Une nouvelle loi de sécurité nationale, promulguée le 27 novembre 1978, supprime la peine de mort et le bannissement ; elle autorise néanmoins le ministre de la Justice à saisir les journaux et les films, ce qui rétablit indirectement la censure préalable. De fait, la presse de gauche aura quelques difficultés avec le pouvoir au début de 1979.
Continuité apparente de la nouvelle équipe gouvernementale, qui prend ses fonctions le 15 mars 1979 et que l'on dit façonnée par le général Golbery, chef du cabinet civil du président, le nouvel homme fort. Mario Enrique Simonsen abandonne le ministère des Finances pour celui de l'Économie ; Delfim Netto, le père du miracle brésilien (qui avait, au cours d'une conférence d'octobre 1978, vivement critiqué la politique gouvernementale) revient au gouvernement au ministère de l'Agriculture. En revanche, le départ de Reis Valloso, ancien ministre du Plan, considéré comme un partisan de l'économie d'État, laisse présager un retour à la privatisation, option justifiée par une conjoncture difficile et la nécessité de réduire les dépenses publiques.
Offensive syndicale
La hausse du prix du pétrole n'explique pas toutes les difficultés économiques. La spéculation financière et surtout une dette extérieure considérable (plus de 40 milliards de dollars, trois fois plus qu'en 1973) sont également en cause. La nécessité de produire et d'exporter toujours davantage (la dette représente 55 % de la valeur des exportations) est à l'origine d'une surchauffe, qui se traduit, en 1978, par une inflation de 40 %.
Les salaires sont loin d'avoir suivi le coût de la vie. Aussi, en dépit de leur caractère illégal, les grèves se multiplient dans la plupart des secteurs, après un mouvement très dur des métallurgistes de São Paulo, en mars 1979. Ceux-ci obtiennent, le 13 mai 1979, une augmentation de salaires de 63 %, ce qui renforce la combativité des syndicats. Situation difficile pour un gouvernement qui doit en même temps mener une politique anti-inflationniste.
20 octobre 1978 : début de la construction du gigantesque barrage d'Itaipu, à la frontière du Brésil et du Paraguay, en présence des chefs d'État des deux pays. La première des 18 turbines devrait entrer en service en 1983 et le barrage devrait fonctionner en totalité en 1988. Avec une puissance de 12,6 millions de kW, ce sera alors un des plus grands ouvrages hydroélectriques du monde. L'Argentine s'inquiète de ce projet colossal dont la réalisation affectera le cours du fleuve Parana qui traverse une grande partie de son territoire.
Chili
Santiago. 10 660 000. 14. *1,8 %.
Économie. PIB (76) : 774. Production (76) : A 7 + I 32 + S 61. Énerg. (76) : 987. CE (76) : 25 %.
Transports. (*76) : 2 464 M pass./km, 2 165 Mt/km. (75) : 255 700 + 168 700. : 406 000 tjb. (76) : 855 M pass./km.
Information. (75) : 47 quotidiens. (74) : *3 100 000. (74) : *750 000. (75) : 185 500 fauteuils. (76) : 451 000.
Santé. (75) : 4 414. Mté inf. (75) : 55,6.
Éducation. (76). Prim. : 2 243 274. Sec. et techn. : 465 935. Sup. (75) : 149 647.
Armée. : 85 000.
Institutions. Une junte militaire gouverne par décrets depuis le coup d'État (11 sept. 1973) qui renverse le régime démocratique institué par la Constitution de 1925. Le chef de la junte, Augusto Pinochet, prend, le 17 décembre 1974, le titre de président de la République et chef de l'exécutif. Constitution en préparation.
Tensions intérieures et difficultés avec l'Argentine et la Bolivie
Une crise grave au sein de la junte, la menace d'un conflit armé avec l'Argentine, des tensions persistantes dans certains secteurs de la population en dépit des mesures de libéralisation et des progrès réalisés par l'économie : telles ont été les principales difficultés auxquelles les dirigeants de Santiago ont dû faire face tout au long de l'année.
En juillet éclate l'affaire du général Gustavo Leigh, commandant en chef des forces aériennes et membre de la junte militaire depuis le renversement du président Salvador Allende en septembre 1973 (Journal de l'année 1973-74).