Symbole de la société de consommation, la publicité a été souvent attaquée par certains extrémistes : l’image et l’esthétique un peu vide auraient trop facilement remplacé l’idée et se seront imposés comme luxe obligé.
Journal de l'année Édition 1967
La publicité L'année n'a pas été spécialement bonne, ni d'ailleurs franchement mauvaise pour la publicité, et l'on a pu lire une fois de plus que la France se plaçait dans ce domaine au 11e rang des nations occidentales et qu'elle dépensait à ce titre trois fois moins que l'Allemagne de l'Ouest et la Grande-Bretagne.
Journal de l'année Édition 1968
La publicité à l'ORTF Car à tous ces problèmes s'ajoutait pour la presse écrite un lancinant souci : l'introduction de la publicité de marques sur les ondes de l'ORTF. L'affaire n'est pas nouvelle : depuis que l'État contrôle les antennes et exerce, en matière de télévision, un monopole, la question a été dix fois soulevée, constamment débattue et à plusieurs reprises mise en chantier.
Journal de l'année Édition 1971
Publicité Symbole de la société de consommation, la publicité est attaquée par certains extrémistes, qui aimeraient la rendre responsable de tous les péchés du monde. Pour enrayer cette action qui risque d'accroître la méfiance de l'homme de la rue, l'Institut pour la promotion économique par l'action commerciale (IPEAC) lance une campagne sur le thème : Choisissez ! Avec la publicité vous êtes informé. Et sur les ondes nationales, plusieurs publicitaires engagent le dialogue avec le public pour expliquer le sens de leur action.
Journal de l'année Édition 1973
Publicité La place de la publicité dans la société contemporaine, c'est toujours la quadrature du cercle depuis la grande marée de 1968 et les vagues plus récentes ayant pour nom « La garantie foncière », « hexachlorophène » ou « huile de colza ». Aussi n'est-il pas étonnant que les publicitaires tentent de définir l'éthique de leur profession et sa finalité.
Journal de l'année Édition 1974
Publicité Bien que la France soit toujours un consommateur modéré de publicité (le rapport publicité-revenu national est de 1,01 % alors qu'il s'élève à 2,71 % aux États-Unis et à 2,85 % en RFA), le bilan de l'année 1973 est bon. Les agences connaissent un développement en général satisfaisant. La progression réelle de celles qui viennent en tête de liste – Havas et Publicis – est respectivement de 9,3 % et 6 %. La crise qui affecte le secteur de l'énergie pouvait faire craindre une diminution des budgets en 1974. Mais la baisse du chiffre d'affaires paraissant nettement moins forte qu'on ne le craignait, un certain optimisme continue de régner dans les milieux de la publicité.
Journal de l'année Édition 1975
Publicité Le chiffre d'affaires des cent premières agences françaises est, en 1974, de 4 631 millions de francs, ce qui laisse apparaître une hausse de 8,6 % par rapport à 1973, où il n'était que de 4 263 millions. Mais comme, dans le même temps, l'érosion monétaire est de 15,2 %, le bilan est sérieusement remis en question. D'autant que la publicité est directement touchée par la crise qui sévit dans certains secteurs de l'activité : l'énergie (la publicité est d'ailleurs interdite jusqu'au 31 décembre 1976 par un décret et deux arrêtés), l'automobile, l'immobilier, et, dans une moindre mesure, le tourisme et les banques. L'austérité ralentit le lancement des produits nouveaux qui sont à l'origine de budgets importants.
Journal de l'année Édition 1979
Publicité Une certaine stagnation caractérise l'année 1978. Le total des investissements publicitaires des annonceurs nationaux n'augmente, en francs courants, que de 9 % et les recettes des principaux médias de 11 %. D'où un climat de morosité : ces chiffres sont trop proches du montant de l'érosion monétaire pour inciter à l'optimisme. Le total des dépenses publicitaires s'est élevé à 15 milliards de F. 9 milliards 180 millions (soit 61 %) ont été consacrés aux cinq grands médias : 5 150 millions à la presse, 1 550 à la télévision, 1 320 à l'affichage, 980 à la radio, 180 au cinéma.
Journal de l'année Édition 1985
Publicité Naguère considéré comme un ersatz ou un pis-aller d'une campagne claudicante, le « look », l'image, l'esthétique un peu vide ont remplacé bien souvent l'idée et se sont imposés comme luxe obligé. Le chapitre décoration des devis de films publicitaires a, cette année, grimpé en flèche. La preuve ? Jean-Baptiste Mondino, Jean-Paul Goude et Hilton Mac Connico. Si les deux premiers ont commencé par la photo, le troisième a débuté dans la couture et le décor de long métrage. Si le dernier est américain, les deux premiers sont français. À eux trois ils forment la nouvelle race de réalisateurs publicitaires. Ils sont à la fois réalisateurs, concepteurs, décorateurs, supervisent le casting..., bref, aucune corde créative dont ils ne sachent jouer. Dépositaires du nouvel art : le reflet publicitaire avec un nouveau contenu. L'idée par le dialogue, la comédie ont pris cette année le large. Sur nos rivages conceptuels, l'image a débarqué, appuyée par un renfort de vidéo clips. Car c'est aussi cette année que le mariage entre publicité et vidéo clip a été célébré. Une union libre qui ne date pas d'hier, mais qui trouvait encore ses détracteurs. Aujourd'hui, l'un et l'autre cheminent côte à côte.
