Journal de l'année Édition 1992 1992Éd. 1992

– Jeux Olympiques

Médaille d'or en 1988 à Séoul.

– Championnats du monde

Vainqueur en 1983 à Helsinki, en 1987 à Rome, et en 1991 à Tokyo.

– Championnats d'Europe

Vainqueur en 1986 à Stuttgart

– Records du monde

13 en plein air et 15 en salle, soit un total de 28 qui le place à une seule unité du record des « records du monde battus », que détient le Finlandais Paavo Nurmi, roi du fond et demi-fond entre les deux guerres.

– Progression

1985 : 6 m, le 13 juillet au stade Jean-Bouin à Paris ; 1986 : 6,01 m ; 1987 : 6,03 m ; 1988 : 6,06 m ; 1989 : 6,03 m (en salle) ; 1990 : 6,05 m (en salle) ; 1991 : 6,12 m (en salle à Grenoble) et 6,10 m, le 5 août à Malmö.

Le roi Carl

Champion et recordman du monde du 100 m en 9″ 86, Carl Lewis est le meilleur coureur de vitesse de l'histoire de l'athlétisme. À la fois souple et puissant. Il est celui sprinter : un homme capable de maîtriser chacun de ses gestes au millimètre près. Un pied posé dans le mauvais angle, un bassin déplacé de deux degrés pendant une seule seconde suffisent en effet à faire perdre la course. Vu des tribunes, le 100 mètres donne l'impression d'un effort échevelé, frénétique, dans lequel le coureur jette toutes ses forces sans aucun contrôle. Or, il n'en n'est rien. Un sprint réussi est celui où l'athlète parvient à discipliner le moindre de ses mouvements au plus haut tumulte de la course. Un jour, quelqu'un de plus tonique courra plus vite. Mais on peut tenir pour acquis que jamais on ne sprintera mieux que Carl Lewis. À Tokyo, il a réussi ce chef-d'œuvre technique, après lequel chaque champion court le plus souvent en vain. Comme tiré par un fil invisible, il a pénétré dans le royaume insondable de la perfection.

Palmarès

Né le 1er juillet 1961 à Birmingham (Alabama).

– Jeux Olympiques

Los Angeles, 1984 : médaille d'or du 100 m, du 200 m, de la longueur et du relais 4 × 100 m.

Séoul, 1988 : médaille d'or du 100 m (après le déclassement de Ben Johnson) et de la longueur. Médaille d'argent sur 200 m.

– Championnats du monde

Helsinki, 1983 : médaille d'or du 100 m, de la longueur et du relais 4 × 100 m.

Tokyo, 1991 : médaille d'or du 100 m et du relais 4 × 100 m. Médaille d'argent à la longueur.

– Records du monde

100 m : 9″ 92 en 1988 à Séoul en finale des jeux Olympiques. 9″ 86 en 1991 à Tokyo en finale des championnats du monde.

4 × 100 m : 37″ 50 en 1991 à Tokyo en finale des championnats du monde.

Championnats du monde
(Tokyo, 24 août-1er septembre)

