Les propriétaires de la forêt de Gascogne se sont regroupés dans des associations communales pour investir dans la prévention : rénovation des pistes forestières, création de nouveaux points d'eau, entretien des sous-bois. Une partie des travaux est prise en charge par les propriétaires, qui s'auto-taxent à raison de 13 F l'hectare. La forêt de Gascogne emploie plus de 30 000 personnes et rapporte plus de 14 milliards de F, soit plus que le vin de Bordeaux.

Après dix ans de boulimie de construction, Bordeaux connaît une offre pléthorique en matière d'immobilier d'affaires. La plupart des grands projets sont gelés ou retardés. Seule la cité mondiale du vin, dans le quartier des Chartrons, sort de terre : en décembre 1991, elle offre des bureaux, des boutiques et « un marché permanent des vins et spiritueux », le tout sur 8 000 m2.

Auvergne

Michelin en est à son cinquième plan social, qui prévoit la suspension de 4 900 emplois dans ses usines françaises, dont 2 432 dans la capitale auvergnate. Les quatre premiers avaient vu la suppression de plus de 8 800 postes. En 1980, Michelin employait 30 000 personnes à Clermont ; elles ne seront guère plus de la moitié fin 1992. La direction avait jusqu'à présent réussi à éviter les licenciements secs, mais le couperet est tombé en octobre : 189 licenciements à Clermont.

Le plan régional productique (1991-1993) vise à épauler les PME qui se modernisent. Elles disposent d'une enveloppe de 105 millions de F accordés par moitié sous forme d'avance remboursable sans intérêt et pour moitié sous forme de subvention. Le financement est assuré à parts égales par la Région Auvergne, l'État et la CEE.

Sainte-Ségolène (Haute-Loire) a abandonné son rang de capitale du foulard de soie et du ruban pour devenir la capitale du film plastique. Le tiers de la production nationale de film polyéthylène vient de cette région.

Le gouvernement a rendu son arbitrage sur la question qui opposait l'Établissement public d'aménagement de la Loire et de ses affluents (EPALA), dirigé par Jean Royer, aux associations de défense de l'environnement : les barrages de Serre-de-la-Fare, sur la Loire, et de Chambonchard, sur le Cher, ne seront pas construits.

Bourgogne

Pour contrer la chute des exportations, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) a lancé une campagne publicitaire.

Ni la vente de charité organisée aux Hospices de Beaune ni la soirée parisienne destinée aux prescripteurs ne suffisent désormais à assurer la promotion d'un secteur économique qui pesait 4,5 milliards de F en 1990, qui faisait vivre 5 000 viticulteurs et 130 négociants-éleveurs et qui produisait 1,2 milliard d'hectolitres. Le slogan « Bourgogne, vins bénis des dieux » de la campagne de promotion suffira-t-il à relancer des exportations qui ont chuté de 10 % en 1990 ?

Le Grand Prix de France de formule 1 a pu être organisé le 7 juillet sur le circuit de Magny-Cours (Nièvre), grâce aux largesses du conseil général, à l'influence du président de la République et à celle de Pierre Bérégovoy, maire de Nevers. Plus du quart de la population industrielle active du département est orienté vers l'automobile grâce à Valeo, Peugeot Équipement, Kléber et Guy Ligier, et M. Pierre Bérégovoy estime à un millier le nombre d'emplois induits concernés par la remise en état du circuit.

Comme les autres producteurs français, les éleveurs de charolais sont touchés de plein fouet par la baisse des cours. Le broutard de 300 kg (veau né au printemps et vendu à l'automne) valait 6 500 F en 1989 et moins de 5 000 F au début de 1991.

Bretagne

L'opération intégrée de développement (OID), qui, en 1988-1991, a permis à la Bretagne centrale de toucher un milliard de F, essentiellement en provenance de Bruxelles, touche à sa fin.

Un autre programme, le Plan de développement des zones rurales (PDZR), ou plan Morgane, prend le relais, financé cette fois, à parts égales, par la CEE, l'État et les collectivités locales. C'est plus qu'un symbole : 300 millions de F, soit la moitié de l'enveloppe, doivent venir aider l'agriculture. Il s'agit de favoriser la modernisation des exploitations, l'installation des jeunes agriculteurs et la diversification des productions. La part consacrée aux entreprises (135 millions de F) ne sera allouée qu'aux seules PME.