Pays basque
Région historique s'étendant de part et d'autre de la frontière franco-espagnole.
1. Un pays de moyenne montagne
Le Pays basque se situe à cheval sur les Pyrénées, à l'est, et sur la terminaison de la chaîne cantabrique, à l'ouest. Il est composé de la communauté autonome basque d'Espagne, qui comprend trois provinces, la Biscaye (capitale Bilbao), le Guipúzcoa (capitale Saint-Sébastien) et l'Álava (capitale Vitoria, où siègent les institutions autonomes), ainsi que du Pays basque français, formé de trois provinces de l'Ancien Régime, le Labourd (capitale Bayonne), la Basse-Navarre (capitale Saint-Jean-Pied-de-Port) et la Soule (capitale Mauléon). L'ensemble forme une région de moyenne montagne, dont les altitudes maximales avoisinent les 1 500 m, allant jusqu'à 2 000 m dans son extrémité orientale.
Le climat y est doux et humide. Les précipitations diminuent du nord vers le sud (plus de 2 000 mm par an sur les Pyrénées jusqu'à moins de 500 mm à l'extrême sud de la province d'Álava).
Certains font figurer la Navarre (communauté autonome distincte depuis 1982) dans le « Pays basque ». Du point du vue du relief, de l'architecture et de la société rurale, le nord de la Navarre ressemble beaucoup aux autres régions qui constituent le Pays basque. De même, le basque (euskara) y est parlé et jouit, dans le nord de la Navarre comme dans la communauté autonome du Pays basque, du statut de langue officielle avec l'espagnol.
Cependant, la plus grande partie de la Navarre est soumise aux influences méditerranéennes, ce qui modifie complètement l'aspect de la végétation et des paysages, et elle est à la croisée des cultures basque et castillane.
2. Ancienneté du peuplement et immigration
Le basque est sans doute la langue la plus ancienne d'Europe. On ne sait à quelle famille la rattacher. L'archaïsme de ses structures linguistiques et la faible part des emprunts dans le vocabulaire fondent la théorie selon laquelle le peuple qui parle euskara se trouve là depuis 4 000 ans. Cette ancienneté du peuplement est une source de fierté pour de nombreux Basques.
La composition de la population a par la suite été marquée par des périodes d'immigration, aux xixe s. et xxe s., de travailleurs venus du reste de la péninsule ibérique pour s'employer dans les mines, les chantiers navals, la sidérurgie, la chimie de l'agglomération de Bilbao, puis dans les usines du Guipúzcoa et de l'Álava (pâte à papier, meubles, machines-outils, électroménager). Ce flux migratoire s'est interrompu au début des années 1980 et le taux de croissance démographique de la communauté autonome basque est actuellement négatif.
La population se trouve aujourd'hui concentrée dans les grandes villes : 80 % de la province de la Biscaye vit dans la grande agglomération de Bilbao, et 76 % de celle de l'Álava habite à Vitoria. Celle du Guipúzcoa est mieux répartie dans un réseau de villes moyennes (de 20 000 à 40 000 habitants) industrielles disposées dans les vallées et autour de Saint-Sébastien.
En France, la côte concentre la majeure partie des habitants au détriment de l'intérieur, qui se dépeuple. L'urbanisation continue de s'étendre entre les villes de Bayonne et de Saint-Sébastien, et les autorités des deux pays travaillent à la coordination de l'administration de ce que l'on appelle d'ores et déjà une « euro-cité ».
3. Transformation de l'économie
Au xixe s. et jusqu'au début du xxe s., le Pays basque espagnol est la seule région d'industrie lourde de la péninsule. On y exploite des mines de fer et la relative proximité de la Grande-Bretagne industrielle, pourvoyeuse de charbon et de techniques, est un facteur qui favorise cette industrialisation. Une classe d'entrepreneurs réinvestit ses bénéfices sur place et met sur pied le premier système bancaire d'Espagne (Banco de Bilbao-Vizcaya). Ces grandes banques, situées à Bilbao, figurent encore parmi les plus puissantes d'Europe après diverses fusions avec des entités extérieures à la région. L'industrie lourde, en revanche, périclite. Aujourd'hui le secteur industriel crée moins de richesse que le secteur tertiaire, en plein développement.