Messieurs

100 m : 1. Lewis (É-U), 9″ 86 ; record du monde, ancien rec. 9″ 90, en juin 1991, par Burell (É-U) ; 2. Burrell (É-U), 9″ 88 ; 3. Mitchell (É-U), 9″ 91.
200 m : 1. Johnson (É-U), 20″ 01 ; 2. Fredericks (Nam.), 20″ 34 ; 3. Mahorn (Can.), 20″ 49 ; 6. Trouabal (F), 20″ 58.
400 m : 1. Pettigrew (É-U), 44″ 57 ; 2. Black (G-B), 44″ 62 ; 3. Everett (É-U), 44″ 63.
800 m : 1. Konchellah (K), 1′ 43″ 99 ; 2. Barbosa (Br.), 1′ 44″ 24 ; 3. Everett (É-U), 1′ 44″ 67.
1 500 m : 1. Morceli (Alg.), 3′ 32″ 84 ; 2. Kirochi (K), 3′ 34″ 84 ; 3. Fuhlbrugge (All.), 3′ 35″ 28.
5 000 m : 1. Ondieki (K), 13′ 14″ 45 ; 2. Bayesa (Éth.), 13′ 16″ 64 ; 3. Boutayeb (M), 13′ 22″ 70.
10 000 m : 1. Tanui (K), 27′ 38″ 74 ; 2. Chelimo (K), 27′ 39″ 41 ; 3. Skah (M), 27′ 41″ 74.
110 m haies : 1. Foster (É-U), 13″ 06 ; 2. Pierce (É-U), 13″ 06 ; 3. Jarrett (G-B), 13″ 25 ; 5. Philibert (F), 13″ 33.
400 m haies : 1. Matete (Zam.), 47″ 64 ; 2. Graham (Jam.), 47″ 74 ; 3. Akabusi (G-B), 47″ 86.
3 000 m steeple : 1. Kiptanui (K), 8′ 12″ 59 ; 2. Sang (K), 8′ 13″ 44 ; 3. Brahmi (Alg.), 8′ 15″ 54.
Hauteur : 1. Austin (É-U), 2,38 m ; 2. Sotomayor (Cuba), 2,36 m ; 3. Conway (É-U), 2,36 m.
Longueur : 1. Powell (É-U), 8,95 m ; record du monde, ancien rec. 8,90 m en 1968 par Beamon (É-U) ; 2. Lewis (É-U), 8,91 m ; 3. Myricks (É-U), 8,42 m.
Perche : 1. Bubka (URSS), 5,95 m ; 2. Bagyula (H) 5,90 m ; 3. Tarasov (URSS), 5,85 m ; 8. Vigneron (F), 5,60 m.
Triple saut : 1. Harrison (É-U), 17,78 m ; 2. Voloshin (URSS), 17,75 ; 3. Conley (É-U), 17,62 m ; 8. Saint-Rose (F), 16,92 m.
Poids : 1. Gunthoer (CH.), 21,67 m ; 2. Andersen (N), 20,81 m ; 3. Nilsen (N), 20,75 m.
Disque : 1. Riedel (All.), 66,20 m ; 2. De Bruin (P-B), 65,82 m ; 3. Horvath (H), 65,32 m.
Javelot : 1. Kinnunen (Fin.), 90,82 m ; 2. Raty (Fin.), 88,12 m ; 3. Sasimovich (URSS), 87,08 m.
Marteau : 1. Sedykh (URSS), 81,70 m ; Astapkovich (URSS), 80,94 m ; 3. Weiss (All.), 80, 44 m ; 6. Ciofani (F), 78,48 m ; 8. Piolanti (F), 73,64 m.
4 × 100 m : 1. États-Unis (Cason, Burrell, Mitchell, Lewis), 37″ 50 ; record du monde, ancien rec. 37″ 67, en août 1991, par l'équipe des États-Unis ; 2. France (Morinière, Sangouma, Trouabal, Marie-Rose), 37″ 87 ; 3. Grande-Bretagne, 38″ 09.
4 × 400 m : 1. Grande-Bretagne, 2′ 57″ 53 ; 2. États-Unis, 2′ 57″ 57 ; 3. Jamaïque, 3′ 00″ 10.
20 km marche : 1. Damilano (It.), 1 h 19′ 37″ ; 2. Tchenikov (URSS), 1 h 19′ 46″ ; 3. Mïsyula (URSS),
1 h 20′ 22″.
50 km marche : 1. Potashov (URSS), 3 h 53′ 9″ ; 2. Perlov (URSS), 3 h 53′ 9″ ; 3. Gauder (All.), 3 h 55′ 14 ; 8. Piller (F), 4 h 6′ 30″.
Décathlon : 1. O'Brien (É-U), 8 812 pts ; 2. Smith (Can.), 8 549 pts ; 3. Schenk (All.), 8 394 pts.
Marathon : 1. Taniguchi (Jap.), 2 h 14′ 57″ ; 2. Salah (Djib.), 2 h 15′ 26″ ; 3. Spence (É-U), 2 h 15′ 36″.

