bataille de la Marne
Ensemble des opérations victorieuses, par lesquelles, en 1914, Joffre arrêta sur la Marne l'invasion des armées allemandes.
À la fin du mois d'août 1914, malgré le coup d'arrêt de la bataille de Guise, les armées alliées en retraite n'ont pas encore pu se rétablir sur la ligne Somme-Verdun. Pour disposer du recul nécessaire, Joffre décide, le 30 août, de poursuivre le repli jusqu'à la Seine et de couvrir Paris par une nouvelle armée (Maunoury), mise à la disposition de Gallieni pour défendre la capitale. Le 1er septembre, les reconnaissances d'aviation et de cavalerie révèlent que la Ire armée du général Alexander von Kluck, qui, à l'ouest de la IIe armée du général Karl von Bülow, forme l'aile marchante allemande, a infléchi sa marche en direction de l'est de Paris. Von Kluck, en effet, négligeant la capitale et désobéissant aux ordres de Moltke, perd le contact de Bülow et décide de couper la retraite des Alliés pour les encercler et les anéantir.
Joffre signe alors, le 4 septembre, son célèbre ordre du jour donnant à ses armées le signal du demi-tour offensif. Le 5, l'armée de Maunoury, renforcée par celle de Gallieni (qui réquisitionne les taxis de la capitale pour transporter vers le front les troupes casernées à Paris), attaque victorieusement le flanc de von Kluck, et, du 6 au 13 septembre, l'offensive alliée se développe sur tout le front, de l'Ourcq à Verdun.
Les succès remportés par Maunoury au nord-est de Paris, par French et Franchet d'Espèrey sur les Deux-Morins, puis sur l'Ourcq, entre Kluck et Bülow, par Foch aux marais de Saint-Gond, par de Langle à Vitry-le-François et par Sarrail en Argonne contraignent Moltke à ordonner le repli général de l'aile droite allemande sur l'Aisne et la Vesle (10 septembre), consacrant ainsi l'échec du plan de guerre de Berlin, qui consistait à forcer la décision en France par une manœuvre tournante.
On donne souvent le nom de deuxième bataille de la Marne à la contre-offensive victorieuse conduite par Foch du 18 juillet au 6 août 1918 pour résorber la poche allemande de Château-Thierry. Cette initiative contraignit à la retraite les troupes du général Ludendorff.