Battu 19 à 27 en Espagne, Montpellier devait en effet réaliser un exploit en remontant un handicap jamais rattrapé par aucun club à ce stade de la compétition. Transcendés, les Héraultais ont fait mieux dans leur salle, infligeant un cinglant 31-19 à leurs rivaux lors du match retour pour devenir les premiers Tricolores champions d'Europe. Parmi les hommes clés d'une équipe couronnée par ailleurs championne de France pour la sixième fois depuis 1995, le buteur Mickael Guigou et le gardien international Thierry Omeyer.

Motivé par l'exemple, le club féminin de Besançon ouvrait quelques jours plus tard une autre ligne du palmarès français, remportant la Coupe des coupes en battant le Spartak Kiev en finale.

La Croatie retrouvée

Grâce à ces titres européens à la fois inédits et inespérés, la saison internationale 2003 restera comme une bonne cuvée pour le handball français. D'autant plus que près de trois mois auparavant une partie des joueurs de Montpellier avaient contribué au bon parcours des Bleus nouvelle génération lors des Championnats du monde disputés au Portugal. Battus par les Allemands en demi-finale, les Français, tenants du titre depuis 2001, ont rempli leur contrat en battant l'Espagne pour la médaille de bronze.

Après un début de tournoi chaotique, à l'image de sa réputation de championne imprévisible, la Croatie s'est imposée en finale face à l'Allemagne, prouvant son retour au premier plan après son titre olympique de 1996.

Hockey sur glace

Le Canada plus solidaire

C'est avec une équipe de gamins sans beaucoup d'expérience internationale que le Canada a remporté le 21e titre mondial de son histoire, en Finlande, six ans après sa dernière victoire aux Mondiaux. Preuve de l'immensité du réservoir canadien, seuls deux joueurs titrés à Helsinki, Ryan Smyth et Eric Brewer, faisaient partie de l'équipe sacrée championne olympique l'année précédente, à Salt Lake City. Surmotivés, les « bizuths » de l'entraîneur Andy Murray, également coach de Los Angeles, ont réussi un sans-faute, terminant le tournoi invaincus après avoir montré un formidable esprit collectif et un jeu basé sur la solidité et la puissance physique.

Finalistes malheureux, battus par le but en or de l'excellent Anson Carter, les Suédois alignaient eux à l'inverse une équipe de vieux briscards, rompus aux matchs internationaux et à la NHL, la ligue nord-américaine. Avec Mats Sundin, meilleur joueur du tournoi, et Peter Forsberg, meilleur joueur au monde, ils disposent toutefois de plus riches individualités.

En arrachant la médaille de bronze à leurs anciens frères tchèques, les Slovaques ont prouvé que leur titre de champions du monde 2002 ne devait rien au hasard et se sont installés durablement dans la hiérarchie du hockey mondial. Première de son groupe en première division, la France retrouve l'élite, en compagnie du Kazakhstan, et disputera les Championnats du monde A en République tchèque en 2004 alors que la Biélorussie et la Slovénie sont relégués.

Judo

L'Asie maîtresse chez elle

Emmenée par le pays hôte, victorieux de neuf médailles dont six en or, l'Asie a été la grande dominatrice des Championnats du monde de judo. Le Japon en tête mais également la Chine, la Corée du Sud et, dans une moindre mesure, la Corée du Nord et l'Iran ont remporté au total treize des seize médailles d'or distribuées lors de la compétition, les trois autres revenant à l'Allemagne, Cuba et l'Argentine.

Chez les Japonais, les quatre champions du monde de 2001 (les deux stars : Kose Inoue chez les hommes, Ryoko Tamura chez les dames ainsi que Masae Ueno et Noriko Anno) ont conservé leur titre. Mais le plus symbolique pour les Nippons a été conquis par l'ancien mi-lourd Keiji Suzuki dans l'épreuve reine, celle des toutes catégories, qui avait échappé à leur domination aux JO de Sydney et aux Mondiaux 2001. Ancien roi de la catégorie, le Russe Alexandre Mikhaylin a été éliminé prématurément.

Conséquence logique de ce retour en force japonais et de l'excellente tenue des Cubains, victorieux d'une seule épreuve mais lauréats de huit médailles au total, l'Europe a montré en cette occasion un pâle visage. Après les six titres conquis à Munich, elle n'en a remporté qu'un seul grâce à l'Allemand Florian Wanner en moins de 81 kg. Chez les Français, les deux champions du monde de 2001 ont perdu leur couronne mais l'équipe ramène tout de même cinq médailles d'argent. Le bilan est pire pour la Russie qui échange ses trois médailles d'or contre quatre de bronze.

Tamura unique

On se souvient qu'à Munich en 2001, Ryoko Tamura était entrée dans l'histoire en décrochant un cinquième titre mondial consécutif, exploit inédit chez les hommes et chez les femmes. Devant son public, la petite Japonaise, également championne olympique en 2000, a amélioré son score, remportant une sixième médaille d'or en moins de 48 kg en battant en finale la Française Frédérique Jossinet. En 2001, Tamura avait contribué à sauver l'honneur du Japon reparti d'Europe avec « seulement » quatre titres. Deux ans plus tard, toujours avec elle, les maîtres du judo mondial se sont rachetés.

Moto

Rossi sans faute

Pour sa dernière saison avec Honda, l'Italien Valentino Rossi a à nouveau marqué les esprits en décrochant une troisième couronne consécutive dans la catégorie reine où il court depuis quatre ans. Déjà deux fois champion du monde en 125 cm3 en 1997 et en 250 en 1999, Rossi a remporté neuf courses sur seize cette saison – contre 11 en 2002 –, mais il a fait preuve surtout d'une étonnante régularité, ne ratant pas une fois le podium. Sacré à deux courses de la fin de la compétition, il s'est imposé lors de l'ultime épreuve sur le circuit de Valence, le seul qui manquait à son palmarès.