Avec 5 médailles dont une d'or, le bilan français est en deçà de celui d'Athènes 91 (8 médailles et 2 titres). À 25 ans, Catherine Plewinski réalise l'exploit de décrocher un 3e titre européen consécutif sur 100 m papillon. Une performance rarissime. Elle est la seule à avoir dominé Van Almsick à Sheffield. Moins heureux, le papillonneur Franck Esposito perd son titre sur 200 m mais obtient tout de même l'argent. Au tableau d'honneur, on retrouve Christophe Kalfayan, excellent 2e du 50 m, les relayeurs du 4 × 200 m, 3es, et Catherine Plewinski, encore elle, 3es du 100 m nage libre.
Patinage artistique
Championnats du monde
(Prague, 9-14 mars)
Messieurs : 1. K. Browning (Can.) 2. E. Stojko (Can.) 3. A. Urmanov (Rus.).
Dames : 1. O. Baïul (Ukr.) 2. S. Bonaly (F) 3. L. Chen (Chi.).
Couples : 1. Brasseur-Eisler (Can.) 2. Wotzel-Steuer (All.) 3. Shishkova-Naumov (Rus.).
Danse : 1. Usova-Zhulin (Rus.) 2. Gritchuk-Platov (Rus.) 3. Krylova-Fedorov (Rus.).
Championnats d'Europe
(Helsinki, 11 - 17 janvier)
Messieurs : D. Dmitrenko (Ukr).
Dames : S. Bonaly (F).
Couples : Eltsova-Bushkov (Rus).
Danse : Usova-Zhulin (Rus.).
Dignes successeurs du couple magique Marina Klimova-Serguei Ponomarenko (passés professionnels après leur triomphe d'Albertville), les danseurs russes Maria Usova et Alexander Zhulin ont plané sur le Mondial comme sur les championnats d'Europe. À deux reprises, ils ont nettement dominé le programme original et le programme libre, confirmant la suprématie de la danse russe qui réussit le triplé au Mondial de Prague. Mais la grande vedette de ce Mondial fut sans conteste le Canadien Kurt Browning. Doté d'un réel talent de comédien, technicien hors pair, Browning a enthousiasmé le public tchèque. Il enlève son quatrième titre d'affilée après ceux obtenus en 89, 90 et 91, devenant ainsi l'un des tout meilleurs patineurs du siècle. Avec le succès du couple Isabelle Brasseur-Lloyd Eisler, qui met fin à une longue domination de l'ex-URSS, le Canada prend la première place au classement des médailles. En dépit d'un programme libre superbe (le meilleur de sa carrière), Surya Bonaly doit se contenter de la médaille d'argent derrière la jeune Ukrainienne de 16 ans Oksana Baïul. Aux championnats d'Europe, Surya avait conquis son troisième titre continental. Une belle année pour la Française, relancée après une année 92 bien noire (5e aux JO, 11e au Mondial). Beau tir groupé des patineurs tricolores à Helsinki avec la médaille d'argent de Philippe Candeloro et celle de bronze d'Éric Millot. La France prend la deuxième place au classement des médailles derrière la Russie.
Rugby à XV
Débarrassé de ses querelles intestines au sein de la Fédération, le rugby français a retrouvé des couleurs en cette année 93. Dès le premier match du tournoi des Cinq Nations, les Bleus de Pierre Berbizier ont offert une belle résistance aux Anglais dans le temple de Twickenham, pour ne s'incliner que d'un point (16-15). Le XV de France alignait ensuite trois succès d'affilée sans que son jeu n'atteigne pourtant des sommets. Les défaites surprises de l'Angleterre au pays de Galles et en Irlande offraient aux coéquipiers du nouveau capitaine Jean-François Tordo la victoire finale dans un tournoi d'un niveau médiocre, l'un des plus ternes de ces dix dernières années. Il aura tout de même permis aux Français de se trouver un pack conquérant, un buteur efficace (Thierry Lacroix) et un nouveau credo, la discipline, ce qui n'était pas un luxe.
Toutes ces qualités ont éclaté lors de la tournée en Afrique du Sud, au cours de laquelle les deux tests-matchs contre les Springboks se sont soldés par un nul (20-20) et une victoire (18-17) à Johannesburg, la quatrième des Français sur le sol sud-africain en quatorze rencontres.
Quant aux deux tests-matchs contre les champions du monde australiens, ils ont tout à la fois confirmé les progrès du XV de France (victoire dans le premier test 16-13) et permis de mesurer le fossé qui le sépare encore de la meilleure sélection du moment (défaite 24-3 dans le deuxième test). Pour ce groupe encore très perfectible, l'objectif reste plus que jamais la Coupe du monde de 1995, une compétition dont les Australiens s'affirment d'ores et déjà comme les grands favoris. Savant dosage de rigueur et d'inventivité, de talents individuels et de force collective, le rugby australien incarne toujours l'avant-garde du jeu moderne.