Lev Davidovitch Bronstein, dit Trotski
Homme politique soviétique (Ianovka, province de Kherson, 1879-Coyoacán, Mexique, 1940).
Avant la Révolution
Lev Davidovitch Bronstein naît le 7 novembre 1879 (le 26 octobre selon l'ancien calendrier russe) dans une ferme située en Ukraine du Sud, dans la province de Kherson. Son père, paysan d'origine juive, connaît l'aisance grâce à sa ferme de 400 hectares ; sa mère est issue de la bourgeoisie. L'enfant quitte Ianovka à neuf ans pour aller étudier à Odessa. En 1896, Leva (c'est le diminutif de Lev) se rend à Nikolaïev pour préparer son examen d'entrée à l'université et loge dans une famille dont les deux fils sont quelque peu socialistes. Plutôt attiré par les mathématiques que par la politique, le jeune Bronstein finit cependant par se laisser convaincre.
Dans la Russie tsariste de 1897, ce socialisme-là est encore très vague : c'est un état d'esprit favorable aux pauvres et désireux de réformes sociales, guère plus. Leva fréquente un cercle d'étudiants révolutionnaires plutôt populistes (Narodniki) et s'oppose au marxisme pendant quelques années. Il participe à la création d'une organisation clandestine, l'Union des ouvriers de Russie méridionale, et consacre beaucoup de temps à son activité d'organisateur et de journaliste, ce qui ne l'empêche pas de réussir son examen d'entrée en mathématiques à l'université d'Odessa.
Il était dit cependant qu'il n'étudierait pas les mathématiques, mais qu'il ferait de la politique. Au début de 1898, il est arrêté par la police tsariste près de Nikolaïev. Il reste tout l'hiver de 1898 à la prison de Kherson dans des conditions matérielles épouvantables, puis est transféré à celle d'Odessa jusqu'à la fin de 1899. Condamné, par mesure administrative, à quatre ans de déportation en Sibérie, il est d'abord conduit à la prison de Moscou, où il reste six mois encore – et où il épouse une militante, Aleksandra Sokolovskaïa, qui lui donnera deux filles – avant d'être déporté en Sibérie à Oust-Kout, sur la Lena.
En prison, puis en Sibérie, Lev Davidovitch acquiert une vaste culture politique, philosophique et littéraire. Il devient social-démocrate et adhère à l'Union social-démocrate de Sibérie. Sous la signature d'Antid Oto, il publie de nombreux articles pour la Revue orientale, publiée à Irkoutsk. Pendant l'été de 1902, il s'évade de Sibérie et choisit un nom pour inscrire sur le faux passeport que l'organisation clandestine lui a fourni : c'est celui d'un ancien gardien de la prison d'Odessa, Trotski.
Octobre 1902 : Trotski est à Londres auprès d'un jeune intellectuel émigré, marxiste comme lui, Vladimir Ilitch Oulianov, qui a pris peu avant (fin de 1901) le pseudonyme de Lénine. Il collabore à la rédaction d'Iskra (« l'Étincelle »), journal fondé en 1900 et qu'il dirige avec Lénine et quatre autres sociaux-démocrates.
Lors du IIe Congrès du parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), qui se tient en juillet-août 1903 à Bruxelles (puis à Londres), Trotski critique les positions de Lénine. Le congrès se divise : les majoritaires avec Lénine (les bolcheviks) entendent donner au parti une structure centralisée et faire de tous les adhérents des militants actifs par leur participation à une organisation de base, ce que n'acceptent pas les minoritaires (les mencheviks). Sans se rallier tout à fait aux mencheviks, Trotski s'oppose cependant à Lénine et aux bolcheviks. Dans deux pamphlets – Rapport de la délégation sibérienne (Trotski représente la Sibérie au IIe Congrès) et Nos tâches politiques (1904) –, il dénonce la politique supercentralisatrice de Lénine, qu'il surnomme « Maximilien Lénine », l'assimilant ainsi à Maximilien Robespierre.