Entre 1991 et 1997, le musée Guggenheim, un des plus célèbres musées d'art contemporain du monde, est construit à Bilbao par l'architecte Frank Gehry sur l'emplacement d'une ancienne usine sidérurgique.
Les activités industrielles sont aujourd'hui mieux réparties. Vitoria accueille notamment des industries de biens d'équipement (caoutchouc, pièces automobiles, industrie alimentaire, transformation des métaux). Dans la partie française, l'activité économique associe le tourisme (notamment Biarritz et Saint-Jean-de-Luz) à une industrie diversifiée et favorise l'essor du port de Bayonne. Le Pays basque n'est pas une grande région agricole, sauf dans les plaines d'Álava. Ailleurs, l'élevage domine.
4. Le Pays basque du viiie au xviiies.
4.1. Le royaume de Navarre (ixe-xies.)
À la chute de l'Empire romain, les Basques, pour lutter efficacement contre les incursions des Barbares (Wisigoths et Francs), commencent à s'organiser ; une entité politique est bientôt constituée, le duché de Vasconie (Vasconia), qui comprend les terres situées des deux côtés des Pyrénées, entre l'Èbre et la Garonne.
Ce duché est à l'origine de la formation du royaume de Navarre au ixe s., qui connaîtra son apogée sous Sanche III Garcés el Grande. Celui-ci règne alors sur la Navarre, la Castille, l'Aragon, la Gascogne et le comté de Toulouse.
4.2. Le rattachement à la Castille (xiiie s.)
Mais l'unité basque est éphémère et ce royaume se disloque entre le xie et le xiiie s. au bénéfice de la Castille. Après le Guipúzcoa en 1200, l'Álava en 1332 et la Biscaye en 1379, la Navarre est à son tour rattachée à la Castille en 1512.
L'accès difficile de ce territoire le rend peu contrôlable, aussi la Castille préfère lui accorder les fueros, c'est-à-dire les privilèges qu'il réclame. Ceux-ci donnent à la Biscaye, au Guipúzcoa, à l'Álava et à la Navarre une grande autonomie administrative et financière (statut spécial au sein de la Couronne, monnaie et lois propres, etc.).
Jusqu'au xixe s., tout en acceptant de faire partie du royaume de Castille, les assemblées locales gouvernent sur leur territoire respectif. Cet équilibre se rompt lorsque la monarchie espagnole se veut plus centralisatrice, à partir du règne de Philippe V (1700-1746). Des résistances apparaissent dans plusieurs régions, en particulier au Pays basque.
5. Naissance du nationalisme basque (xixe s.)
Après la guerre d'indépendance d'Espagne (1807-1813), les Basques espèrent obtenir une extension de leurs fueros, mais la monarchie ne l'entend pas ainsi. En conséquence, lorsqu'en 1833, à la mort de Ferdinand VII, le remplacement de la loi salique par l'application de la Pragmática Sanción, qui permet aux femmes de régner, ouvre la crise de succession d'Espagne, les provinces du Nord appuient don Carlos de Bourbon pour tenter de sauvegarder leurs fueros.
Les « libéraux », partisans d'une union économique plus étroite avec le royaume, s'opposent alors aux → carlistes au cours de trois guerres. Pendant quarante ans, le Pays basque espagnol est mis à feu et à sang. En 1834-1835, les carlistes, sous le commandement de Tomás de Zumalacárregui (1788-1835), échouent devant Bilbao après avoir remporté plusieurs victoires.
En 1841, les fueros de Navarre sont supprimés ; c'est un avertissement à l'égard des autres provinces, qui renforcent alors leur soutien à don Carlos, car celui-ci promet le rétablissement de tous les fueros. Au lendemain de la troisième guerre carliste, remportée par les libéraux, les fueros sont abolis.
En 1895, le Biscayen Sabino Arana y Goiri suscite une nouvelle résistance en posant les bases du futur parti nationaliste basque (en espagnol, Partido nacionalista vasco, PNV).
6. Vers l'autonomie
Après la proclamation de la Seconde République espagnole, le 14 avril 1931, les Basques espèrent que le nouveau régime leur accordera une large autonomie mais les gouvernements qui se succèdent jusqu'en 1936 rejettent le statut d'autonomie présenté par le PNV aux Cortes (le Parlement, à Madrid). Ce statut est finalement adopté par le gouvernement du Front populaire en 1936. José Antonio Aguirre y Lecube fonde alors le gouvernement provisoire d'Euskadi (néologisme désignant le Pays basque), qui se maintiendra jusqu'à la chute de Bilbao le 19 juin 1937.