Journal de l'année Édition 1986
1985 : l'année de la Pub « Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité, elle me croit pianiste dans un bordel. » Sous ce titre à la Woody Allen se cachait, en 1979, la première confession d'un publicitaire encore inconnu du grand public : Jacques Séguéla. Fin 1984, le talentueux patron de l'Agence RSC et G se reconnaissait sans honte une autre mère et nous livrait Fils de pub. En cinq ans, une profession était passée de l'état de marginalité à celui de phénomène culturel. Enfants, parents, chefs d'entreprise, consommateurs, citoyens, hommes politiques, commerçants, journalistes..., tous saluent aujourd'hui la publicité comme l'un des soutiens nécessaires de l'économie moderne, l'une des composantes de la société contemporaine.
Journal de l'année Édition 1993
Publicité Le début de l'année publicitaire a été morose : l'euphorie des années 80 est bel et bien terminée. Suréquipé, surinformé et angoissé, le consommateur n'a plus d'envies. Cette « déconsommation » – terme inventé par les sociologues pour expliquer le phénomène – a obligé les entreprises à reconsidérer leurs politiques de communication. Ayant constaté à l'époque de la guerre du Golfe qu'une pression publicitaire moindre ne handicapait pas toujours les ventes, beaucoup de firmes s'adonnent depuis au « hors média », ces techniques de communication qui ne s'inscrivent pas dans les écrans publicitaires conventionnels. Ainsi, les promotions de toutes sortes, le « couponning » (les annonces avec un coupon à renvoyer), le « mailing » (les prospectus que l'on trouve dans sa boîte aux lettres), mais aussi le « bartering » (un panneau publicitaire qui associe une émission de télévision à une marque) sont les méthodes à l'honneur, parce qu'elles agissent plus rapidement sur la demande que la publicité classique.
Journal de l'année Édition 1994
La publicité retrouve ses bases Le 1er octobre 1968 à 19 h 55, la télévision diffusait sa première publicité. Vingt-cinq ans plus tard, pour fêter l'événement, Boursin s'offre l'intégralité de l'écran publicitaire de la première chaîne et repasse, entre autres, son spot de 1968 où le comédien Jacques Duby citait dix-huit fois la marque en trente secondes.
Journal de l'année Édition 1995
Publicité « À quelques exceptions près, les films français présentés au Festival sont passés inaperçus et je le regrette. » C'est John Hegarty qui parle. Il est président du Festival international du film publicitaire de Cannes et cofondateur de l'agence anglaise Bartle Bogie Hegarty, mondialement connue pour ses campagnes qui ont rendu célèbre la marque de jeans Levi's.
Journal de l'année Édition 1996
Publicité : le combat pour la qualité « Le 0 % d'impertinence tue les 100 % de pertinence », affirme Éric Tong Cuong, l'un des chefs de file de l'agence Euro-RSCG. « Il faut que nos campagnes provoquent le débat, qu'elles fassent controverse, qu'on en parle », continue-t-il en militant pour la nécessaire créativité publicitaire. Le problème vient de la dégradation des rapports entre les fabricants et les agences. Celles-ci sont accusées de se soucier davantage de faire des films pour décrocher des prix publicitaires que pour vendre les produits. « Il n'y a plus de notion de partenariat. Les agences deviennent des fournisseurs de services optionnels. Le reste, l'annonceur ne veut plus en entendre parler », s'émeut Jacques Bille, le vice-président de l'Association des agences-conseils en communication (AACC), à la lecture des résultats de la traditionnelle enquête d'opinion menée par l'institut Ballester sur l'état des relations agence-annonceur.
Journal de l'année Édition 1997
Publicité : au cœur de la décennie « Vous avez de la chance, ça aurait pu être la semaine du tricot. » C'est une série d'affiches du même ton qui a lancé, avec succès, la première « Semaine de la publicité ». Cet événement regroupait des manifestations aussi différentes que la Cité de la pub, qui retraçait de manière ludique l'aventure publicitaire des marques, ou le Forum des métiers. Cette initiative de l'Association des agences-conseils en communication, qui rassemble 250 entreprises du secteur, consacrait la popularité de cette activité. En effet, un sondage signé Sofres-BVP affirmait que nous étions 68 % à « apprécier » la publicité, alors qu'une autre enquête IPSOS-l'Expansion révélait que 60 % des Français trouvaient la publicité plus belle qu'il y a dix ans. En moins de trente ans, la communication, qui a connu son essor quand la télévision lui a ouvert ses écrans en 1968, aura réussi à s'imposer comme un acteur à part entière de la société.