Si, adverbe, peut modifier un adjectif, un participe passé employé comme adjectif, ou un adverbe : avec un si joli minois, elle ne manque pas de prétendants ; qui aurait pu penser cela d'un homme si estimé ? ; il écoute si attentivement qu'il ne vous a pas entendu venir. En revanche, si ne doit pas être employé devant un participe passé conjugué avec avoir : vous l'avez tant (ou tellement) brusqué qu'il ne reviendra sûrement pas (et non : *vous l'avez si brusqué...). Mais cet emploi est possible lorsque le participe passé est accompagné du verbe être : elle est si appréciée par ses chefs que ses collègues la jalousent un peu.
recommandation :
Éviter les pléonasmes *si tant, *si tellement.
remarque
Les vers de la vieille chanson populaire : Aux marches du palais, / Y a si tant belle fille... ne doivent pas être imités dans l'expression soignée.
On dit couramment aujourd'hui j'ai si faim, si soif, si peur... ; il est si en colère...- En revanche, il reste préférable de dire : j'ai tant (ou tellement) besoin de... ; j'ai tant (ou tellement) envie de... → envie, faim.
Si comparatif, suivi de que, peut s'employer dans une phrase négative ou interrogative : il n'est pas si malin qu'on le dit ; est-il si malin qu'on le dit ? La négation est omise dans les expressions familières si peu que rien (= très peu) et si peu que vous voudrez (= aussi peu que vous voudrez).
Si / aussi. → aussi
Si... que de, si... de = assez... pour. « Es-tu toi-même si crédule / Que de me soupçonner d'un courroux ridicule ? » (Racine). « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? » (La Fontaine). Cette construction, courante à l'époque classique, est sortie de l'usage.