6.1. Le régime franquiste et le début de la lutte armée
Le général Franco attaque le pays Basque en 1937. Le bombardement de Guernica, le 26 avril, par la légion Condor au service des nationalistes, constitue un des épisodes les plus tragiques de la guerre civle espagnole.
À partir de 1939, le Caudillo met en place un régime autoritaire et répressif. Très vite, les provinces sont mises au pas et, au Pays basque, toute manifestation du sentiment nationaliste est interdite.
Peu à peu la résistance s'organise et des mouvements comme l'ETA (Euskadi ta askatasuna, « Pays basque et liberté »), fondée en 1959, s'opposent au régime franquiste par la lutte armée. En 1973, l'assassinat du président du Conseil, le général Luis Carrero Blanco, donne à l'organisation séparatiste une audience internationale.
Pour en savoir plus, voir l'article guerre civile d'Espagne.
6.2. L'obtention d'un statut d'autonomie du pays Basque (1979)
Après la mort de Franco (1975), l'heure est à la transition démocratique : la décentralisation constitue l'une de ses étapes essentielles.
Le roi Juan Carlos Ier et le gouvernement d'Adolfo Suárez tendent alors la main à l'ensemble des forces politiques du pays. En 1977, tous les prisonniers de l'ETA sont amnistiés puis libérés ; le PNV est légalisé.
Le 18 décembre 1979, les Basques obtiennent un statut d'autonomie (approuvé par référendum le 25 octobre), qui s'applique aux trois provinces d'Álava, de Guipúzcoa et de Biscaye et, l'année suivante, ils élisent leur premier Parlement basque, au sein duquel le PNV détient la majorité absolue.
Les Navarrais choisissent de constituer une communauté autonome indépendante de celle du Pays basque : le statut d'autonomie de 1982.
7. Une population politiquement très divisée
7.1. Nationalistes et non-nationalistes
L'ETA revendique l'indépendance d'une nation basque qui devrait réunir, selon elle, la communauté autonome, la Navarre et les trois provinces de France.
Elle est soutenue par un parti politique légal, Herri Batasuna (HB), formé en avril 1978 et qui, à la suite de l'arrestation de son état-major en 1998, prend le nom d'Euskal Herritarrok (EH) puis celui de Batasuna en juin 2001.
Deux autres partis nationalistes – le parti nationaliste basque (PNV) et Eusko alkartasuna (EA, Solidarité basque) née d'une scission du PNV en 1986 – partagent avec Herri Batasuna et l'ETA la conviction qu'il existe un peuple basque distinctt des peuples espagnol et français, la revendication d'indépendance et l'idée que la nation basque comprend la Navarre et les provinces basques de France. En revanche, ils sont opposés à la lutte armée.
Euskadiko eskerra (EE, gauche basque), issue de l'ETA, est hostile à la lutte armée et proche des socialistes avec lesquels elle fusionne en 1993.
Au total, ces quatre partis nationalistes rassemblent, dans la communauté autonome, environ la moitié des suffrages, parfois un peu plus, selon les élections.
L'autre moitié des électeurs se partage entre le parti socialiste d'Euskadi (PSE) et le parti populaire (PP), qui souhaitent que le Pays basque demeure une communauté autonome au sein de l'Espagne, et qui refusent le projet d'une nation englobant la Navarre et les territoires basques français.
7.2. Les nationalistes au Parlement basque
Cette division entre nationalistes et non-nationalistes basques est profonde et il reste peu d'espace pour les formations qui cherchent à se situer dans un entre-deux, comme le parti de gauche Izquierda unida (IU) ou Ezker Batua (EB).
À l'élection de l'Assemblée autonome du Pays basque de 2001, le camp nationaliste obtient 52,8 % des suffrages, le PP et le PSE, 40,8 %, tandis que Ezker Batua en recueille 5,5 %. De 1980 à 2009, la communauté autonome est présidée par le PNV sans appui extérieur puis, à la suite de la scission de 1986, au sein de coalitions avec les socialistes (1987-1991) ou tripartites étendues à la gauche non socialiste (EE puis EB) et/ou aux nationalistes d'EA.
