Au début de l'été, la France a encaissé trois défaites en trois matches de préparation au Mondial. Battus deux fois en Argentine, les Bleus ont logiquement plié, malgré un match plein de panache, devant des All Blacks en quête de revanche après leur défaite face à l'Angleterre.

Après avoir dominé la France, les All Blacks se sont à nouveau vengés deux mois plus tard de cet affront en remportant le Tournoi des Tri-Nations, qui décide de la hiérarchie de l'hémisphère Sud. Invaincus en quatre rencontres, les Néo-Zélandais ont impressionné, « punissant » leurs deux adversaires sur des scores fleuves (52-16 à Pretoria face à l'Afrique du Sud, puis 50 à 21 à Sydney face à l'Australie).

Toulouse du rire aux larmes

Le Stade toulousain aurait pu être le héros de la saison 2003. En dominant Perpignan 22 à 17 lors d'une finale de Coupe d'Europe 100 % tricolore, l'équipe d'Émile Ntamack a remporté un second titre continental, sept ans après sa victoire sur Cardiff. Seuls les Anglais de Leicester avaient jusqu'alors réussi le doublé en Coupe d'Europe.

Quelques jours plus tard, Toulouse, seize fois champion national, redescendait de son nuage en finale du Championnat de France, battu 32 à 18 par le Stade français. Les Parisiens, qui retrouvaient les Sudistes en finale soixante-seize ans après leur dernier affrontement à ce stade du Championnat de France, ont remporté un onzième titre national, le troisième depuis leur retour parmi l'élite en 1997.

Ski

Kostelic impériale.

Même si Janica Kostelic n'a pas réédité, en 2003, sa razzia olympique, elle restera sans conteste la vedette de la saison. À Salt Lake City, la Croate avait raflé trois titres. Lors des Championnats du monde de Saint-Moritz, un an plus tard, elle s'est contentée de deux médailles d'or, en combiné et slalom, « handicapée » par un genou douloureux. Intouchable lorsqu'elle veut bien skier à son meilleur niveau, l'ancienne slalomeuse est devenue une véritable polyvalente. Ses adversaires l'ont appris à leurs dépens, perdant tout espoir de remporter le classement général de la Coupe du monde dès le milieu de la saison. Les Dorfmeister – championne du monde de Super-G –, Montillet – victorieuse du classement Super-G –, Paerson – meilleure géantiste de la saison – ont dû se disputer les accessits, en Coupe du monde comme aux Mondiaux.

Eberharter toujours au sommet

Sacrée championne du monde de descente, la Canadienne Mélanie Turgeon a créé l'une des rares surprises de Saint-Moritz, les autres podiums reflétant la hiérarchie d'un hiver une nouvelle fois dominé par les skieurs autrichiens. Et si Michael Walchofer a, comme Turgeon, opportunément remporté la première descente de sa carrière pour s'adjuger le titre mondial, ce ne fut que la confirmation de sa grande régularité. Le champion toutes catégories de la saison reste Stephan Eberharter, champion du monde de Super-G douze ans après son premier titre mondial et lauréat du classement général de la Coupe du monde pour la deuxième année consécutive après une bagarre passionnante avec l'Américain Bode Miller, de huit ans son cadet. Double champion du monde en Suisse – géant, combiné –, Miller a confirmé à vingt-cinq ans son statut de grande star du ski pour les années à venir et annoncé son intention de gagner dans le futur dans toutes les disciplines.

Enfin, l'exploit de l'hiver 2003 a été réalisé par Hermann Maier. L'Autrichien, dont la carrière semblait condamnée après un grave accident de moto et une menace d'amputation de la jambe, est revenu sur le circuit l'espace de quelques semaines, triomphant à Kitzbühel et décrochant aux Championnats du monde une médaille d'argent inespérée dans le Super-G. Maier contre Miller, c'est peut-être l'affiche alléchante des saisons à venir.

Tennis

Les jeunes s'installent

Déjà amorcé depuis plusieurs saisons, le changement de génération dans le tennis masculin s'est accéléré en 2003. À vingt et un ans, l'Américain Andy Roddick est devenu à l'issue du Masters le deuxième plus jeune joueur de l'histoire à terminer l'année numéro un mondial. Le record est encore détenu par l'Australien Lleyton Hewitt, numéro un à vingt ans en 2001 et à nouveau meilleur joueur du monde en 2002 avant de connaître une « année sans » cette saison.