Le camp de Sissonne fait aussi partie de la liste de ces bastions de l'armée voués à une prochaine restructuration : les trois quarts des effectifs de la garnison (1 235 personnes) doivent partir.

Poitou-Charentes

Un an après avoir perdu son label de parc régional, le Marais poitevin vise désormais un label européen, à l'instar de ce qui se fait en Espagne. Le conseil régional a lancé une campagne de concertation. La nouvelle charte, déposée au ministère de l'Environement à la mi-novembre, devra revaloriser la Venise verte, secteur clé du Marais sur les plans culturel, touristique et architectural. L'eau devra être gérée de manière cohérente par les usagers : producteurs de maïs, éleveurs, professionnels du tourisme.

L'usine GEC Alsthom d'Aytré, dans la banlieue de La Rochelle, se retrouve sur les rails : le sommet franco-allemand de mai 1992 a décidé de la création de la ligne TGV Paris-Bruxelles-Cologne-Amsterdam. Trente-sept rames de huit voitures et deux motrices seront construites par les 1 360 ouvriers de l'usine, assurés ainsi de 300 000 heures de travail.

Le nouveau port de pêche de La Rochelle-La Pallice devrait entrer en service en août 1993. Il était temps. 12 des 45 bateaux de pêche commercialisent leurs prises en Espagne, en particulier à Pasajes, qui offre des avantages énormes. Moins de 7 000 tonnes de poisson avaient été traitées à La Rochelle en 1991 contre 8 735 en 1991.

Provence-Alpes-Cote d'Azur

La polémique sur le tracé du TGV méditerranéen est repartie le projet initial traversant les vignobles de Châteauneuf-du-Pape avait été abandonné en 1990, à la demande de l'Élysée, au profit d'un itinéraire passant à proximité immédiate du site nucléaire du Tricastin. L'évaluation des risques d'accidents et les effets du passage du TGV à 300 km/h à moins de 300 mètres du périmètre du complexe atomique ont fait l'objet d'un volumineux rapport, rendu public en août 1992 par le ministère de l'Équipement et des Transports. En dépit d'une unanimité de façade – les ministères de l'Équipement, de l'Industrie et de l'Environnement ont collaboré à ce rapport – le directeur de la prévention de la pollution et des risques majeurs critique le projet et demande un tracé alternatif pour la plus grande joie des opposants au tracé.

Les grèves à répétition des dockers ont ralenti l'activité du port de Marseille et affaibli l'activité de la cité phocéenne. 30 000 emplois dépendent directement ou indirectement de l'activité portuaire. Les dockers CGT qui s'opposent à la réforme de leurs statuts sont invités à se prononcer sur un projet de protocole d'accord conclu entre les employeurs et les syndicats. Barcelone et Gênes en profitent.

Rhône-Alpes

À Albertville, les Jeux sont faits. Le COJO (Comité d'organisation des jeux Olympiques) fait ses comptes. Il espérait vendre 800 000 billets, il en a vendu près d'un million. Des recettes supplémentaires et imprévues bien utiles à l'heure des bilans. Le déficit des jeux Olympiques se monte à 280 millions de francs, soit 6,6 % d'un budget de 4 201 millions de francs. L'État en prend les trois quarts à sa charge, soit 210 millions de francs, qui viennent s'ajouter aux 7 milliards de francs d'argent public dépensés pour l'amélioration du réseau routier et des télécommunications savoyards, pour l'aménagement ou la construction des hôpitaux, gares et installations sportives. Le prix de celles-ci a été constamment révisé à la hausse : la piste de bobsleigh de La Plagne est finalement revenue à 253 millions de francs, et le tremplin de Courchevel à 174 millions. Depuis la dissolution du COJO, le 15 juillet 1992, c'est au département de la Savoie qu'incombe le soin de gérer les conséquences économiques et financières de l'événement.

Même olympique, la médaille a son revers : les épreuves ont fait le plein de spectateurs pendant les deux semaines de compétition, mais les touristes ont boudé les Alpes du Nord où le taux d'occupation des stations oscillait entre 45 et 65 %.

Bousculé par l'essor des ventes de consoles électroniques. Majorette, le fabricant de voitures miniatures, dérape. En deux ans, les plans sociaux avaient ramené les effectifs de 900 à 500 salariés. Les cinq ateliers de Rillieux (Rhône), près de Lyon, semblent menacés au profit d'une délocalisation à l'étranger. Déjà, la moitié de la production est assurée au Portugal, au Brésil et en Thaïlande.