Les Marchands de gloire de Marcel Pagnol à la Comédie de Paris. Mise en scène de Jean Rougerie.

Le Pain dur de Claudel au Théâtre national du Nord-Pas-de-Calais. Mise en scène de Gildas Bourdet. (Prix Georges-Lherminier du meilleur spectacle monté en province.)

L'Élève de Brecht, création de Bernard da Costa au Théâtre de Poche-Montparnasse. Mise en scène d'Étienne Bierry.

L'Opéra de quat'sous de Brecht et Weill par le centre dramatique de Béthune. Mise en scène de Jean-Louis Martin Barbaz.

Passagères, création de Daniel Besnehard au théâtre de l'Athénée.

Top Girls, création de Caryl Churchill au théâtre La Bruyère. Mise en scène d'Isabelle Famchon.

La Salle à manger, création de Barillet et Grédy au Petit Montparnasse. Mise en scène de Jacques Bachelier.

Sensualité, création de Jean-Luc Jeener au théâtre Essaïon. Mise en scène de l'auteur.

La Femme assise, création de Copi au théâtre des Mathurins. Mise en scène d'Alfredo Arias. Avec Marilù Marini (sacrée meilleure actrice de l'année).

Trois comédies de jeunesse de Corneille (Mélite, la Galerie du Palais et la Place Royale) au théâtre des Deux-Rives de Rouen. Mises en scène d'Alain Bézu.

Le Plaisir de l'amour, création de Robert Poudérou au théâtre de Poche-Montparnasse. Mise en scène d'Étienne Bierry.

Les trois seules réussites du festival d'Avignon : Richard III de Shakespeare, mise en scène de Georges Lavaudant ; Woyzeck de Büchner, mise en scène de Jacques Lassalle ; la Cerisaie de Tchekhov, mise en scène de Mathias Langhoff et Manfred Karge.

Le Sang des fleurs, création de Max Nadilni au théâtre du Lucernaire. Mise en scène de l'auteur.

Messieurs les ronds-de-cuir de Courteline à la Comédie de Paris. Mise en scène et adaptation de Régis Santon.

De si tendres liens, création de Loleh Bellon au Studio des Champs-Élysées. Mise en scène de Jean Bouchaud. Avec Nelly Borgeaud et Dominique Blanchar.

Guérison américaine, création de James Sauders au Théâtre 13. Mise en scène de Laurent Terzieff.

Salle obscure, création de Pierre Philippe au théâtre du Rond-Point. Mise en scène de l'auteur.

Folie ordinaire d'une fille de Cham, création de Julius-Amédée Laou au théâtre de la Bastille. Mise en scène de Daniel Mesguisch.

L'Ouest, le vrai, création de Sam Sheppard au théâtre de l'Athénée. Mise en scène de Jean-Michel Ribbes et Luc Béraud. Avec Roland Blanche et Richard Bohringer.

La Couronne de fer, création d'Alain Ravennes au théâtre Essaïon. Mise en scène de Gian Marco Montefano.

On le voit, la vie théâtrale française est d'une grande richesse. Vingt-cinq réussites en un an, c'est un palmarès excellent. Car nous n'avons retenu que les plus éclatants. Une foule de spectacles plus qu'honorables ont su trouver la faveur du public. Parmi ces réussites, il y a dix-huit créations ! Dix-huit textes, jamais joués en France, d'auteurs pratiquement inconnus. En vérité, cela ne devrait pas nous étonner. Ce qui était anormal, c'était que nous nous cantonnions aux textes classiques. Nous avons aussi besoin d'un théâtre du présent, qui nous parle du monde où nous vivons. Et donc d'auteurs contemporains. Or les metteurs en scène des théâtres subventionnés préfèrent monter les classiques. Sans doute parce qu'il s'agit d'auteurs disparus qui ne peuvent s'opposer aux libertés que les metteurs en scène leur infligent. Mais, surtout, parce que leurs mises en scène se remarquent davantage lorsqu'elles s'appliquent à des textes déjà connus du public. Il est plus gratifiant, en effet, de faire de brillantes variations sur des chefs-d'œuvre reconnus que de prendre des risques avec des pièces jamais jouées.

Cependant, s'ils continuent de se cantonner aux grands classiques, les metteurs en scène risquent désormais de se trouver en porte-à-faux vis-à-vis du public actuel. Ils finiront bien par s'en apercevoir. La création d'auteurs nouveaux reprendra bientôt son cours normal et le théâtre redeviendra, soyons optimistes, un art inscrit dans son époque.

Jacques Nerson

Danse

Une poussée irrésistible

L'événement se préparait en douceur depuis une dizaine d'années. Il a éclaté soudainement. En 1984, la danse a fait une percée spectaculaire ; on peut dire qu'elle est aujourd'hui l'art le mieux en rapport avec notre époque. C'est l'événement catalyseur qui permet à la musique, à la vidéo et aux arts plastiques de se situer dans une dynamique nouvelle. Des créateurs qui, voici quelques années, auraient choisi le théâtre ou le cinéma pour s'exprimer se tournent plus volontiers vers la danse.

Libéré des codes traditionnels

On dénombre environ deux cents jeunes compagnies ; il en surgit tous les jours, au point que Jack Lang, ministre délégué à la Culture, a défini une véritable politique de la danse et annoncé dix mesures spéciales pour favoriser et organiser son essor.