règle

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin regula, « règle » au sens matériel.

Philosophie Générale, Morale

Ce qui est imposé ou ce qu'on adopte comme ligne directrice d'une conduite.

La règle touche tous les domaines : règles du jeu, règles des trois unités, règles de bienséance, règles de grammaire. La règle renvoie donc aux normes et aux principes. Elle dit ce qui doit être, ce qu'il faut faire et non ce qui est : ainsi elle s'apparente à une prescription. En ce sens, Pascal parle de la géométrie comme d'une science qui « sait les règles de raisonnement »(1) et Descartes expose des « règles pour la direction de l'esprit » ou encore les « principales règles de la méthode »(2). La règle produit donc de l'ordre en définissant une conduite à tenir, dans le domaine théorique ou dans le domaine pratique. Cependant, en indiquant la régularité, elle ne prétend pas à la force et à la généralité de la loi. La règle s'exhibe, se montre : ainsi pour ce qui concerne l'œuvre d'art, si le génie donne bien ses règles à l'art(3), c'est parce que les règles ne précèdent pas l'œuvre. L'œuvre d'art présente ses règles sans les faire connaître et force l'assentiment par l'exemplarité.

Elsa Rimboux

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Pascal, B., De l'esprit géométrique et de l'art de persuader, in Œuvres complètes, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1954, p. 576.
  • 2 ↑ Descartes, R., Règles utiles et claires pour la direction de l'esprit en la recherche de la vérité, La Haye, 1977 ; Discours de la méthode, préface, Flammarion, Paris, 1966.
  • 3 ↑ Kant, E., Critique de la faculté de juger, « Analytique du sublime », § 46, in Œuvres philosophiques, II, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1985.

→ droit, loi, méthode, norme, principe




règle logique

Logique

Élément métalogique déterminant quelles sont les expressions admises ou les inférences légitimes dans un langage logique.

La constitution d'un langage logique suppose des clauses permettant de déterminer quelles sont les expressions bien formées dans ce langage. On fixe d'abord les formules les plus élémentaires, ou atomes, puis les règles de formation déterminent quelles expressions complexes (ou moléculaires) sont admises. Ainsi, dans la logique des propositions, la lettre p ou la lettre q sont des propositions atomiques ; la formule (p & q) est une proposition moléculaire bien formée, alors que (p q &) ne l'est pas.

Une règle d'inférence déductive permet de tenir pour vraie la conclusion si les prémisses (propositions de départ) sont vraies. Elle préserve la vérité. Par exemple, la règle du modus ponens est une règle d'inférence déductive qui s'énonce ainsi : ([p → q) & p] → q).

Une des questions fondamentales de la philosophie de la logique est celle de savoir si les règles logiques sont des conventions, des lois indépendantes de nos esprits ou des lois psychologiques(1).

Roger Pouivet

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Engel, P., La norme du vrai, chap. XII, Gallimard, Paris, 1989.

→ déduction, logique, métalogique