Enfin, un accord de coopération technico-commerciale a été signé entre les Ateliers et chantiers de Nantes et Dubigeon-Normandie ; il prépare une fusion qui devait intervenir au cours de l'année 1967.

Au 6e rang mondial

Les chantiers navals prévoyaient le lancement de 642 000 tonneaux au cours de l'année 1967. En 1966, le tonnage des lancements avait baissé par rapport à celui de 1965, atteignant 478 000 tonneaux contre 513 000, et correspondant à un chiffre d'affaires hors taxes de l'ordre de 1 500 millions de francs.

La construction navale française est passée en 1966 du 5e au 6e rang mondial. Elle ne participe d'ailleurs pas à l'accroissement de la production mondiale, n'en présentant plus que 3,1 %, alors qu'en 1962 un tonnage équivalent en représentait encore 5,7 %.

Les commandes, après la grave crise de 1962 et la reprise de 1963-1964, se sont accrues de façon importante, dépassant de très loin les livraisons avec 1 406 tonneaux en 1966. Les commandes étrangères en représentaient 27,5 %, contre 10,7 % en 1965 — mais 64 % en 1962.

Électricité et électronique

Face à la concurrence étrangère les entreprises sont « trop petites »

La construction électrique et électronique montre une nouvelle et légère amélioration en 1967 (+ 10 % prévus). Le taux de progression était de 9,1 % en 1966, contre respectivement 8,1 et 11,2 % en 1965 et 1964.

Les objectifs du Ve Plan ont été approchés et le rythme d'expansion noté sur une plus longue période (+ 10,2 % de moyenne annuelle depuis 1956) correspond à un doublement de la production tous les sept ans.

Les entreprises de la construction électrique et électronique, déjà assez fortement groupées, comptent près de 1 700 entreprises et emploient 340 000 salariés. Sous l'effet de la mise en place du Plan calcul, de nombreux rapprochements de firmes sont relevés dans le secteur de l'électronique. Le mouvement de regroupement se poursuit, en outre, dans le secteur produisant le matériel électrique basse tension et dans celui de l'électroménager.

Toutefois, cette branche a une taille de une fois et demie à deux fois inférieure à celle de ses grands concurrents européens : l'Allemagne fédérale et la Grande-Bretagne.

Un excellent rythme

Le chiffre d'affaires global de la branche — 20,3 milliards de francs — s'est accru de 11 %. À elles seules les entreprises produisant des biens d'équipement ont assuré près de la moitié de ces ventes, les sociétés fabriquant des biens de consommation (radiorécepteurs, téléviseurs, lampes, etc.) en assurant environ 20 %, le reste étant assuré par des firmes spécialisées dans des biens intermédiaires (isolants, transformateurs, etc.).

Les firmes fabriquant des biens d'équipement ont actuellement un excellent rythme de production (10 %) ; celles qui sont spécialisées dans les biens de consommation ont des activités médiocres.

Enfin, les entreprises fabriquant des biens intermédiaires ont une expansion moyenne (environ 6 %).

Les exportations — plus de 2,5 milliards de francs — ont progressé de 2 % ; elles représentent 12 % du chiffre d'affaires de la branche.

Les importations — 2,4 milliards de francs — ont, elles, augmenté de 17 %, pour se stabiliser dans les premiers mois de 1967. La balance commerciale des échanges extérieurs doit, cette année, demeurer positive, si la stagnation économique de nos voisins ne s'aggrave pas.

Bâtiment

Stagnation de la construction

L'industrie du bâtiment a durement accusé le marasme de la construction en 1966-1967. Alors que 425 000 logements auraient dû être construits en 1966, le chiffre de 413 300 a été péniblement atteint, soit 0,3 % de plus qu'en 1965. Cette dernière année, l'augmentation du nombre de logements achevés avait été de 11,6 %. En 1967, on prévoyait une baisse du nombre des achèvements, pour la première fois depuis cinq ans.

Cette stagnation est d'autant plus frappante que la demande aurait dû être beaucoup plus importante : arrivée des jeunes à l'âge du mariage, décentralisation industrielle et migration rurale, tous ces facteurs auraient dû, selon les professionnels du bâtiment, provoquer une expansion notable.