Le 2 décembre, cependant, les autorités libyennes autorisent une manifestation des comités populaires contre l'ambassade des États-Unis à Tripoli, qui est mise à sac sans que les forces de l'ordre interviennent. Tandis que Washington gèle ses relations avec Tripoli, le colonel Kadhafi change le fusil d'épaule et s'en prend à l'OLP. Des comités populaires formés de Palestiniens résidant en Libye encerclent, le 6 décembre, la permanence de l'organisation palestinienne dans la capitale libyenne. Le représentant de Yasser Arafat, qualifié par le colonel Kadhafi de « bradeur des droits palestiniens », est expulsé de Libye et toutes les relations sont rompues avec l'OLP. En même temps, le chef de la révolution, écartant la menace de réduction des exportations pétrolières vers les États-Unis qu'il venait de brandir, se déclare disposé à développer le « dialogue avec Washington ».

La diplomatie libyenne concentre ses attaques, à partir de février 1980, contre la France, accusée de mener en Afrique une « politique impérialiste ». Mises en cause par Tunis pour avoir apporté leur soutien au commando-suicide responsable de l'attaque contre Gafsa, les autorités libyennes contre-attaquent en dénonçant violemment l'« ignoble intervention de l'armée française contre le peuple tunisien ».

Rééditant l'opération de décembre 1979 contre l'ambassade des États-Unis, les comités populaires mettent à sac, le 4 février 1980, l'ambassade de France à Tripoli et le consulat de Benghazi. Paris rappelle son ambassadeur, réduit son personnel diplomatique et obtient le départ d'un nombre égal de diplomates libyens du bureau populaire de la capitale française.

Assassinats

Le colonel Kadhafi multiplie les menaces et affirme que la Libye s'opposera par tous les moyens, « y compris la guerre », à la « politique coloniale » de la France, qui, selon lui, « veut devenir la griffe de la patte américaine en Afrique ». Le 28 février, Kadhafi effectue un nouveau revirement en affirmant que « les possibilités de graves affrontements qui existaient avec la France ont disparu à la suite des déclarations du président Giscard d'Estaing selon lesquelles Paris n'est pas intervenu lors des événements de Gafsa ». Le chef de la révolution libyenne met également une sourdine à ses attaques contre Tunis en laissant entendre que l'effacement de la scène politique de l'ancien Premier ministre Hedi Nouira, soigné à Paris d'une affection cardiaque, mettrait fin au contentieux avec la Tunisie.

Le colonel Kadhafi ne renonce pas pour autant à ses méthodes d'action peu conformes aux usages diplomatiques universellement reconnus. Le 27 avril, il adresse publiquement un « ultimatum à tous les opposants à l'étranger », leur demandant de rentrer immédiatement en Libye « sous peine d'être liquidés ». Plusieurs dissidents libyens ont déjà été assassinés à Rome et à Londres en mars et avril. D'autres le seront en mai à Bonn, Athènes et Beyrouth, soit au total une dizaine de Libyens liquidés en l'espace de trois mois. L'assassinat systématique des dissidents libyens réfugiés à l'étranger vise apparemment à rejeter la responsabilité des difficultés intérieures sur les agents de l'étranger.

Plusieurs signes semblent indiquer que l'opposition aux méthodes de la révolution culturelle appliquée en Libye par les comités révolutionnaires est en train de prendre une forme structurée. Le 23 février, l'hebdomadaire de la révolution Al Zahf el-Akhdar (« la Marche verte ») dénonce les « ennemis de la révolution dont les actions bénéficient de complicités à l'intérieur même du pouvoir ». En mars et avril, plus de 2 000 arrestations sont opérées sous le couvert de la lutte contre la corruption. Des militaires de haut grade figureraient parmi les détenus.

Madagascar

Antananarivo. 8 520 000. 15. *3 %.
Économie. PIB (75) : 232. Productions (74) : A 41 + I 18 + S 41. Énerg. (76) : 66. CE (75) : 16 %.
Transports. (*77) : 278 M pass./km, 210 Mt/km. (*77) : 57 400 + 52 300. (77) : 193 M pass./km.
Information. (74) : 9 quotidiens ; tirage global : 59 000. (76) : 609 000. (76) : *8 000. (74) : 12 400 fauteuils ; fréquentation : 2,9 M. (76) : 32 000.
Santé. (76) : 767.
Éducation. (75). Prim. : 1 133 013. Sec. et techn. : *132 000. Sup. : 8 385.
Armée.  : 9 550.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République (14 octobre 1958). La nouvelle Constitution, approuvée par référendum le 21 décembre 1975, institue la République démocratique de Madagascar. Président de la République : capitaine de frégate Didier Ratsiraka. Premier ministre : Désiré Rakotoarijaona.

Malawi

Lilongwe. 5 670 000. 48. *3,2 %.
Économie. PIB (76) : 140. Productions (73) : A 49 + I 15 + S 36. Énerg. (76) : 56. CE (76) : 20 %.
Transports. (*77) : 59 M pass./km, 198 Mt/km. (76) : 10 200 + 10 600. (77) : 118 M pass./km.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 9 000. (76) : *130 000. (75) : 2 300 fauteuils ; fréquentation : 2,5 M. (77) : 22 000.
Santé. (75) : 104. Mté inf. (71) *150.
Éducation. (76). Prim. : 663 940. Sec. et techn. : *16 000. Sup. (75) : 1 148.
Armée.  : 5 000.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République nommé à vie et chef de l'exécutif : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966.

Mali

Bamako. 6 290 000. 5 *2,5 %.
Économie. PIB (75) : 89. Énerg. (76) : 27. CE (75) : 10 %.
Transports. (*77) : 129 M pass./km, 149 Mt/km. (74) : 11 900 + 7 600. (77) : 88 M pass./km.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 3 000. (76) : *82 000. (70) : 5 000.
Santé. (76) : 144.
Éducation. (75). Prim. : 252 393. Sec. et techn. : 55 465. Sup. : 2 936.
Armée.  : *4 450.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1958). Constitution du 2 juin 1974 révisée par une ordonnance du Comité militaire de libération nationale (CMLN), conformément aux résolutions du congrès constitutif de l'Union démocratique du peuple malien (UDPM) en mars 1979. Chef de l'État et de l'exécutif : général Moussa Traoré, réélu le 19 juin 1979.

Opposition étudiante

Réélu à la présidence de la République (19 juin 1979) à l'unanimité des suffrages exprimés moins huit voix, le général Moussa Traoré doit faire face à la fois à la montée de la contestation lycéenne et étudiante et à une aggravation des difficultés économiques et financières.