guerre d'indépendance d'Espagne (1807 -1813)
Ensemble des opérations menées dans la péninsule Ibérique par les troupes françaises contre les Portugais, les Espagnols et les Anglais.
Au début, Napoléon, allié de l'Espagne, envoie Junot occuper Lisbonne, qui ne veut pas se plier au Blocus continental contre l'Angleterre. Mais déjà, au passage, ses troupes indisciplinées, indisposent les Espagnols. Au commencement de 1808, sous prétexte d'assurer les arrières de l'armée, l'Empereur fait occuper les principales villes de la Péninsule et, surtout, ayant chassé les souverains légitimes, il nomme son frère Joseph roi d'Espagne. Aussitôt, l'insurrection s'étend à tout le pays. À Madrid, elle est très sévèrement réprimée (→ El dos de mayo, El tres de mayo, 2-3 mai 1808).
Mais, le 19 juillet, Dupont capitule à Bailén, et le 30 août, Junot, par le traité de Sintra, abandonne le Portugal. Joseph se retire alors, avec ses troupes, derrière l'Èbre. L'Empereur, arrivé en renfort, bouscule les Espagnols à Somosierra (30 novembre) et entre dans Madrid (4 décembre).
Mais, inquiet des nouvelles d'Autriche, il n'achève pas la poursuite de l'Anglais Moore (qui venait de Lisbonne et doit rembarquer à La Corogne) et il rentre en France, laissant 200 000 hommes. Ceux-ci réoccupent le pays. La haine qu'ils inspirent provoquent une forme de guerre nouvelle, la « guérilla », où l'ennemi est partout et nulle part et où les atrocités de part et d'autre en appellent sans cesse de nouvelles ; pendant cinq ans, les opérations ne seront qu'une suite de petits succès ou d'échecs sans lendemain marquée cependant par la victoire de Medellín (28 mars 1809) et par les sièges de Saragosse (décembre 1808-février 1809) et de Cadix.
Cette guerre aurait pu s'éterniser si les Anglais, basés au Portugal, n'avaient, dès 1809, avec Wellesley (le futur Wellington), soutenu et encouragé les Espagnols. Après la bataille indécise de Talavera (28 juillet 1809) et de nombreux autres combats, les Anglais battent Marmont à Los Arapiles le 22 juillet 1812. Mais la défaite de Vitoria (21 juin) transforme le repli en déroute. Wellington franchit les Pyrénées. Les opérations de poursuivent en France jusqu'à ce que Soult, le 10 avril 1814, perde Toulouse, la dernière grande bataille de cette guerre d'Espagne – qui aura aura coûté la vie à près de 300 000 Français et au double d'Espagnols.
Pour en savoir plus, voir les articles histoire de l'Espagne, Premier Empire.