opposant ses protégés aux Espagnols du FC Barcelone (16-23 et *16-18). Dans ces conditions, l'avenir du sept gardois semble d'ores et déjà assuré, d'autant qu'avec un budget avoisinant les quinze millions de francs, le recrutement futur s'annonce des plus prometteurs. L'Europe est à ce prix.
En finale de la Coupe de France, disputée par match aller et retour, Vénissieux s'est imposé face à Dunkerque (NIB), qui était trop affaiblie par l'absence de son tireur d'élite Philippe Debureau pour espérer l'emporter (26-16 et *23-19).
Hockey sur glace
Le grand dérapage
Si le football français ne tourne pas rond et marche sur la tête, le hockey sur glace ne va pas mieux, au contraire. Il vit lui aussi nettement au-dessus de ses moyens ; du moins dans ses clubs, car l'équipe de France se porte bien : elle vient, en effet, de se qualifier pour les jeux Olympiques d'Albertville et d'accéder au groupe Mondial, A, récemment élargi à douze pays.
C'est à l'échelon du championnat de France que rien ne va plus ; les huit formations qui ont disputé la dernière compétition nationale sont accablées de dettes, ou en redressement judiciaire, ou en liquidation. Certaines vont disparaître, comme Grenoble, le champion en titre, qui doit près de 8 millions de francs, dont 660 000 francs à l'URSSAF et 1 600 000 francs aux impôts. D'autres ne reprendront même pas le prochain championnat : Tours et Bordeaux par exemple.
Pour redorer le blason du hockey et restaurer son image de marque, la Fédération et la Ligue nationale semblent décidées à mettre un terme à la crise inflationniste. Elles ont préparé un plan de redressement fondé sur la rigueur, le paiement des charges, la limitation des transferts (un seul étranger par club) et de la masse salariale (4 800 000 francs au minimum par saison), le contrôle mensuel de la gestion par le biais d'une commission de surveillance et d'un commissaire aux comptes, etc. Encore faut-il que ces belles dispositions soient vraiment appliquées, qu'il y ait un consensus réel, que la loi ne soit pas tournée par les plus ambitieux ou les plus inconscients. Les responsables doivent se rappeler que le hockey a déjà raté sa chance de devenir un sport majeur dans notre pays il y a quelques années, en indisposant une chaîne de télévision pourtant bien disposée à son égard. De nos jours, les erreurs de stratégie et de gestion se paient cher. Pour la survie de son équipe nationale, le hockey sur glace français se doit de réagir au plus vite.
Au Mondial A, la Suède, invaincue dans le tournoi a enlevé son cinquième titre (1953, 1957, 1962 et 1987), grâce à sa courte victoire (2-1) sur l'URSS, dont la plupart des joueurs évoluent dans des clubs étrangers depuis la perestroïka.
Championnat de France
Demi-finales : Rouen b. Bordeaux, 11-4, 6-5 et 5-1 ; Grenoble b. Briançon, 2-3, 4-3, 5-1 et 5-0.