Trotski vit ensuite à Munich et à Genève avec sa nouvelle compagne, Natalia Sedova, rencontrée à Paris. À l'annonce de la fusillade du 22 (9) janvier 1905 (le → Dimanche rouge) à Saint-Pétersbourg (le tsar a donné l'ordre de tirer contre une manifestation populaire pacifique), il fait ses bagages et retourne en Russie. Il est à Kiev, puis à Saint-Pétersbourg et doit se réfugier en Finlande (mai-mi-octobre). Mais, à la nouvelle de la grève des ouvriers de Saint-Pétersbourg, Trotski est de nouveau dans la capitale. Il anime le soviet de Saint-Pétersbourg jusqu'en décembre 1905, où il est arrêté. Condamné à la déportation à vie en Sibérie (novembre 1906), il est envoyé à Tobolsk en janvier 1907, d'où il s'évade pour s'établir finalement à Vienne. À partir d'octobre 1908, il y dirige la Pravda, qui sera reprise plus tard par Lénine. N'étant ni bolchevik ni menchevik, Trotski se trouve dans une situation politique inconfortable ; il essaie en vain de réconcilier les deux tendances de la social-démocratie russe : si ses orientations politiques et idéologiques le portent vers les bolcheviks, ses amitiés l'orientent davantage vers les mencheviks.
Réfugié à Zurich dès le début de la Première Guerre mondiale, Trotski, journaliste, y publie une brochure, la Guerre et l'Internationale, dans laquelle il dénonce l'impérialisme et critique les positions de l'Internationale socialiste et des partis sociaux-démocrates qui soutiennent leur propre gouvernement. De Zurich, il se rend à Paris, où il publie de nombreux articles dans Golos (« la Voix »), le journal de Martov (Iouli Ossipovitch Zederbaum, 1873-1923), hostile à la guerre. Ses positions le rapprochent des bolcheviks, qui avec Lénine dénoncent la guerre impérialiste. Il participe aux conférences des socialistes européens de gauche à Zimmerwald en 1915 et à Kienthal en 1916. Il dirige avec Martov un nouveau journal, Nache Slovo (« Notre parole »), auquel collaborent nombre de futurs leaders de la révolution russe de 1917. Le gouvernement français interdit Nache Slovo en septembre 1916 et expulse Trotski en octobre.
Trotski et la révolution russe
Après un bref séjour en Espagne, Trotski se réfugie à New York. Là, il collabore au journal créé par Boukharine, Novyï Mir (« le Nouveau Monde »). Arrivé en janvier 1917 à New York, il apprend l'explosion de la révolution russe ; évidemment, il brûle de retourner en Russie ; mais il doit attendre le 27 mars 1917 pour s'embarquer à bord d'un vapeur norvégien à destination de Londres et de Petrograd. Les autorités canadiennes l'arrêtent à son passage à Halifax et l'internent dans un camp de prisonniers allemands. Il ne quitte ce camp que le 29 avril 1917 et n'arrive que le 17 (4) mai 1917 à Petrograd, bien après tous les dirigeant socialistes russes.
Immédiatement, Trotski se met totalement au service de la révolution. Il prend la tête d'une petite organisation d'intellectuels, l'Organisation interdistricts, dont les positions sont proches de celles des bolcheviks. Lénine lui propose, le 23 (10) mai, de rejoindre le parti bolchevik et lui offre des postes dans les organismes de direction du parti. Trotski refuse, car il souhaite la création d'un nouveau parti.
La révolution, cependant, progresse en raison de l'opposition du gouvernement provisoire à la paix et à toute réforme sérieuse. L'influence bolchevik s'étend à travers le pays. Partout, des conseils (soviets) d'ouvriers, de soldats et de paysans sont constitués. Les mencheviks et les sociaux-révolutionnaires sont encore majoritaires au Ier Congrès panrusse des soviets, qui se tient le 16 (3) juin 1917. Mais dans des endroits décisifs – les entreprises de la banlieue de Petrograd et l'armée –, ils perdent du terrain.
