Journal de l'année Édition 1998 1998Éd. 1998

Mais la performance de Diagana et des relayeuses ne doit pas masquer la sombre réalité. Avec seulement 2 médailles, la France ne pointe qu'à la 18e place au classement des médailles.

La hiérarchie des nations en athlétisme ne connaît pas de bouleversement, mais certaines tendances se confirment. Si les États-Unis restent solidement installés à la première place (18 médailles, 7 titres), ils connaissent un nouveau fléchissement de leurs performances. La Russie et le Kenya sont dans le même cas. En revanche, les progrès de l'Allemagne, de Cuba, du Maroc, de la République tchèque et de l'Afrique du Sud se vérifient.

Fin d'été explosive

Des records battus sur 800 m, 5 000 m, 10 000 m et 3 000 m steeple : dans la foulée d'un Mondial stérile en records, les spécialistes du demi-fond se sont évertués à affoler les chronomètres des meetings de fin de saison, à Zurich, Bruxelles et Cologne. Le Danois d'origine kenyane Wilson Kipketer a définitivement effacé des tablettes le plus vieux record de l'athlétisme, celui du 800 m, détenu depuis 1981 par le Britannique Sebastian Coe. De son côté, l'Éthiopien Haile Gebreselassie a amélioré son propre record du 5 000 m, le 13 août, à Zurich, avant de tout perdre neuf jours plus tard au profit des athlètes kenyans. En effet, lors du Mémorial Van-Damne, le 22 août, à Bruxelles, Daniel Komen et Paul Tergat s'appropriaient les biens les plus précieux de Gebreselassie : ses références chronométriques du 5 000 et du 10 000 m. Autre bolide kenyan, Bernard Barmasaï est devenu quant à lui le premier homme à courir un 3 000 m steeple en moins de 7′ 59″. Jeune athlète de 23 ans, inconnu avant cette année, Barmasaï a pulvérisé le record de la discipline en 7′ 55″ 72.

Lewis, dernière

Avant de quitter la scène, le plus grand athlète de tous les temps a fait durer le plaisir. En Asie, en Europe et chez lui, aux États-Unis, Cad Lewis s'est servi de sa dernière saison professionnelle pour effectuer une longue tournée d'adieux. Sa toute dernière course, l'Américain l'a disputée le 13 septembre sur la piste du Robertson Stadium de Houston, où il a préparé tous ses triomphes. Médaillé d'or olympique à 9 reprises, sacré champion du monde 8 fois, King Carl méritait bien un hommage de son président Bill Clinton : « votre talent, votre charisme, votre réussite exceptionnelle ont fait la fierté de l'Amérique. »

Cross-Country
(Turin, 23 mars)

Messieurs

Individuel :
1 Paul Tergat (Kenya), 12 km 313 en 35′ 11″
2 S. Issou (Maroc), en 35′ 13″
3 T. Nyariki (Kenya), en 35′ 20″

Par équipe :
1 Kenya 51 pts.
2 Maroc 70 pts.
3 Éthiopie 125 pts.

Dames

Individuel :
1 Derartu Tulu (Éth.), 6 km 580 en 20′ 53″
2 P. Radcliffe (G-B), en 20′ 55″
3 C. Wami (Éth.), en 21′

Par équipe :
1 Éthiopie 24 pts.
2 Kenya 34 pts.
3 Irlande 64 pts.

Automobile

Le pilote pressé

Le 26 octobre, au terme du Grand Prix d'Europe, Jacques Villeneuve remporte son premier titre de champion du monde, vingt mois seulement après ses débuts en formule 1. Un authentique exploit.

Digne héritier de son père Gilles Villeneuve (décédé au volant d'une Ferrari en 1982), le nouveau patron des paddocks, malgré son jeune âge (26 ans), a dors et déjà un palmarès à faire pâlir d'envie quelques vétérans : 11 victoires, 13 pole positions en 33 Grands Prix de F1, vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis, champion d'Indycar (l'équivalent de la F1 aux États-Unis). Intelligent, audacieux et déterminé, Jacques Villeneuve semble avoir les qualités requises pour signer un long bail avec la gloire, même si son apprentissage en formule 1 n'est pas terminé. Le Canadien a le talent, il lui reste à acquérir l'expérience : un atout maître dans le jeu de son principal adversaire, Michael Schumacher, dont la Ferrari retrouve peu à peu son meilleur niveau. Villeneuve-Schumacher, après Hill-Villeneuve et Schumacher-Hill. Pour la 3e fois en quatre ans, un duel de pilotes a pimenté le championnat. Jusqu'au bout. Pour la 3e fois en quatre ans, le titre mondial s'est joué dans le dernier Grand Prix de la saison, sur le circuit de Jerez, en Espagne. Comme plusieurs fois par le passé, la confrontation a tourné à l'accrochage. Au lendemain d'une séance de qualification historique (les trois premiers pilotes – Villeneuve, Schumacher, Frentzen – chronométrés dans le même millième de seconde), la course se focalise rapidement sur le duo de tête constitué des deux prétendants au titre. Au 47e tour, la Williams-Renault de Villeneuve double la Ferrari de Schumacher. L'Allemand est battu, mais il tente une manœuvre désespérée pour reprendre le dessus. « Il a braqué sur moi, analysera plus tard le Canadien, je m'attendais à quelque chose de ce genre de sa part, il m'a volontairement touché pour me sortir mais c'est sa voiture qui est restée sur le carreau. » Après avoir heurté la Williams, la Ferrari de Michael Schumacher termine en effet sa course sur le bas-côté, tandis que Jacques Villeneuve file vers son premier titre de champion du monde. Le pilote de la Scuderia sera sanctionné pour cette manœuvre déloyale : son nom disparaîtra purement et simplement du palmarès du Championnat du monde 1997.

Renault, puissance 6

Pour le camp français, la saison de formule 1 s'est avérée plutôt fertile. Renault, qui fêtait sa vingtième et dernière année de présence dans les paddocks, remporte son 6e titre de champion du monde des constructeurs.