Erich Ludendorff
Général allemand (Kruszewnia, Posnanie, 1865-Tutzing 1937).
Ludendorff entre aux cadets (1877), est admis à l'Académie de guerre (1893), puis sert au grand état-major sous Schlieffen et Moltke. Chef de la division « opérations » (1908-1912), il rédige le plan de concentration appliqué contre la France en 1914 (plan Schlieffen), obtient diverses améliorations de l'armée, mais l'excès de ses exigences entraîne son départ pour la 85e brigade à Strasbourg.
En 1914, quartier-maître de l'armée Bülow, Ludendorff dirige l'attaque brusquée de Liège, puis va en Prusse-Orientale comme chef d'état-major d'Hindenburg et devient commandant de la VIIIe armée (→ batailles de Tannenberg, des lacs Mazures [août-septembre], puis du front est [novembre]). Ludendorff suit Hindenburg, en tant que quartier-maître général, quand il succède (août 1916) à Falkenhayn à la tête du grand état-major ; il exerce alors une action croissante sur le gouvernement, impose la mobilisation de toutes les ressources, la guerre sous-marine à outrance et l'extension des buts de guerre à l'Est (1917). Il provoque la chute du chancelier Bethmann Hollweg et se brouille avec ses successeurs.
Au plan militaire, il met la Russie hors de combat (mars 1918) et lance toutes ses forces en France sans parvenir à déséquilibrer Foch : devant la contre-offensive de ce dernier, Ludendorff demande l'ouverture de pourparlers d'armistice (29 septembre), puis rejette les conditions pour dégager sa responsabilité.
Relevé de ses fonctions (26 octobre), il déclare que l'armée ne cède qu'au « coup de poignard dans le dos » d'un gouvernement de traîtres et part pour la Suède. Fixé ensuite en Bavière, il participe avec Hitler au putsch de Munich (1923), est élu au Reichstag (1924), mais échoue piteusement à l'élection présidentielle de 1925.
Impérialiste et pangermaniste convaincu, il demeure très actif dans les associations d'anciens combattants et écrit la Guerre totale (1935), en militant pour une « régénération » de l'Allemagne par l'élimination des Juifs et des francs-maçons, ainsi que pour le remplacement des Églises chrétiennes par une sorte de néopaganisme germanique.
Pour en savoir plus, voir les articles histoire de l'Allemagne, pangermanisme, Première Guerre mondiale.