Au terme du traité d'adhésion, fruit d'une laborieuse négociation qui a duré quatre ans, son entrée officielle dans la Communauté est fixée au 1er janvier 1981 après ratifications du traité. Elle doit donc en principe précéder les deux autres « candidats à l'Europe », l'Espagne et le Portugal.

Cinq ans de transition

Pour permettre à l'économie grecque de s'adapter aux exigences de la Communauté, une période de transition de cinq ans est prévue. Sur le plan industriel, les difficultés devraient être aisément surmontées, la Grèce étant associée au Marché commun depuis 1962 et 40 % de ses échanges se faisant désormais avec l'Europe (contre 10 % en 1962). Pour l'agriculture, en revanche, l'harmonisation des prix sera plus délicate. C'est pourquoi, pour des produits particulièrement sensibles comme les pêches et les tomates, cette période transitoire a été portée à 7 ans. Comme d'ailleurs pour la libre circulation de la main-d'œuvre.

L'heureuse conclusion de la négociation avec les Neuf constitue un indéniable succès pour le Premier ministre Constantin Caramanlis, qui avait fait de l'Europe, depuis son retour en Grèce, à la chute des colonels en 1974 (Journal de l'année 1974-75), l'axe de sa politique. Avec deux convictions : la première est que seul le Marché commun peut assurer à l'avenir un cadre à l'essor économique de la Grèce. La seconde est que cette Europe parlementaire est le meilleur rempart contre le retour d'une dictature. Une conviction largement partagée aujourd'hui par les Espagnols sortis du franquisme et les Portugais délivrés du salazarisme.

Climat morose

Cette politique pro-européenne n'a pas été exclusive d'une certaine ouverture à l'Est. Pour la première fois depuis 1924, un ministre des Affaires étrangères grec, Georges Rallis, s'est rendu en visite officielle à Moscou. Les entretiens ont été fructueux : les Soviétiques installeront une usine d'aluminium de 600 000 t en Grèce.

Le succès européen de Constantin Caramanlis intervient dans un climat pourtant morose. La Grèce, longtemps épargnée par la crise, connaît à son tour une certaine récession. La croissance industrielle, qui était restée à un taux largement supérieur à celui des autres pays européens, diminue de 7,6 à 5,5. La production agricole stagne, mais l'inflation galope : de 15 % à 20 % en un an, en dépit de mesures de blocage des prix.

La grogne est d'autant plus répandue que la Nouvelle Démocratie, le parti fondé par le Premier ministre, gère le pays sans partage depuis cinq ans. Les élections municipales de l'automne 1978, bien que le gouvernement en ait nié le caractère politique (aucun candidat de la ND ne s'y présentant officiellement), ont montré une nette poussée de l'opposition. À gauche surtout, socialistes du Pasok et communistes (de l'extérieur) emportent d'importantes mairies comme Athènes, Patras, Salonique et Heraklion. L'extrême droite, aussi, enregistre quelques succès.

Enfin, sans atteindre les proportions qu'il revêt ailleurs, le terrorisme a fait son apparition en Grèce. Athènes a connu plusieurs nuits de feu (22 juillet, 6 août, 17 décembre 1978), où des dizaines d'engins ont éclaté dans des cinémas ou des permanences politiques. Ces attentats ont été revendiqués par des groupes d'extrême droite. Pour répondre, en principe, à l'exécution sommaire par le groupe clandestin 17 novembre d'anciens tortionnaires du régime des colonels, libérés de prison.

Hongrie

Budapest. 10 650 000. 113. 0,4 %.
Économie. Production (76) : A 16 + I 69 + S 24. Énerg. (76) : 3 553.
Transports. (*76) : 13 365 M pass./km, 22 552 Mt/km. (*76) : 654 800 + 211 400. (76) : 510 M pass./km.
Information. (75) : 27 quotidiens ; tirage global : 2 454 000. (74) : 2 541 000. (75): 2 352 000. (75) : 561 700 fauteuils ; fréquentation : 74,4 M. (76) : 1 076 000.
Santé. (75) : 21 127. Mté inf. (76) : 29,8.
Éducation. (75) Prim : 1 051 095. Sec. et techn. : 371 898. Sup. : 107 555.
Armée. 114 000.
Institutions. République populaire proclamée le 18 août 1949. Constitution de 1949. Chef de l'État, président du Conseil présidentiel : Pal Losonczi. Président du Conseil : György Lazar. Premier secrétaire du Parti : Janos Kadar.

Budapest face aux contrecoups de la crise

Ouverte au monde occidental tout en maintenant une scrupuleuse fidélité à l'égard de l'URSS, la Hongrie subit pour ces deux raisons — et plus fortement que d'autres — le contrecoup de la crise de l'énergie.