Une commission parlementaire de conciliation échoue. Début mai, la rupture est totale entre le patronat et les salariés.
En politique étrangère, le gouvernement de H. Baunsgaard connaît aussi des difficultés. Les perspectives d'adhésion du Danemark à la CEE restent lointaines et le fait que l'Angleterre soit le premier client du Danemark ne simplifie rien.
Du côté du Marché commun des pays nordiques — le NORDEK —, la Finlande décide unilatéralement et sans explication d'ajourner les pourparlers prévus pour les 16 et 17 décembre 1969. Le gouvernement de Copenhague craint une pression soviétique.
Deux mesures prises par le cabinet Baunsgaard ont vivement impressionné l'étranger : l'institution d'une retraite automatique pour tous les citoyens âgés de soixante-sept ans et l'abolition totale de la censure (films, presse et édition).
La grande réforme administrative entreprise en 1968 débouche, le 3 mars 1970, sur les élections municipales. Dans un souci de simplification, le nombre des communes est passé de 1 356, en 1966, à 277. Les 25 départements ont été redécoupés en 14 nouveaux.
Ces élections constituent un premier test pour la coalition gouvernementale de 1968. Il se révèle décevant. Les sociaux-démocrates gagnent, en effet, 8 % de voix par rapport aux élections législatives de 1968.
La pornographie à la conquête du droit de cité
Explosion du sexe, libération sexuelle, vague d'érotisme : ces expressions ont empli les journaux, même les plus sérieux. 1969 aura, en effet, été l'année où la pornographie aura entrepris de gagner officiellement droit de cité. Cela a commencé au Danemark, où, le 1er juillet, le gouvernement a décidé la suppression totale de la censure. Quatre mois plus tard on vit s'ouvrir à Copenhague la première Foire internationale de la pornographie : l'événement attira plus de journalistes que n'avaient fait la visite de Krouchtchev ou le mariage de la princesse Margarethe. Du Maroc et même du japon on vit arriver des touristes par charters entiers.
Les organisateurs de l'exposition (qui se tenait dans une salle de réunions sportives, la K.B Hallen) ont en quelque sorte démocratisé la pornographie : pendant trois semaines, pour moins de 10 F, les visiteurs ont pu bénéficier d'innombrables projections de films, feuilleter des centaines de revues illustrées — qui, jusqu'ici, vu leur prix, semblaient réservées aux privilégiés de la fortune. L'audace des images présentées dans les stands et dans les salles n'avait d'égale que la diversité des goûts auxquels elles s'efforçaient de répondre. Les mosaïques et les peintures qui à Pompéi sont dissimulées sous des volets de bois paraissent relever de l'esthétique pure auprès de ce festival réaliste. Le marquis de Sade lui-même semblait devenu un auteur de Bibliothèque rose...
Le plus étonnant fut la discipline de la foule conviée à assister à ces ébats. Elle attendait patiemment dans une file qui s'étirait parfois sur plus de 200 m. À l'intérieur de la K.B Hallen, il n'y eut jamais ni rire canaille ni geste déplacé. On vit de nombreux couples la main dans la main et même de graves clergymen. Sagesse ou manque d'humour ? On ne sait trop. Ce qu'il y a de certain, c'est que la pornographie est une bonne affaire commerciale. À Copenhague, des revues sont vendues dans les kiosques à journaux ou au moyen de distributeurs automatiques. Elles valent de 10 à 15 F, tandis que les films, débités dans des magasins au cœur de la capitale, valent environ 240 de nos francs. Les Danois se défendent d'être les principaux consommateurs. L'essentiel de leur production, disent-ils, est destinée à l'exportation, notamment en direction de l'Allemagne.
Espagne
32 949 000. 64. 0,8 %.
Économie. PNB (67) 822. Production (66) : A 18 % + I 35 % + S 47 %. Énerg. (67) : 1 254. C.E. (67) : 5 %.
Transports. (*67) : 12 437 M pass./km, 8 708 M t/km. (*67) : 1 301 900 + 561 900. : 2 821 000 tjb. (*67) : 3 071 298 000 pass./km.
Information. (67) : 118 quotidiens ; tirage global : 5 100 000. (67) : *7 150 000. (67) : *2 685 000. (67) : 3 940 300 fauteuils ; fréquentation : 393,9 M. (67) : 3 359 029.
Santé (65). 39 709. Mté inf. (67) : 33,2.
Éducation (65). Prim. : 3 357 818. Sec. et techn. : 1 156 767. Sup. : 131 766.
Institutions. La guerre civile, remportée par le général Franco, le 1er avril 1939, met fin à la République. Des lois fondamentales tiennent lieu de constitution. La loi de succession de 1947 stipule que le chef de l'État demeure le général Francisco Franco, que l'Espagne est une monarchie dotée d'un Conseil de régence. En cas de décès du chef de l'État, le Conseil de régence désigne soit un régent, soit un roi, qui doit être prince de sang royal. Le 22 juillet 1970, le général Franco fait ratifier par les Cortes le choix de son successeur : Don Juan Carlos, qui aura le titre de roi. Vice-président du gouvernement : amiral Luis Carrero Blanco, nommé le 21 septembre 1967.
Les structures de l'après-franquisme
Trente ans après la fin de la guerre civile espagnole, la seconde moitié de l'année 1969 marquera, dans le long règne du général Franco, la date de la mise en place des structures de l'après-franquisme. L'histoire dira, certes, si ces structures sont solides et si le moment ne vient pas trop tard. Cette opération longuement attendue s'est effectuée en deux actes.