Claude Adrien Helvétius
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Philosophe français (Paris 1715 – id. 1771).
Fils d'un médecin, fermier général jusqu'en 1750, il est le riche mécène du parti philosophique. En 1749, il devient maître d'hôtel de la reine et vit entre Paris et ses terres de Voré, dans le Perche (d'où son surnom de « sage de Voré »). En 1758 paraît De l'esprit : le livre, qui déchaîne un tollé antiphilosophique, est condamné au bûcher. Helvétius radicalisait Locke : tous les sentiments, toutes les idées viennent des sensations et de l'intérêt. Les hommes sont par nature égaux ; seule l'éducation les différencie. Rousseau et Diderot critiquèrent également ces thèses, le premier en moraliste, le second au nom d'un matérialisme physiologique. Rendu prudent, Helvétius ne publia plus mais laissa à sa mort De l'homme, de ses facultés intellectuelles et de son éducation (1772), qui blâme le despotisme, et un poème allégorique (le Bonheur, 1772). Sa femme accueillit les idéologues dans son salon d'Arcueil à la fin du siècle.