Invaincus, les Baltes se sont appuyés à l'inverse sur un jeu collectif à toute épreuve pour bâtir leur succès. En finale, ils ont assez nettement dominé l'Espagne (93 à 84) pour terminer la compétition avec la meilleure attaque (90,2 points de moyenne) et le plus grand nombre de passes décisives (17,2 par match). Avec Sarunas Jasikevicius, désigné meilleur meneur et surtout meilleur joueur de l'Euro, et Saulius Stombergas, meilleur ailier, la Lituanie dispose en outre de remarquables individualités.

Finaliste malheureuse, l'Espagne du pivot Pau Gasol a confirmé son statut de grand Européen, quatre ans après sa médaille d'argent suivie d'une troisième place en 2001. Championne d'Europe en 1999, l'Italie, malgré un début de tournoi calamiteux, renoue elle avec le succès après quatre ans de passage à vide. Avec la France, la Serbie-Monténégro, championne du monde et d'Europe en titre, et l'Allemagne de Dirk Nowitzki sont à ranger au rayon des grandes déceptions.

Parker au sommet

Malheureux en Europe, Tony Parker a crevé l'écran aux États-Unis. Sacré champion NBA avec les San Antonio Spurs, il est devenu le premier Français et le quatrième Européen à remporter un titre dans la prestigieuse Ligue américaine.

Victorieux des New Jersey Nets par 4 victoires à 2, les Spurs emmenés par Tim Duncan, meilleur joueur de la phase finale, remportent ainsi un second titre après celui de 1999.

Autre événement de la saison de NBA, la troisième retraite de Michael Jordan, âgé de quarante ans, devrait être la bonne. Après avoir annoncé la fin de sa carrière en 1993 et 1999, Jordan, dix fois meilleur marqueur de la saison NBA, a fait ses adieux sur une défaite de son dernier club, les Washington Wizards. Grâce à quinze années passées au sommet du basket mondial, fort de six titres décrochés avec les Chicago Bulls, Jordan, détenteur en outre de nombreux records et de deux titres olympiques, était devenu, bien avant sa retraite, une légende vivante de son sport.

Barcelone et Bodiroga, rois d'Europe

Sur les parquets européens, le titre de meilleur club est revenu à Barcelone qui a ainsi effacé cinq échecs en finale de l'Euroligue et des précédentes formules de la Coupe d'Europe. Les Catalans ont dominé en finale les Italiens de Trévise 76 à 65. Meilleur joueur de la finale pour la deuxième année consécutive, Dejan Bodiroga fut décisif dans la victoire du Barça, tout comme Sarunas Jasikevicius au tir.

Chez les dames, le club russe d'Ekaterinbourg, créé en quelques mois grâce au soutien de riches sponsors, a dominé de justesse les tenantes du titre de Valenciennes en finale de l'Euroligue 82 à 80.

Dans le championnat de France, le chassé-croisé entre Villeurbanne et Pau-Orthez s'est poursuivi en 2003. Après leur titre national conquis en 2001 puis perdu en 2002 face aux mêmes adversaires, les Pyrénéens ont remporté la finale par deux victoires à une. Les Palois ont par ailleurs réussi le doublé grâce à leur victoire en finale de la Coupe de France. Chez les dames, Valenciennes a conservé son titre de champion de France en dominant Tarbes.

Boxe

Jones dans l'histoire

L'Américain Roy Jones a inscrit son nom dans l'histoire de la boxe en subtilisant au Portoricain John Ruiz son titre de champion du monde WBA des lourds. À trente-quatre ans, Jones est en effet le second mi-lourd après Michael Spinks à réussir sa montée en remportant un titre dans la catégorie reine. Chez les poids moyens, la catégorie de ses débuts, il est également le premier à réussir un tel parcours, ce qui lui vaut un bilan de 48 victoires pour une défaite, et le respect du roi des lourds, le Britannique Lennox Lewis. Ce dernier a péniblement conservé sa ceinture WBC face à l'Ukrainien Vitali Klitschko.

Autre star de la boxe mondiale, le super-welter américain Oscar de la Hoya a lui perdu ses titres WBA-WBC au profit de son compatriote S. Mosley, au terme d'un combat à l'arbitrage très contesté.

Vedettes de combats sans enjeu, les Américains Myke Tyson et Evander Holyfield ont connu des fortunes diverses. Myke Tyson, encore poursuivi par la justice pour faillite personnelle et diverses rixes, a mis son compatriote Clifford Etienne K.-O. après 49 secondes de combat et remporté ainsi la 50e victoire de sa carrière. En revanche, le vétéran Evander Holyfield, quarante et un ans, a été poussé à l'abandon et peut-être à la retraite par James Toney, le champion IBF des lourds-légers venu se faire la main chez les lourds.

Cyclisme

Armstrong au panthéon

En remportant son cinquième Tour de France, Lance Armstrong n'a pas battu de record, il a « seulement » égalé celui de quatre légendes du cyclisme qui l'accueillent dans ce qui est désormais le club des cinq : Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault, Miguel Indurain.

Cinq hommes à cinq victoires.

Comme Indurain, Armstrong a, en outre, réussi l'exploit de remporter ses succès consécutivement. Mais ce Tour 2003, disputé sous la canicule, ne fut pas, à l'inverse des précédents, une partie de plaisir pour l'Américain de trente et un ans, qui l'avait emporté pour la première fois en 1999, année de son retour sur le circuit après un cancer. Attaqué par des rivaux décomplexés, mis en confiance par ses apparentes défaillances et sa forme moins flambante qu'à l'accoutumée, Armstrong a compensé par une extraordinaire intelligence tactique et la fidélité sans faille de ses équipiers de l'US Postal.