Qui, sujet, peut représenter des personnes ou des choses : l'homme qui parle ; le chien qui aboie ; la pomme qui tombe.
Qui, complément, précédé d'une préposition (à, de, par, pour, sur, etc.), ne peut représenter que des personnes, des choses personnifiées, ou des animaux domestiques - notamment des animaux de compagnie, souvent assimilés à des personnes : il est l'homme par qui le scandale arrive ; les grands peupliers à qui elle confiait ses secrets lui répondaient par des murmures ; mon chien, à qui je viens de donner sa pâtée, me regarde d'un air satisfait. - Un nom de chose non personnifiée ne peut être repris que par les pronoms relatifs auquel, duquel, lequel, etc. (qui peuvent également reprendre un nom de personne, mais qui sont plus souvent utilisés pour reprendre un nom de chose) : ce souvenir, auquel j'attache beaucoup d'importance ; la personne à laquelle (ou à qui) il est resté fidèle. → lequel.
remarque
Jusqu'au XVIIe s., qui précédé d'une préposition pouvait avoir pour antécédent un nom de chose : « Soutiendrez-vous un faix sous qui Rome succombe » (Racine). Cet emploi archaïque se rencontre parfois chez certains écrivains contemporains qui l'utilisent comme effet de style : « Les exigeantes et dures racines par qui l'arbre prend et vit » (P. Claudel).
Qui... qui. .. est employé avec une valeur distributive au sens de « ceux-ci... ceux-là, les uns... les autres » : ils accouraient de toutes parts, qui avec un balai, qui avec un seau. Registre soutenu.
De qui / dont. → dont
remarque
Au Moyen Âge et jusqu'au XVIe s., qui avait aussi la valeur de « si l'on » ou de « si quelqu'un ». On retrouve cet emploi dans l'expression comme qui dirait et dans le proverbe Tout vient à point, qui sait attendre, dont la forme actuelle (tout vient à point à qui sait attendre) a légèrement modifié le sens. II. Qui, pronom interrogatif. Qui / quel.
Qui, pron. interrogatif, se dit des personnes, mais ne se dit pas des choses : qui est cet homme ? (On ne dit pas : *qui est cette fleur ?) Il s'emploie comme sujet, attribut ou complément dans l'interrogation directe ou indirecte : à qui parles-tu ? Je te demande qui est cet homme à qui tu parlais.
Quel se dit aussi bien des personnes que des choses : quel est cet homme ? quelle est cette fleur ?
recommandation :
En parlant des personnes, qui interroge plutôt sur l'identité et quel sur d'autres caractéristiques : qui est cet homme ? (= quel est son nom ?) ; quel est cet homme ? (= que fait-il ? d'où vient-il ?) ; « Quel est cet homme ? / Oh ! qu'il est pâle, et comme / Son poil est roux ! » (H. Berlioz, la Damnation de Faust).
Quand l'interrogation comporte une relative avec qui, on emploie de préférence quel, qui évite la répétition de qui : quel est celui qui ose se plaindre ? (plutôt que : qui est celui qui ose se plaindre ?).