L'arrivée au pouvoir des socialistes à Madrid en 2004 semble mettre fin à la crispation. Toutefois, le plan de « libre association du Pays basque à l'État espagnol » – dit « plan Ibarretxe » du nom de son initiateur, Juan José Ibarretxe, le président du gouvernement autonome (lehendakari), – adopté le 30 décembre 2004 par le Parlement basque, est rejeté par le Congrès des députés en février 2005.
Les résultats des élections législatives nationales de mars 2008 confirment – en dépit du taux d'abstention qui se situe entre 30 et 35 %, depuis le milieu des années 1980 – une lassitude de la population basque à l'égard du blocage de la situation : le PNV est sanctionné en perdant 117 000 voix, 1 député et 4 sénateurs ; EA n'atteint pas 5 % des suffrages et perd son député, tandis que les socialistes basques progressent fortement en recueillant plus de 38 % des voix contre 27,2 % en 2004.
7.3. En Navarre
En Navarre, l'audience des partis nationalistes reste stable depuis l'élection du premier Parlement en 1979, où ils obtiennent environ 16 % des voix, plus de 21 % des suffrages dix ans plus tard. La mise hors la loi de Batasuna (11,1 % des voix en 1979, 15,5 % en 1999) en 2003, est suivie de leur recomposition autour d'une coalition pacifiste, Nafarroa Bai, regroupant quatre partis (Aralar, Eusko Alkartasuna, EAJ-PNV et Batzarre).
Cette mouvance qui se veut novatrice apparaît pour la première fois aux élections nationales de 2004 en faisant élire une députée et trois sénateurs. En 2007, elle recueille 23,6 % des voix et obtient 12 sièges au Parlement, avec un programme prônant notamment la participation active de la Navarre à la pacification et à la résolution politique du conflit au Pays basque. Toutefois, elle ne parvient pas à s'entendre avec les socialistes qui votent blanc ou s'abstiennent lors de l'investiture du président de la communauté, issu de l'UPN (Union du peuple navarrais, proche du PP), ce dernier apportant, de son côté, son soutien à la candidature socialiste à la présidence du Parlement.
À la différence de la plupart des autres nationalismes périphériques d'Espagne, la coalition navarraise conserve son audience aux élections nationales de 2008.
7.4. En France
En France, les nationalistes basques sont représentés par deux composantes principales : à l'extrême gauche, Abertzaleen Batasuna, Batasuna et Eusko alkartasuna sont regroupés dans la coalition Euskal Herri Bai, tandis que le parti national basque (EAJ-PNB) veut défendre une ligne centriste. Dans l'attente d'une hypothétique union avec les provinces basques d'Espagne, ils militent pour la création d'un département du Pays basque de même que d'autres élus soutenant la plateforme Batuta.
Le vote nationaliste représente entre 8 % et 12 % des voix et jusqu'à 20-25 % dans certaines communes comme Urrugne et Ustaritz, le PNB remportant quant à lui 9 sièges aux élections municipales de mars 2008 Bayonne, Saint-Jean-de-Luz, Urrugne, Ciboure, Ascain, Saint-Jean-Pied-de-Port et Macaye.
En 1973, est apparu un mouvement séparatiste basque armé, Iparretarrak (« les Étarres du Nord ») ; beaucoup moins actif que son cousin espagnol, il est cependant dissous en 1987 ; il n'en a pas moins annoncé la reprise de l'action violente en 2000.
8. Vers la fin de la lutte armée
Aujourd'hui, le statut d'autonomie du Pays basque est au cœur du conflit en Espagne.
Pour les non-nationalistes, ce statut doit être une solution durable au problème du Pays basque en permettant la coexistence pacifique des deux idéologies si contradictoires. Pour les nationalistes, en revanche, le statut n'est qu'une étape du combat en vue de la réalisation d'une nation indépendante. Ces derniers demandent notamment une révision de la Constitution espagnole afin d'y inscrire la reconnaissance du droit à l'autodétermination, c'est-à-dire le droit formel de se déclarer indépendant sous certaines conditions. La recherche d'un compromis entre les différents projets politiques est extrêmement ardue.
