bonapartisme

Système de gouvernement où le pouvoir est entre les mains de la dynastie fondée par Napoléon Bonaparte en vertu de l'hérédité, mais aussi d'une délégation de la nation, reconnue comme principe de toute souveraineté.

1. Le bonapartisme

Il s'est progressivement constitué après la chute de Napoléon Ier en 1815. Fidèles à Bonaparte et à ses héritiers, mais réinterprétant l'épisode napoléonien, les bonapartistes ont mis l'accent sur la préservation des principes fondamentaux de la Révolution française (→ souveraineté populaire), la nécessité d'un pouvoir fort qui garantisse l'ordre et l'adoption d'une politique étrangère active, qui renforce le rôle de la France.

La doctrine se précisa sous Napoléon III, dont le régime se voulut au-dessus des partis, autoritaire mais conciliant l'hérédité et le suffrage universel (plébiscites), soucieux d'ordre mais également de progrès économique et social.

Les bonapartistes ne formèrent un groupement politique qu'à partir de 1870, mais la mort du prince impérial, Eugène Louis Napoléon (1879) brisa définitivement leur élan. Les thèmes essentiels du bonapartisme furent cependant repris par la suite par de nombreux hommes politiques (le général Boulanger, puis Déroulède).

Ainsi, dans ses principes fondamentaux – personnalisation du pouvoir exécutif, recours au suffrage direct, qui court-circuite l'influence des notables et des parlementaires, nationalisme – le bonapartisme constitue l'un des courants traditionnels de la droite française.

Pour en savoir plus, voir les articles second Empire, IIIe République.

2. Le bonapartisme vu par Marx et Trotski

Pour les marxistes, le bonapartisme est une forme de gouvernement où la domination de la bourgeoisie s'accompagne, selon les termes de Marx, de « despotisme militaire à charpente bureaucratique [...] avec quelques fioritures parlementaires » (→ Critique du programme de Gotha,) et dans lequel le mode de production prend des formes semblables à celles de l'esclavage antique par la répression policière qui aggrave l'exploitation des prolétaires.

Marx, dans son ouvrage le 18-Brumaire, analyse le bonapartisme comme la volonté d'une conciliation de l'héritage contradictoire de la monarchie et de la révolution dans les mains de la classe moyenne et avec le soutien d'une partie de la paysannerie, attitude qui conduira à la prise du pouvoir par Louis Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851. Dans sa critique de Staline, Trotski identifia le bonapartisme à toutes les dictatures postrévolutionnaires, celle de Napoléon Ier comme celle de Staline.