George Villiers, 1er duc de Buckingham
Homme politique anglais (Brooksby, Leicestershire, 1592-Portsmouth 1628).
Il devient le favori du roi Jacques Ier, qui le nomme en 1619 grand amiral avec la charge de réorganiser une marine affaiblie. Des provocations hollandaises lui font prendre le parti de l'Espagne (1620). Projetant de marier le prince héritier Charles avec une princesse espagnole, il fait avec lui un voyage en Espagne (1623). La mauvaise volonté des Espagnols contrarie Buckingham, qui, dès son retour en Angleterre, prend la tête du parti anti-espagnol. Il y gagne une popularité aussi grande que brève. Mais les expéditions qu'il organise pour libérer le Palatinat échouent.
À la mort de Jacques Ier, en 1625, il conserve une influence aussi grande sur le roi Charles Ier. Le duc, compromettant d'ailleurs par ses assiduités la reine Anne d'Autriche, se rapproche de la France et négocie le mariage de Charles Ier avec Henriette-Marie de France, sœur de Louis XIII, moyennant quelques concessions en faveur des catholiques anglais, ce qui fait le plus mauvais effet en Angleterre. Mais, déjà, les relations franco-anglaises se sont détériorées. Le retour à la ligne protestante ne compense pas le désordre financier, et, en 1626, la Chambre des lords met en accusation le ministre pour corruption, et la pression royale est nécessaire pour obtenir un acquittement.
Détesté du Parlement pour l'avoir négligé et l'avoir fait dissoudre à plusieurs reprises, et pour s'être opposé à la pétition des droits (1627), haï des puritains pour ses compromissions avec les catholiques, détesté des marchands qui lui reprochent de bénéficier de la vente des monopoles de métiers, Buckingham tente, pour se sauver lui-même, de secourir les huguenots assiégés à La Rochelle (1627) ; deux expéditions maritimes ayant échoué contre la digue de Richelieu, il veut faire une nouvelle tentative, mais, au moment de s'embarquer, il est assassiné par un officier puritain, John Felton.
Son fils George Villiers, 2e duc de Buckingham (Londres 1628-Kirkby Moorside, Yorkshire, 1687), combat avec les royalistes dès le début de la guerre civile en 1642, et en 1651 accompagne Charles II en Écosse, où il propose une entente avec les covenantaires. Mais, en 1657, il rentre en Angleterre et épouse une fille de lord Fairfax, ce qui lui ménage des intelligences dans des camps opposés. En mauvais termes avec Clarendon, il intrigue contre ce dernier, et lui succède en 1667 comme ministre principal. Favorable à une large tolérance religieuse et, depuis longtemps, partisan de l'alliance française, il est l'un des négociateurs du traité de Douvres (1670) ; il voit avec satisfaction l'alliance resserrée en 1672 et la guerre engagée contre les Provinces-Unies. Mais les scandales accumulés sous son administration font de lui la cible des attaques parlementaires. Aussi est-il renvoyé en 1674. Révisant son attitude, Buckingham se fait alors l'avocat du parti « patriote » et anglican contre la Cour.
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