Le 10 juin 1979, la RFA a participé, comme les autres pays de la Communauté européenne, à l'élection au suffrage universel du Parlement européen pour lequel elle devait désigner 81 députés choisis à la proportionnelle selon des listes fédérales ou régionales. Le manque de passion de la campagne électorale s'explique par le fait que bien des hommes politiques considéraient que cette élection, prévue dans les traités dès 1951, allait de soi, que la priorité doit actuellement être accordée aux questions économiques et sociales et que, de toute façon, ce parlement ne possède que des pouvoirs très limités. Mais l'Allemagne fédérale est trop ancrée économiquement et politiquement dans l'Europe pour se désintéresser du processus de démocratisation introduit par l'élection du 10 juin 1979. Les résultats créent une double surprise : la participation a été plus satisfaisante que prévu (65,9 % de votants) et surtout la CDU-CSU avec 42 sièges (CDU : 34, CSU : 8) l'emporte nettement sur la majorité gouvernementale (39 mandats, dont 35 au SPD et 4 au FDP).

La tenue à Bonn, en juillet 1978, de la rencontre au sommet des sept plus grands pays occidentaux et la participation de la RFA aux entretiens des trois Grands (États-Unis d'Amérique, France et Grande-Bretagne) à la Guadeloupe, en janvier 1979, et au sommet de Tokyo, le 26 juin 1979, soulignent le rôle international accru joué par la RFA depuis quelques années. Cette action serait inconcevable sans la bonne tenue du secteur économique. Pour 1979, les experts économiques et les responsables politiques s'attendent à une nouvelle relance conjoncturelle, entretenue par les bons résultats de la fin de l'année 1978.

À la fin du mois de juin, une nouvelle affaire d'espionnage est découverte. Trois espions de l'Est sont arrêtés, dont le colonel de la Bundeswehr, Siegfried Petrelli.

Le nouveau président Karl Carstens

Karl Carstens devient, le 23 mai 1979, le cinquième président de la République avec 528 voix (CDU-CSU). Ce juriste chrétien-démocrate est né le 14 décembre 1914, à Brême. Issu de la bourgeoisie, sa forte personnalité est le reflet des valeurs traditionnelles : famille, religion, patriotisme, attachement à l'ordre social, sens du devoir. Sa carrière politique est brillante : représentant la RFA au Parlement de Strasbourg en 1954, il devient secrétaire d'État aux Affaires étrangères (1960-1966), puis à la Défense en 1967. Proche collaborateur du chancelier Kiesinger en 1968, député du Schleswig-Holstein en 1972, il accède à la tête du groupe parlementaire CDU-CSU en 1973 et devient président du Bundestag en 1976. Succédant à Walter Scheel à la tête de l'État, son succès reflète une certaine opposition au gouvernement de H. Schmidt, elle-même image de la majorité du Parlement des Länder qui l'ont élu.

Andorre

Andorre. 28 000. 61. *1,1 %.
Information. (75) : *6 600.
Éducation. (75). Prim. : 3 802. Sec. et techn. : 1 753.
Institutions. Coprincipauté indépendante. Statut réglé par les paréages de 1278. Coprinces : Valéry Giscard d'Estaing, président de la République française, et Mgr Marti y Alanis, évêque de Seo de Urgel. Syndic du Conseil général des Vallées : Estanislau Sangra Font, élu le 29 décembre 1978 ; succède à Julia Reig. Approuvée par une consultation populaire le 27 octobre 1977, une réforme des institutions est en instance. Pour la première fois depuis 1278, les deux coprinces se sont rencontrés, le jeudi 19 octobre 1978, au cours d'une visite officielle dans la principauté. Cette rencontre, qualifiée d'historique, entre Mgr Marty y Alanis et le président V. Giscard d'Estaing a marqué le point fort des manifestations du 700e anniversaire de l'indépendance d'Andorre ; elle préfaçait également, en plein accord avec la population, la poursuite des réformes qui permettront d'adapter les formes de la démocratie andorrane aux réalités de notre temps.

Autriche

Vienne. 7 520 000. 89. – 0,1 %.
Économie. PIB (76) : 5 409. Production (76) : A 5 + I 44 + S 51. Énerg. (76) : 4 013. CE (76) : 21 %.
Transports. (*76) : 6 712 M pass./km, 10 685 Mt/km. (*76) : 1 828 100 + 459 100. (76) : 817 M pass./km.
Information. (75) : 30 quotidiens ; tirage global : 2 405 000. (75) : 2 575 000. (74) : 1 856 000. (75) : 94 500 fauteuils ; fréquentation : 20,8 M. (76) : 2 281 000.
Santé. (75) : 15 702 Mté inf. (76) : 18,3.
Éducation. (75). Prim. : 501 843. Sec. et techn. : 755 670. Sup. (75) : 96 736.
Armée.  : 37 000.
Institutions. République fédérale indépendante le 27 juillet 1955. Constitution de 1920 remise en vigueur le 14 mai 1945. Président de la République : Rudolf Kirchschlaeger, élu le 23 juin 1974 ; succède à Franz Jonas, décédé. Chancelier : Bruno Kreisky.

Bruno Kreisky remporte les élections après une défaite sur le nucléaire

Double première, le 5 novembre 1978, dans l'histoire de la IIe République : pour la première fois, un référendum est organisé et il concerne l'énergie nucléaire. Jamais encore dans le monde, ce problème n'avait été soumis à cette procédure démocratique.