Si marquant la condition. Avec si marquant la condition, le verbe de la subordonnée se met à l'indicatif mais jamais au futur ni au conditionnel. Dans la langue littéraire, le verbe de la subordonnée est parfois au plus-que-parfait du subjonctif (dit parfois « conditionnel passé deuxième forme ») : « Il eût presque passé pour un saint, si la finesse de son esprit ne l'eût fait craindre comme un démon » (Flaubert, cité par R. Georgin).
Si marquant la concession. Lorsque si exprime non pas la condition mais la concession, la subordonnée est parfois au futur ou au conditionnel : si cela nous étonnera toujours, il reste qu'il a accompli cet exploit ; si on souhaiterait plus de précision, son exposé est convaincant tel qu'il est. Cette construction, qui ne se rencontre que dans le registre très soutenu, est parfois analysée comme une ellipse de s'[il est vrai que], s'[il faut admettre que].
Concordance des temps avec si. Dans une subordonnée introduite par si exprimant une condition, une éventualité, le verbe est au présent ou au passé composé, et le verbe de la principale est au présent ou au futur : si tu fais le nécessaire, je pars tout de suite (ou je partirai demain) ; si tu as fait le nécessaire, je pars tout de suite (ou je partirai demain).
Dans une subordonnée introduite par si exprimant une hypothèse simplement envisagée, le verbe est à l'imparfait ou au plus-que-parfait, et le verbe de la principale est, respectivement, au conditionnel présent ou au conditionnel passé : si tu pouvais faire le nécessaire, je partirais tout de suite ; si tu avais fait le nécessaire, je serais parti tout de suite.
Si c'était... qui. Dans le registre courant, après si c'était... qui ou que, le verbe de la proposition relative se met au plus-que-parfait de l'indicatif : si c'était vous qui aviez dû vous déplacer, nous en aurions entendu parler. - Le conditionnel passé deuxième forme n'est plus guère employé que dans l'expression écrite de registre soutenu : si c'était vous qui eussiez dû vous déplacer...
S'il en fut (= au moins autant que n'importe qui) est une locution figée à l'indicatif (pas d'accent circonflexe à fut) : c'était un employé consciencieux s'il en fut.
Si... et que... Dans une phrase comportant une double condition, où que remplace un second si, le verbe introduit par si se met à l'indicatif et celui qui est introduit par que se met au subjonctif : si vous le rencontrez et qu'il veuille aborder le sujet, faites semblant de ne rien savoir.
Si tant est que (= à supposer que, s'il est vrai que) se construit avec le subjonctif : vous n'avez plus rien à craindre, si tant est que vous ayez jamais rien craint.
Comme si. → comme
Si encore. → encore