La vie politique algérienne semble en sommeil. Les élections municipales se déroulent, en février, sans incident, sur les listes uniques présentées par le FLN. La réorganisation de ce parti, très peu actif, se poursuit lentement, et la population s'accommode des mesures d'austérité du budget, qui réduisent surtout les dépenses excessives des gens fortunés et ne l'atteignent guère ; comme elle s'accommode de cette léthargie politique. Malgré un chômage endémique, l'industrialisation crée des emplois dont chacun, dans l'austérité générale, fait vivre une famille entière ; et H. Boumediene réunit sur son nom l'accord des seules forces politiques algériennes : l'armée, dont il est issu, et les technocrates, à qui il donne toutes facilités pour appliquer leur plan.
Notoirement musulman pratiquant, il jouit aussi du soutien des milieux traditionalistes. Personne, par exemple, ne s'irrite de voir si peu soutenu le tourisme qui, dans d'autres pays maghrébins, tient une grande place.
Arabisation
Mais le point le plus important, quoique peu spectaculaire, est la rentrée des classes d'octobre 1970 : près de 2 millions d'enfants à l'école primaire, 227 000 dans les lycées, 15 500 dans les trois universités. Avec 11 % des investissements du Plan, la scolarisation algérienne atteint 100 % des enfants. Cet énorme effort s'accompagne d'une arabisation très rapide de l'enseignement, presque totale dans le primaire, en hausse verticale dans les diverses branches du secondaire, déjà sensible dans l'enseignement supérieur. Si l'on tient compte de la surnatalité algérienne (de moins en moins contrôlée), cette action doit avoir, à long terme, des conséquences capitales, qui seront liées à celles de l'industrialisation.
Botswana
648 000. 1. 3 %.
Économie. PNB (66) 96.
Transports. (*68) : 2 200 + 2 000.
Information. (68) : 6 000. (66) : 2 966.
Santé. (67). 27.
Éducation. (68). Prim. : 78 963. Sec. et techn. : 3 213.
Institutions. Ancien Bechuanaland. République indépendante proclamée le 30 septembre 1966. Constitution de 1963. Président de la République et chef de l'exécutif : sir Seretse Khama.
Burundi
3 475 000. 125. 2 %.
Économie. PNB (65) 46. Énerg. (*68) : 7.
Transports. (*68) : 3 200 + 1 400.
Information. (68) : 1 000 fauteuils. (68) : *3 200.
Santé. (67). 55.
Éducation (67). Prim. : 170 913. Sec. et techn. : 7 398. Sup. : 281.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République proclamée le 28 novembre 1966. Président de la République et chef de l'exécutif : colonel Michel Micombero. La Constitution de 1962 est suspendue. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.
Cameroun
5 836 000. 13. 2,1 %.
Économie. PNB (67) 141. Énerg. (*68) : 83. C.E. (67) : 20 %.
Transports. (*68) : 149 M pass./km, 208 M t/km. (*68) : 26 900 + 27 800. (*68) : 74 789 000 pass./km.
Information. (64) : 3 quotidiens ; tirage global : 18 000. (68) : 16 900 fauteuils. (68) : *5 000.
Santé (67). 210.
Éducation (66). Prim. : 315 795. Sec. et techn. : 11 071. Sup. : 82.
Institutions. État fédéral (Cameroun ex-français, indépendant le 1er janvier 1960, et Cameroun méridional (ex-britannique, indépendant le 1er octobre 1961). République fédérale proclamée le 1er octobre 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Ahmadou Ahidjo. Premier ministre : Mouna Tandeng.
Procès de Yaoundé
Le gouvernement Ahmadou Ahidjo porte, en août 1970, un coup très dur à la rébellion animée par l'Union des populations du Cameroun (UPC) : Ernest Ouandié, considéré comme le dernier des chefs historiques de la révolution camerounaise, est capturé par les forces de l'ordre. Une semaine plus tard, Mgr Albert Ndongmo, évêque de Nkongsamba, est arrêté et accusé de complot contre la sûreté de l'État.
Le tribunal militaire de Yaoundé, appelé à juger de cette affaire en janvier 1971, prononce six condamnations à mort, dont celles d'Ernest Ouandié et de Mgr Ndongmo. La peine prononcée contre ce dernier est commuée en détention perpétuelle ; Ernest Ouandié, qui a refusé de solliciter une mesure de grâce, est passé par les armes, avec deux autres condamnés, à Bafoussam.