8.1. Échec de la tentative de « cessez-le-feu permanent » de 2006
La voie de la négociation avec Batasuna et l'ETA en vue d'une solution politique au conflit est explorée entre 2004 et 2006 par le socialiste José Luis Rodríguez Zapatero ; le chef du gouvernement espagnol œuvre en s'inspirant du processus de paix en Irlande du Nord et en séparant les aspects politiques (réforme du statut de la communauté, droit à l'autodétermination) et militaro-policiers (désarmement, libération et rapprochement des prisonniers). Un « cessez-le-feu permanent » est décrété le 24 mars 2006 par l'ETA et des discussions secrètes sont entamées en septembre à Loyola entre le PNV, le PSOE et Batasuna. Mais, achoppant notamment sur la place de la Navarre dans la configuration politique future, les pourparlers piétinent. Les parties parviennent néanmoins à un accord préalable, qui est finalement rejeté par l'ETA.
L'attentat commis le 30 décembre à l'aéroport de Madrid entraîne la suspension puis la fin des pourparlers et la rupture officielle de la trêve, le 6 juin 2007. Cette décision provoque alors un changement important dans le camp nationaliste, une majorité de militants se ralliant progressivement à l’idée d’un abandon de la lutte armée.
8.2. Fin de l'hégémonie des nationalistes
En septembre 2008, l'ANV (Action nationaliste basque, composante historique de Herri Batasuna, qui s'était reconstituée en 2002 et avait obtenu 7,5 % des voix aux élections municipales de 2007) et l'EHAK (parti communiste des Terres basques, créé en 2002) – accusés d'être tous deux instrumentalisés par Batasuna – sont à leur tour mis hors la loi par la Cour suprême.
Cette interdiction explique en partie le tassement du vote nationaliste aux élections au Parlement basque le 1er mars 2009 (48,2 % des suffrages). Si le PNV vient en tête du scrutin avec 38,5 % des suffrages et 30 sièges sur les 75 à pourvoir, il ne peut plus compter sur une majorité absolue à la suite du mauvais score de ses alliés dans le gouvernement sortant (EA et EB, 1 siège chacun).
Au sein de l'opposition « constitutionnaliste » – qui remporte une très courte majorité –, les socialistes progressent fortement avec 30,7 % des voix et 25 sièges (contre 22,6 % et 18 sièges en 2005), alors que le PP (13 sièges) perd 65 000 voix et 2 députés, en partie au profit d'Union, Progrès et Démocratie (UPD, créé en 2007 dans le sillage de l'initiative citoyenne ¡Basta Ya!) qui obtient un siège.
Pour la première fois depuis 1980, une alternative à l'hégémonie des nationalistes devient dès lors possible. Le 5 mai, après la signature d'un accord de gouvernement avec le PP (qui obtient la présidence du Parlement basque), le socialiste Patxi López est ainsi élu lehendakari avec 39 voix sur 75, succédant à Juan José Ibarretxe qui se retire de la vie politique.
Toutefois, aux élections locales organisées en mai 2011, la nouvelle coalition nationaliste Bildu – finalement autorisée par le Tribunal constitutionnel – crée la surprise : en seconde position derrière le PNV mais devant les socialistes, elle remporte la mairie de Saint-Sébastien et la Députation de Guipúzcoa.
De son côté, l’ETA est de plus en plus affaiblie par le démantèlement de ses réseaux et politiquement isolée à mesure que la gauche indépendantiste évolue en faveur d’une normalisation pacifique – y compris parmi les militants emprisonnés. L'organisation annonce, le 20 octobre 2011, l’arrêt définitif de la lutte armée.
8.3. Le retour du PNV au pouvoir
L’alliance entre le PSE et le PP prend cependant fin en mai 2012 en raison de leur désaccord sur la politique d’austérité en vigueur au niveau national et sur l’attitude à adopter à l’égard de la gauche indépendantiste. Le chef du gouvernement basque Patxi López se résout alors à convoquer des élections anticipées en octobre. Les socialistes sont lourdement sanctionnés avec seulement 19 % des voix et en perdant 9 sièges. Arrivée en seconde position derrière le PNV (34,6 % des suffrages et 27 sièges), la coalition de la gauche indépendantiste EH-Bildu remporte 25 % des voix et 21 sièges et arrive en tête dans la province de Guipúzcoa. Iñigo Urkullu (PNV) est ainsi élu lehendakari à la majorité relative avec le seul soutien des parlementaires de son parti.
Pour en savoir plus, voir les articles histoire de l'Espagne, minorité.