Pour organiser les XIIes jeux Méditerranéens, qui se dérouleront en juin 1993 en Languedoc-Roussillon, quatre années de préparation ont été nécessaires, un milliard de francs a été investi. De quoi rattaper le retard pris par la Région en matière d'installations sportives. Les entreprises languedociennes ont remporté les plus gros contrats. De Nîmes à Perpignan, c'est toute la Région qui s'est mobilisée à l'exception de Montpellier, en raison d'un contentieux opposant son maire G. Frèche (PS) au président du conseil général et président du comité d'organisation, J. Blanc (UDF).

Mis en difficulté par la régression du marché français et la croissance de Dim (filiale du groupe américain Sara Lee), le no 1 français du sous-vêtement, Éminence, annonce un plan de relance s'accompagnant de la suppression de 236 emplois et la fermeture des usines de Boisset-et-Gaujac et d'Uzès (Gard), au moment où la Région est touchée, par ailleurs, par le plan de restructuration de Perrier. De son côté, BSN lance une nouvelle eau minérale, la Salvetat, embouteillée près de sa source à 60 kilomètres au nord de Béziers.

Limousin

ESTER est né en février 1992 sur un site de 200 hectares, en présence du ministre de la Recherche, H. Curien. Cet espace scientifique et technologique d'échanges et de recherche, la technopôle de Limoges, doit accueillir les trois centres régionaux pour l'innovation et les transferts de technologie (CRITT), l'École nationale supérieure d'ingénieurs de Limoges (ENSIL), l'École nationale supérieure de céramique industrielle. D'ores et déjà, afin de travailler en synergie avec le milieu universitaire, Legrand (le no 1 mondial de l'appareillage électrique basse tension) y a implanté une unité pilote de domotique : le SITEL, site électronique limousin (140 salariés). Les sociétés Merlin Gerin et Action-Informatique y ont acheté des terrains.

La guerre du Golfe et les concurrences allemande et britannique (70 % du marché européen) ont provoqué une casse importante dans l'industrie de la porcelaine : Limoges n'assure plus que 4,5 % de la consommation européenne avec seulement 2 100 salariés.

Terre d'émigration, le Limousin enregistre aussi l'arrivée de 10 000 nouveaux venus par an, qui compensent le déficit naturel de la population : retraités revenant au pays mais aussi cadres supérieurs et moyens.

Lorraine

Deux mois après sa mise en service, la plus grosse papeterie d'Europe, l'usine de Golbey (Vosges), appartenant au groupe norvégien Norske Skog (NSI), est accusée de polluer la Moselle. Le tribunal administratif de Nancy, se rendant aux avis d'associations écologistes et de collectivités locales, a annulé l'autorisation préfectorale autorisant le démarrage de l'usine. 230 emplois directs et 700 emplois induits sont en jeu dans cette région durement touchée par la crise du textile.

Le programme de soutien au nord de la Lorraine, présenté par M. Michel Delebarre, ministre de la Ville et de l'Aménagement du territoire, et par M. Dominique Strauss-Kahn, ministre délégué à l'Industrie, prévoit un milliard de francs d'investissements. Renault doit créer 700 emplois nouveaux dans son usine de Batilly (Meurthe-et-Moselle) d'où sortira sa nouvelle gamme de véhicules utilitaires. Le groupe sud-coréen Daewo mettra en service, en 1993, une unité de montage de téléviseurs à Fameck (Moselle). La Région, qui a payé un lourd tribut à la reconversion industrielle, a bénéficié d'aides considérables de la part de l'État et de Bruxelles. Le taux de chômage (8,8 %) y est devenu moins élevé que la moyenne nationale (9,7 %).

Midi-Pyrénées

L'industrie aéronautique de la Région a peu de productions de type militaire, mais suffisamment tout de même pour souffrir de la réduction des dépenses d'armement, et comme il souffle un vent de morosité de la part des compagnies aériennes, le secteur risque de perdre 8 000 emplois d'ici 1994. L'aérospatiale étant capable de récupérer le travail dispersé chez les sous-traitants, ceux-ci devraient être plus touchés que celle-là.

Confronté à la stagnation de la consommation d'armagnac en France, le Bureau national interprofessionnel de l'armagnac (BNIA) consacre près de 4 millions de francs à sa promotion, dont plus de la moitié sur les marchés extérieurs. L'effort porte sur les clients traditionnels : États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Benelux, mais aussi Japon et Hongkong, où l'augmentation de la consommation est la plus forte. Les exportations représentent 80 % d'une production qui atteint 8 400 hectolitres.