La crainte d'un coup d'État de droite, toujours possible, amène plusieurs dizaines de milliers de Boliviens à participer, à La Paz, à une marche contre le fascisme et pour la démocratisation des institutions, le 18 janvier 1979. C'est la première manifestation d'une telle ampleur depuis la chute du général Torres en 1971. Elle a lieu le jour anniversaire de l'amnistie générale des condamnés politiques, qui était intervenue à la suite d'une grève de la faim de plusieurs jours en 1978. Cette manifestation grandiose est appuyée par l'Église, le patronat, les syndicats, les organisations paysannes, créant ainsi une dynamique avant la consultation de 1979, qui devrait se dérouler sans que le pouvoir impose des candidats officiels.

Trois candidats sont en lice pour la présidence :
– l'ancien président Siles Suazo, le vainqueur vaincu de 1978, qui reconstitue son Front ;
– l'ancien président Paz Estenssero, désigné le 9 avril 1979 comme candidat du Mouvement nationaliste révolutionnaire (historique), du parti chrétien démocrate (PCD), du Parti révolutionnaire authentique (PRA) et d'une partie du Front révolutionnaire de gauche, toutes formations qui, en 1978, avaient présenté chacune leur candidat ;
– l'ancien président Banzer, relevé de son poste d'ambassadeur en Argentine, le 30 novembre 1978, mis à la retraite le 29 mars 1979, l'un des grands perdants des événements de 1978 et qui rassemblera tous les électeurs de droite.

Brésil

Brasilia. 112 240 000. 13. *2,8 %.
Économie. PIB (76) : 1 325. Production (73) : A 12 + I 26 + S 62. Énerg. (76) : 738. CE (76) : 7 %.
Transports. (*76) : 11 638 M pass./km, 63 246 Mt/km. (75) : 4 907 800 + 1 076 000.  : 3 330 000 tjb. (76) : 4 179 M pass./km.
Information. (73) : 280 quotidiens ; tirage global : 4 050 000. (75) : *16 980 000. (75) : *10 680 000. (75) : 1 026 900 fauteuils ; fréquentation : 275,4 M. (76) : 4 036 000.
Santé. (72) : 48 726.
Éducation. (74). Prim. : 19 286 611. Sec. et techn. : 1 681 728. Sup. : 954 674.
Armée.  : 273 800.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution du 30 octobre 1969. Président et chef de l'exécutif : général Joao Baptista de Figueiredo, élu le 15 octobre 1978 ; succède au général Ernesto Geisel.

Inflation et agitation syndicale, deux écueils pour le nouveau président

Élection présidentielle sans surprise le 15 octobre 1978 : le candidat officiel, Joao Baptista Figueiredo, est élu par 355 voix contre 226 au général Euler Bentes Monteiro et 8 abstentions, par un collège réduit de 589 membres (les sénateurs, les députés et les représentants des États). Les scandales dénoncés pendant la campagne électorale par le général Abreu, ancien chef de la maison militaire de la présidence, n'ont pas entamé la discipline de vote du parti gouvernemental Arena, à quelques rares exceptions près.

Les résultats des élections au Sénat fédéral du 15 novembre 1978 étaient également prévisibles. En vertu de la réforme électorale du 14 avril 1977, c'est au scrutin indirect que sont élus les sénateurs, un tiers d'entre eux devant être renouvelés. L'Arena maintient ainsi solidement ses positions à la Chambre représentative des États.

Les élections des députés fédéraux (également le 15 novembre) sont plus significatives. Le parti d'opposition MDB renforce légèrement sa représentation ; il obtient 45 % des sièges (au lieu de 43 % en 1974) et réalise, en voix, un score presque équivalent à celui du parti gouvernemental. Comme dans les scrutins précédents, le Brésil rural (qui rassemble plus de 50 % des électeurs) a assuré la victoire de l'Arena. Dans les grandes villes (São Paulo, Rio de Janeiro), le MDB dispose au contraire d'une confortable majorité. La loi Falcoa, qui limite la campagne électorale à la radio et à la télévision, seuls moyens de communication efficaces dans les campagnes, et qui, de ce fait, brime l'opposition, aura, de nouveau, prouvé son efficacité.

Bien que l'avenir du Brésil dépende davantage des rapports de forces au sein de l'armée que des élections, la consultation électorale de 1978 est importante en raison de l'entrée en vigueur, le 1er janvier 1979, des mesures de libéralisation adoptées le 21 septembre précédent : abolition de l'Acte institutionnel no 5, ce qui implique l'impossibilité de casser les parlementaires et le rétablissement de l'habeas corpus en matière politique, et, par conséquent, instaure une relative indépendance du Parlement.

Opposition

Mais l'opposition, qui s'est d'ailleurs abstenue de voter ces réformes, est loin de triompher. Le chef de l'État conserve, en vertu des nouvelles dispositions, le droit de déclarer l'état d'urgence. L'assouplissement des règles de création des partis politiques (adopté également le 21 septembre 1978) rend possible la formation (avec l'encouragement du gouvernement et le retour d'hommes politiques exilés) d'un parti travailliste modéré, susceptible d'affaiblir le MDB.