Membre du soviet de Petrograd, Trotski joue un rôle essentiel de propagandiste. Son journal Vpered (« En avant ») n'ayant pu s'imposer, c'est par le verbe qu'il agit dans le cadre du Cirque moderne, où il s'adresse à des foules immenses et enthousiastes ; il parle aussi dans les usines et les casernes de l'armée et de la marine à Kronchtadt.
Le gouvernement provisoire, présidé par Kerenski, inquiet des progrès bolcheviks, fait occuper le siège du parti à Petrograd et arrêter de nombreux dirigeants. Lénine se réfugie dans la clandestinité, tandis que Trotski, qui s'est solidarisé avec les bolcheviks, est arrêté le 5 août (23 juillet) 1917. Mais le VIe Congrès du parti bolchevik voit la participation de l'Organisation interdistricts ; quatre de ses représentants, dont Trotski, sont élus au Comité central.
Le gouvernement provisoire est menacé par un coup d'État militaire dirigé par le général Kornilov et dont l'échec est dû aux bolcheviks. Les progrès des bolcheviks dans les soviets sont rapides en août et septembre 1917 malgré la répression. Trotski, libéré de prison le 17 (4) septembre, est élu le 6 octobre (23 septembre) président du soviet de Petrograd. Son rôle dans la préparation de la révolution d'Octobre sera essentiel : Lénine est alors encore clandestin et le restera jusqu'au jour de l'insurrection.
Trotski soutient Lénine au sein du Comité central bolchevik pour faire décider le principe même de l'insurrection. Sans doute y a-t-il quelque désaccord entre les deux hommes quant à la date du soulèvement : Trotski est partisan d'attendre le terme du IIe Congrès des soviets, et Lénine veut placer celui-ci devant le fait accompli. Il n'en reste pas moins qu'avec Iakov Mikhaïlovitch Sverdlov (1885-1919) et Staline, Trotski est un des plus fermes soutiens des thèses de Lénine. Président du soviet de Petrograd, fondateur du comité militaire révolutionnaire du soviet, il est l'« organisateur pratique » de l'insurrection d'octobre, comme Staline devait se plaire à le rappeler dans un article publié par la Pravda pour le premier anniversaire de la révolution.
Au lendemain de la prise du pouvoir, Trotski devient commissaire du peuple aux Affaires étrangères, poste difficile, car il faut négocier la paix avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. Trotski considère qu'il est nécessaire de gagner du temps jusqu'au triomphe de la révolution allemande ; Lénine lui rétorque que celle-ci n'est point certaine.
Dans l'immédiat, les pourparlers s'ouvrent à Brest-Litovsk après la conclusion d'un armistice (→ traité de Brest-Litovsk. Les conditions germano-autrichiennes sont draconiennes, mais Lénine pense qu'il faut gagner du temps en cédant de l'espace. Après plusieurs semaines de discussions dramatiques au sein de la direction du parti bolchevik, Lénine l'emporte sur Boukharine et les « communistes de gauche », favorables à la guerre révolutionnaire, et sur Trotski, partisan de la formule équivoque « ni paix ni guerre ». Trotski s'incline et s'abstient pour permettre la signature de la paix. En même temps, il abandonne ses fonctions de commissaire du peuple aux Affaires étrangères. Il devient commissaire du peuple à la Guerre : ce poste est capital dans les circonstances d'alors.
