En revanche, la production a diminué de 5,7 % dans le groupe des industries connexes (construction métallique, matériels de chemin de fer).

Complexité des matériels

Les industries de la mécanique ont une capacité de production et un chiffre d'affaires deux à trois fois inférieurs à ceux des entreprises de la même branche d'Allemagne fédérale et de Grande-Bretagne.

Le chiffre d'affaires de la profession s'est élevé à 38 milliards de francs (6,8 % par rapport à 1965). Cette progression est liée notamment à l'augmentation de certains prix et à la complexité croissante des matériels fabriqués. Les exportations (8,2 milliards de francs) ont progressé de 12,9 %, les industriels ayant cherché — et trouvé — à l'étranger des débouchés qu'ils ne trouvaient plus sur le territoire national. 35 % des ventes hors de nos frontières de la mécanique ont été faites dans les pays du Marché commun (dont 15 % en Allemagne fédérale). Mais la stagnation économique que subissent l'Allemagne et la Grande-Bretagne n'a pas permis de conserver ce rythme au premier semestre 1967.

Les importations — 9,3 milliards de francs — ont progressé de 17,8 % (contre 5,6 % en 1966) ; 39 % des achats français de matériels mécaniques ont été faits outre-Rhin ; 11 % en Italie et 9 % dans les autres pays du Marché commun. Au total, la balance commerciale est déficitaire de 1,1 milliard.

Le mouvement de regroupement des sociétés se poursuit. La Société Alsacienne de Constructions mécaniques a fusionné avec Hispano-Suiza, tandis que Schneider se rapprochait de la banque de l'Indochine et Pont-à-Mousson de Suez.

Automobile

L'année des records : plus de 2 millions de véhicules

L'industrie automobile française a commencé l'année 1967 sur un record. Elle dépassait, en 1966, en effet, et pour la première fois, le cap des 2 millions de véhicules produits en un an.

La production de voitures particulières a été de 1 785 906 unités, soit 25 % de plus qu'en 1965, et celle des véhicules utilitaires de 235 784, soit 9 % de plus qu'en 1965. L'expansion a concerné tous les constructeurs : Renault (+ 38,8 %), Simca (+ 37,8 %) et Peugeot (+ 27 %). La progression moindre de Citroën (+ 9 %) s'explique par le fait que cette firme avait été beaucoup moins atteinte par la récession de 1964-65. On doit, en effet, tempérer le bulletin de victoire de 1966 par l'examen des résultats des années précédentes. Depuis 1960, la courbe générale de l'évolution de l'industrie automobile est très irrégulière léger recul (– 10 %) en 1961, progrès brillants en 1962 (+ 23 %) et 1963 (+ 13 %), nouveau recul en 1964 (– 7 %), suivi d'une stagnation en 1965 (+ 0,05 %).

Pendant le premier semestre 1967, l'automobile n'a pas poursuivi son expansion sur la brillante lancée de 1966. La production et les ventes ont marqué le pas pour la plupart des modèles, sauf pour les toutes dernières nouveautés.

Cette évolution en dents de scie traduit les effets de la conjoncture économique, tant sur le marché intérieur que sur les marchés étrangers qui, en 1966, ont accaparé 40 % de la production française : 707 426 voitures particulières (25,6 % de plus qu'en 1965) et 80 011 véhicules utilitaires (+ 6,8 %) ont été ainsi vendus hors de nos frontières.

L'événement le plus important de 1966 demeure l'accord conclu le 22 avril entre Renault et Peugeot : les deux sociétés, sans renoncer en rien à leur indépendance réciproque et à leur statut (Renault est une entreprise nationale et Peugeot une société privée), entendent pratiquer une collaboration très poussée.

Brevets communs

Les décisions importantes sont prises désormais en commun par les états-majors des deux firmes. Une rationalisation des investissements, une coopération étroite dans le domaine de la recherche et une politique commune pour les achats de fournitures et de biens d'équipement sont progressivement mises au point. Depuis le 1er septembre 1966, tous les brevets des deux firmes sont pris en commun.

Cet accord a profondément modifié les données sur l'échiquier de l'industrie automobile française, déjà fortement concentrée puisque quatre firmes produisent la quasi-totalité des voitures particulières.