Dames

100 m : 1. Krabbe (All.), 10″ 99 ; 2. Torrence (É-U), 11″ 03 ; 3. Ottey (Jam.), 11″ 06.
200 m : 1. Krabbe (All.), 22″ 09 ; 2. Torrence (É-U), 22″ 16 ; 3. Ottey (Jam.), 22″ 21.
400 m : 1. Pérec (F), 49″ 13 ; 2. Breuer (All.), 49″ 42 ; 3. Myers (E), 49″ 78.
800 m : 1. Nurutdinova (URSS), 1′ 57″ 50 ; 2. Quirot (Cuba), 1′ 57″ 55 ; 3. Kovacs (R), 1′ 57″ 58.
1 500 m : 1. Boulmerka (Alg.), 4′ 2″ 21 ; 2. Dorovskikh (URSS), 4′ 2″ 58 ; 3. Rogachova (URSS), 4′ 2″ 72.
3 000 m : 1. Dorovskikh (URSS), 8′ 35″ 82 ; 2. Romanova (URSS), 8′ 36″ 08 ; 3. Sirma (K), 8′ 39″ 41.
10 000 m : 1. McColgan (G-B), 31′ 14″ 31 ; 2. Huandi (Chine), 31′ 35″ 08 ; 3. Xiuting (Chine), 31′ 35″ 99.
100 m haies : Narochilenko (URSS), 12″ 59 ; 2. Devers-Roberts (É-U), 12″ 63 ; 3. Grigoryeva (URSS), 12″ 69 ; 4. Ewanje-Épée (F) ; 12″ 84 ; 6. Colle (F), 13″ 01.
400 m haies : 1. Ledovskaya (URSS), 53″ 11 ; 2. Gunnell (G-B), 53″ 16 ; 3. Vickers (É-U), 53″ 95.
Hauteur : 1. Henkel (All.), 2,05 m ; 2. Yelesina (URSS), 1,98 m ; 3. Babakova (URSS), 1,96 m.
Longueur : 1. Joyner-Kersee (É-U), 7,32 m ; 2. Drechsler (All.), 7,29 m ; 3. Berezhnaya (URSS), 7,11 m.
Poids : 1. Zhihong (Chine), 20,83 m ; 2. Lisovskaia (URSS), 20,29 m ; 3. Kriveliova (URSS), 20,16 m.
Disque : 1. Khristova (Bulg.), 71,02 m ; 2. Wyludda (All.), 69,12 m ; 3. Mikhalchenko (URSS), 68,26 m.
Javelot : 1. Demei (Chine), 68,78 m ; 2. Meier (All.), 68,68 m ; 3. Renk (All.), 66,80 m.
4 × 100 m : 1. Jamaïque, 41″ 94 ; 2. URSS, 42″ 20 ; 3. Allemagne, 42″ 33 ; 5. France, 43″ 33.
4 × 400 m : 1. URSS, 3′ 18″ 43 ; 2. États-Unis, 3′ 20″ 15 ; 3. Allemagne, 3′ 21″ 25.
10 km marche : Ivanova (URSS), 42′ 57″ ; 2. Svensson (S), 43′ 13″ ; 3. Essayah (Fin.), 43′ 13″.
Heptathlon : 1. Braun (All.), 6 672 pts ; 2. Nastase (R), 6493 pts ; 3. Byelova (URSS), 6 448 pts.
Marathon : 1. Panfil (Pol.), 2 h 29′ 53″ ; 2. Yamashita (Jap.), 2 h 29′ 57″ ; 3. Doerre (All.), 2 h 30′ 10″ ; 5. Lelut-Rebelo (F), 2 h 32′ 05″.

Les médailles françaises

Le 400 m plat : or, Marie-José Pérec en 49″ 13. Nouveau record de France. Malgré sa relative inexpérience sur la distance, la Guadeloupéenne (née le 9 mai 1968 à Basse-Terre) a offert à la France son premier titre mondial. Elle a écrit une des plus belles pages de l'athlétisme français, 23 ans après le titre olympique obtenu par Colette Besson. Selon son entraîneur Jacques Piasenta, cette victoire ne constitue que les prémices d'une carrière à peine engagée. L'apothéose d'une saison qui la vit aussi améliorer les records de France du 100 m (10″ 96) et du 200 m (20″ 26). Talent à l'état pur, dotée d'une foulée phénoménale (2,50 m), elle peut d'ores et déjà penser à Barcelone et à la plus haute marche du podium. Sa trajectoire olympique est toute tracée.
Le 4 × 100 m : argent, en 37″ 87. Le duel tant attendu a tourné à l'avantage des Américains. Les quatre mousquetaires du relais français sont tombés au champ approchant leur record du monde de Split de huit centièmes. Mais le sort a voulu qu'ils rencontrent la plus forte, la plus motivée et la mieux entraînée des équipes jamais alignées par les États-Unis. Il n'y avait rien à faire contre une formation dont l'addition des records personnels conférait, par rapport aux temps accomplis par les Français, un avantage d'1″30, soit près de 13 m. Un écart impossible à combler, surtout lorsqu'il faut affronter des êtres descendus tout droit d'une autre planète.

Championnats du monde de cross
(Anvers, 23 mars)

Messieurs

1. Skah (M), les 11, 764 km en 33′ 53″ ; 2. Tanui (K), à 1″ ; 3. Karori (K), m.t.