L'armée rouge et la guerre civile
La guerre civile a commencé dès le début de la révolution d'Octobre. La première grande bataille se déroule près de Petrograd, à Gattchina, et sur les hauteurs de Poulkovo. Les gardes rouges commandées par Lev Davidovitch mettent en déroute les troupes de Kerenski. C'est pourquoi, en 1923, le nom de Trotsk sera donné à la ville de Gattchina. Cependant, la guerre s'avère longue et sanglante, aggravée par l'intervention étrangère. À la terreur blanche, les bolcheviks opposent la terreur rouge. Aux armées blanches s'oppose l'armée rouge. Celle-ci a dû être créée de toutes pièces. En mars 1918, la seule force militaire dont disposait le jeune pouvoir soviétique était une petite armée de quelques milliers de volontaires, les gardes rouges. En moins de trois ans, l'armée rouge devient une force considérable de 5 millions d'hommes. Trotski – contre l'avis de nombreux bolcheviks, mais avec l'appui de Lénine – utilise le concours de nombreux anciens officiers de l'armée tsariste et impose une rigoureuse discipline révolutionnaire. Il crée un corps de commissaires politiques qui, dans chaque unité, ont pour mission de veiller au moral des troupes et à la loyauté du commandement. Lui-même dirige les opérations à bord d'un train blindé qui circule des mois durant d'un front à l'autre selon les péripéties et les nécessités de la guerre civile.
Dans toute cette période, le rôle de Trotski est essentiel : sans doute, il n'est pas le seul à remporter la guerre civile, mais, en raison même de ses responsabilités, c'est à lui qu'en revient l'honneur suprême.
Lénine et Trotski
Au lendemain de la victoire du pouvoir soviétique dans la guerre civile, le prestige de Trotski est à son apogée. Jusqu'à la maladie qui écarte Lénine du pouvoir en mars 1923, ses rapports avec celui-ci sont complexes. Les deux hommes ont eu des désaccords pendant la guerre civile ; ils en auront d'autres par la suite à propos de la « militarisation du travail », que Trotski veut développer, et du rôle des syndicats. Mais en même temps, Lénine et Trotski rapprochent leurs points de vue sur de nombreux sujets, en particulier au cours de l'année 1922 : c'est ainsi qu'ils sont d'accord pour critiquer la politique brutale de Staline en Géorgie et pour maintenir le monopole du commerce extérieur.
Dans son « testament », c'est-à-dire dans les notes qu'il rédige avant d'être écarté totalement de la vie publique, Lénine met en garde le parti bolchevik contre le danger de scission. S'il reproche à Trotski son goût pour l'« administration », il reconnaît que c'est « peut-être l'homme le plus capable du Comité central ».
Après la mort de Lénine : Trotski et Staline
Avec la disparition de Lénine (le 21 janvier 1924), l'Union soviétique perd son fondateur, et Trotski un maître qui a su utiliser ses immenses qualités dans l'intérêt de la révolution. Dès lors, la situation de Trotski devient difficile. L'Union soviétique applique une nouvelle politique économique, la NEP, qui permet de reconstruire l'économie d'un pays dévasté par la guerre civile, tandis que le parti bolchevik, devenu parti unique, contrôle toute la vie du pays. Entouré d'un cordon sanitaire, victime du boycottage et de l'hostilité des grands pays développés de l'Occident, l'Union soviétique ne peut compter que sur ses propres forces pour construire le socialisme en raison de l'échec de la révolution partout ailleurs. Plus que tout autre, Trotski sent les dangers qui menacent les jeunes républiques soviétiques de l'intérieur, mais en même temps il ne peut les combattre qu'en parole. La construction du « socialisme dans un seul pays » s'impose comme le résultat des processus historiques qui ont abouti à la situation de 1924. La « dictature du prolétariat » s'est identifiée à la « dictature du parti », et cette dictature est fragile, comme le montre la Constitution de 1918, remaniée en 1924, qui prévoit un député pour 25 000 électeurs dans les villes, et 125 000 électeurs pour un député dans les campagnes. Seule l'unité monolithique du parti et de sa direction lui permettra de subsister au lendemain de la guerre civile.
Nombreux sont les bolcheviks qui, comme Trotski, sentent la nécessité de développer la démocratie et de lutter contre la bureaucratie, mais la plupart font bloc contre Trotski : ils soutiennent Staline, qui s'est fait le champion de la construction du socialisme dans un seul pays, parce qu'ils ont le sentiment profond de cette nécessité. Trotski lui-même doit accepter – non sans tergiverser – cette situation pendant plusieurs années ; il admet que le « testament » de Lénine ne soit pas communiqué au parti et que Staline reste secrétaire général. Il n'en est pas moins isolé dans le parti et dans le Komintern.
