L'épreuve, qui fêtait ses cent ans d'existence, a été indécise jusqu'à la veille de l'arrivée sur les Champs-Élysées. De l'avis des experts, ce Tour, qui a une nouvelle fois battu des records de rapidité avec une moyenne de 40,94 km/h pour 3 426 km, a livré le plus beau spectacle depuis l'édition 1989, qui avait vu triompher Greg LeMond avec 8 secondes d'avance sur Laurent Fignon. Cinq ans après le tremblement de terre de l'affaire Festina et un an après la troisième place du Lituanien Raimundas Rumsas, convaincu depuis lors de dopage, la cuvée 2003 a été épargnée par les scandales.

Ullrich ressuscité

L'Allemand Jan Ullrich, victorieux de l'épreuve en 1997, est miraculeusement revenu à son meilleur niveau, malgré plus d'un an d'arrêt de la compétition, pour échouer, au classement final, à 1 minute du vainqueur – le plus petit écart depuis 1989 –, prenant la deuxième place de la compétition pour la cinquième fois de sa carrière. Dans le premier contre-la-montre du Tour, Ullrich avait infligé une punition à Armstrong, spécialiste du chrono, relégué à 1 min, 36 s. Mais, pour n'avoir pas cru assez tôt en ses chances, et privé d'une équipe solide, l'Allemand a laissé filer une possible victoire finale.

Le coureur du Kazakhstan Alexandre Vinokourov, a lui aussi montré son meilleur visage, terminant troisième à plus de 4 min mais décrochant le prix de la combativité. Une distinction qui aurait également pu revenir à l'Américain Tyler Hamilton, quatrième du Tour malgré une fracture partielle de l'épaule subie dès le départ de l'épreuve.

Grâce notamment à une victoire d'étape à Morzine suivie d'une journée en jaune, le Français Richard Virenque, toujours adulé par le public du Tour, a remporté un sixième titre de meilleur grimpeur, rejoignant ainsi Federico Bahamontes et Lucien Van Impe dans la légende de la Grande Boucle. Après l'abandon au pied des Alpes de l'Italien Alessandro Petacchi, victorieux de quatre sprints dans la première semaine, le maillot vert est revenu à l'Australien Baden Cooke. Petacchi et Simoni, victorieux d'une étape, ont sauvé l'honneur des Italiens, à la peine dans ce Tour du centenaire, avec Ivan Basso, 7e, meilleur concurrent au classement général. En l'absence de Joseba Beloki, l'un des favoris tombé la première semaine, les Espagnols ont également déçu, manquant le podium pour la première fois depuis 1999.

Bettini garde son bien

Si les cyclistes du sud de l'Europe ont marqué le pas lors du Tour de France, ils ont en revanche bien réussi lors de leurs tours nationaux (Gilberto Simoni au Giro, Roberto Heras à la Vuelta) et dans les courses d'un jour. À Hamilton, au Canada, le Basque Igor Astarloa, vingt-sept ans, est devenu champion du monde sur route, offrant à l'Espagne un troisième titre mondial en cinq ans (après ceux d'Oscar Freire en 1999 et 2001). Il a, du même coup, soufflé le titre au grand favori, l'Italien Paolo Bettini, finalement quatrième, et qui s'est consolé en conservant le trophée du vainqueur de la Coupe du monde, qu'il avait déjà remportée en 2002. Victorieux de Milan-San Remo, des grandes classiques de Hambourg et de San Sebastian, Bettini est le premier coureur à gagner trois manches de la Coupe du monde la même année depuis la création de l'épreuve en 1989.

Enfin, malheureux sur le Tour de France, le Britannique David Millar, roi du chronomètre, a conquis son premier titre sur son épreuve de prédilection en devenant champion du monde du contre-la-montre.

Équitation

La surprise Touzaint

En tête dès le début de l'épreuve, le jeune cavalier français Nicolas Touzaint, vingt-trois ans, a brûlé la politesse à la quadruple championne d'Europe et favorite, Pippa Funnell, pour remporter la médaille d'or du concours complet lors des Championnats d'Europe.

Maîtres incontestés de la discipline, les cavaliers britanniques ont dominé sans surprise le concours par équipes, s'adjugeant le titre européen pour la cinquième fois consécutive. Derrière, les Français et les Belges complètent un podium qui leur ouvre la voie des jeux Olympiques d'Athènes.