Les exportations (7 milliards de francs) correspondent à 26 % du chiffre d'affaires de la profession : 26 milliards de francs hors taxes (+ 15 %). Les importations (5 597 millions de francs) se sont accrues de 22 %.

En volume, la production a augmenté de 9 % (ce qui correspond au taux moyen observé sur une longue période).

Sur le marché intérieur (ventes totales + 8 %), les ventes de biens d'équipement destinés au secteur public sont restées à un niveau médiocre, sauf dans les industries de télécommunications, dont le chiffre d'affaires a progressé de 30 %. Les ventes de biens d'équipement à l'industrie ont été plus importantes.

Dans le secteur des biens intermédiaires, c'est-à-dire des composants, l'activité s'est ralentie, et une grave crise s'est déclenchée en raison d'un excès de capacité de production et de la baisse sensible des prix qui en est la conséquence.

Le marché des biens de consommation a été fort terne et ne s'est animé que durant les derniers mois. À la fin de 1970, la construction électrique et électronique employait 370 000 personnes (+ 4 %). qui ont reçu 6 600 millions de francs de salaires (+ 13 %).

Au secours du téléphone

À la fin de 1970, la France compte 4 150 000 abonnés au téléphone, dont les 4/5 sont desservis par l'automatique. Pour ces équipements, elle a vingt ans de retard par rapport à la Suède. En 1975, à la fin du VIe Plan, le nombre d'abonnés aura plus que doublé (9 000 000) et tous seraient reliés à l'automatique. Une grande partie du retard du pays sera alors rattrapé. Pour tenir ce pari ambitieux, le ministre des PTT a décidé d'associer des entreprises privées au financement des investissements nécessaires. Sur les 35 milliards de francs qui seront investis à cette fin, le 1/5 — environ 7 milliards de francs — sera apporté par les sociétés privées de financement.

Pour l'heure, deux entreprises de ce type — des établissements financiers — ont été constituées par des banques privées : la Finextel (en 1969) et la Codetel, le 17 décembre 1970.

Rival timide

D'autre part, le groupe américain General Electric a été autorisé par le gouvernement français, le 29 juillet 1970, à céder à une autre société américaine, Honeywell, sa participation majoritaire dans Bull-General Electric, (Journal de l'année 1969-70). Honeywell — chiffre d'affaires de l'ordre de 8 500 millions de francs en 1970 — est surtout connue par ses activités dans l'industrie aérospatiale et aéronautique, et aussi dans la production de régulateurs de climatisation. Venue tardivement à l'informatique, elle commence à rivaliser timidement avec le géant IBM (60 % de la production mondiale). Honeywell-Bull annonce, le 18 février 1971, une nouvelle gamme de calculateurs, dont six (la série 6 000) seront à classer parmi les ordinateurs les plus puissants.

En revanche, la Compagnie générale d'électricité (CGE) et le groupe Thomson - Brandt - CSF n'ont pas mené à son terme la totale rationalisation de toutes leurs capacités de production (Journal de l'année 1969-70) : les deux firmes ne se sont pas entendues pour le rachat par Thomson de l'ensemble des activités grand public de la CGE. Toutefois, celle-ci, après avoir apuré le passif (35 millions de francs) de sa filiale Continental Edison (récepteurs de radio et de télévision), l'a cédée à Thomson. D'autre part, la CGE rencontre beaucoup de difficultés pour convaincre le baron Empain de lui céder la part (61 %) qu'il possède dans Jeumont-Schneider (Journal de l'année 1969-70).

Enfin, la CII et la SPERAC, issues du plan calcul (Journal de l'année 1966-67, et 1969-70) — dont 70 % du capital sont contrôlés par une filiale de Thomson (52 %) et de la CGE (48 %) —, bénéficieront de nouvelles aides de l'État au cours du VIe Plan (1971-75). À la fin de 1970, la CII avait produit environ 600 ordinateurs, dont 40 Iris 50 (le premier calculateur réellement issu du plan calcul).

Bâtiment

La réforme se jouera sur le terrain

Le grand débat sur le logement annoncé par le gouvernement s'est tenu, au début de juin 1971, dans une indifférence quasi générale. L'opinion publique ressent confusément, un quart de siècle après la fin de la guerre, que la France en est encore à rechercher les fondements d'une politique ; deux mois de valse hésitation du gouvernement n'ont pas contribué à éclairer la masse des Français, plus préoccupés, en ce domaine, de solutions individuelles que de doctrines générales.