En 1925, Trotski, dont la popularité reste cependant très grande, perd son poste de commissaire du peuple à la Guerre. Nommé membre du Conseil supérieur de l'économie nationale, il préside trois sous-comités, ceux des concessions aux sociétés capitalistes étrangères, de l'électrotechnique et de la direction scientifique et technique de l'industrie. Au XIVe Congrès du parti bolchevik, en décembre 1925, il est réélu membre titulaire du bureau politique.
Jusqu'alors, les principaux adversaires de Trotski ont été Zinoviev et Kamenev et non point Staline. Mais celui-ci écarte Kamenev et Zinoviev et combat avec vigueur Trotski, qui s'allie avec ses deux anciens ennemis. Cependant, Staline représente la majorité du parti, désireuse de poursuivre la NEP et de construire le socialisme dans un seul pays, tandis que Trotski inquiète les paysans, qui craignent le retour de la guerre.
Exclu du bureau politique en octobre 1926, Trotski a le soutien d'environ 190 des membres du parti ; il doit quitter le Comité central du parti bolchevik en octobre 1927, puis le parti lui-même en novembre de la même année.
Jusqu'en 1927, la lutte est restée une lutte d'idées et s'est située sur le plan politique. Mais Staline et la majorité du parti, inquiets des manifestations organisées par l'opposition à Moscou et à Leningrad à l'occasion du dixième anniversaire de la révolution d'Octobre, décident de recourir à des mesures répressives. Trotski est alors exilé au Kazakhstan (janvier 1928) et expulsé d'Union soviétique en février 1929.
L'exil
Dès lors, Trotski mène une vie errante d'émigré politique. L'Allemagne ayant refusé de l'héberger, il doit se réfugier en Turquie, à Prinkipo, dans l'archipel des Princes. De là, il continue à diriger l'opposition intérieure, mais avec de moins en moins de possibilités. Il vit de sa plume, écrivant de nombreux articles et rédigeant plusieurs ouvrages, dont une autobiographie, Ma vie, et une Histoire de la révolution russe. En même temps, il tente de grouper ses partisans à l'intérieur du Komintern dans les différents partis communistes des autres pays. Mais ni en URSS ni dans le Komintern, ses efforts ne connaissent de grands succès : la plupart des anciens dirigeants de l'opposition se rallient à la politique du parti, dès lors dirigée d'une façon de plus en plus dictatoriale par Staline.
En novembre 1932, Trotski quitte la Turquie pour le Danemark, où il reste quelques semaines ; il veut entrer en Belgique, qui lui refuse le séjour, et s'installe un temps à Paris. Revenu à Prinkipo, il assiste impuissant, mais lucide, au triomphe de Hitler en Allemagne : il propose alors la création d'une nouvelle Internationale.
En juillet 1933, Trotski obtient un nouveau permis de séjour en France : il réside à Saint-Palais près de Royan, puis à Barbizon et dans l'Isère. En juin 1935, il quitte la France pour la Norvège, où il reste jusqu'en décembre 1936 ; il y publie deux pamphlets (la Révolution trahie et l'École stalinienne de falsification, 1937). Durant ce temps, une vague de terreur s'est abattue sur l'URSS : des centaines d'anciens amis ou adversaires de Trotski ont été arrêtés, jugés et fusillés.
La Norvège refusant de renouveler un permis de résidence, Trotski gagne le Mexique. De sa villa, près de Mexico, il ne cesse – tout en soutenant l'Union soviétique – de mener la lutte contre le stalinisme, affirmant, dans son Bulletin de l'opposition, la nécessité de la « révolution permanente ». Cependant, Trotski est poursuivi par la haine de Staline. Plusieurs attaques contre sa résidence de Mexico échouent, mais il est finalement mortellement blessé le 20 août 1940 (il mourra le lendemain) par un Espagnol, Ramón Mercader, que l'on soupçonne – non sans raison – d'être un agent de la Guépéou.