Dans un autre registre, le Groupe des trois grandes villes normandes (Rouen, Le Havre, Caen), créé sur l'initiative de leurs maires, MM. Lecanuet, Duromea et Girault, espère constituer un réseau efficace. À défaut d'un Comité d'expansion unique, des mesures concrètes sont prises dans le domaine de la communication, de la formation et de la culture. Mais il n'est toujours pas question de faire de la Normandie une seule Région administrative.

Pays de la Loire

La conjoncture est à nouveau favorable pour les Chantiers de l'Atlantique (groupe CGEE-Alsthom). Le retour au consensus social aidant, ils viennent de remporter une commande de 7 milliards de F pour la construction de cinq navires méthaniers d'une capacité de 130 000 m3, à livrer entre 1994 et 1997 à la compagnie d'État de Malaisie Petronas. Le contrat donne le signal du redémarrage du commerce international du gaz naturel liquéfié, en sommeil depuis 1980.

Bénéteau (1 500 salariés) à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Jeanneau (1 530 salariés) aux Herbiers, Jeantot Marine et Kirié Construction aux Sables-d'Olonne, mais aussi Alubat, Eider Marine, etc., l'industrie de plaisance, « porte-drapeau » de la Vendée, est la première du monde. C'est aussi, avec ses 3 000 salariés – sans compter les 2 700 personnes qui vivent de la sous-traitance –, le quatrième employeur industriel du département.

Sur la « route des Estuaires », gigantesque rocade à quatre voies entre le tunnel sous la Manche et la frontière espagnole, le pont de Cheviré, en aval de Nantes, a été ouvert à la circulation le 2 mai. La mise en place de cet ouvrage – ultime maillon d'un périphérique de 42 km de long qui franchit la Loire à 50 m de hauteur – fait disparaître un des derniers obstacles au développement de l'agglomération nantaise.

Le dernier grand marais salant artisanal de la côte atlantique, celui de Guérande, est en voie de classement national. Les deux tiers des marais sont encore utilisés par 200 paludiers.

Picardie

Créée en 1985 par le conseil régional, Picardie Investissement s'est donné pour mission d'attirer les entreprises dans la Région et de conforter celles qui existent déjà.

Le capital était de 25 millions de F à l'origine, lorsque le conseil régional profitait de la loi de décentralisation qui lui permettait de gérer des fonds propres ; il atteint aujourd'hui 70 millions. Il est détenu à 80 % par la Région Picardie ; le reste appartient à la Banque de Picardie, au groupe CIC, à la Caisse d'épargne, au Crédit agricole, à la Caisse des dépôts et à deux industriels. Le souhait est de voir la part du conseil régional descendre à 50 % et de trouver de nouveaux partenaires. Depuis six ans, la société de capital-risque a ainsi instruit une centaine de dossiers et en a retenu plus de cinquante.

Parallèlement, le conseil régional a créé en 1990 Picardie-Avenir, une autre société de capital-risque, destinée cette fois à aider la création d'entreprises. Le capital (2,5 millions de F) est détenu par la Région à 80 % et par les chambres consulaires pour le reste.

À l'échelon inférieur, celui du département, l'Agence pour le développement de l'Oise (ADO), créée en 1986 par le conseil général, a permis en 1990 la création immédiate de 1 700 emplois et de plus de 2 600 à terme, à travers 82 opérations concernant des extensions, des implantations ou des créations d'entreprises, soit un apport de près de 1 milliard de F à l'économie du département.

Poitou-Charentes

Les éleveurs de Poitou-Charentes sont confrontés aux excédents de lait de chèvre, dont la Région est le premier producteur européen (180 millions de litres, ce qui représente les deux tiers de la production française), et à une progression de 15 % par an, alors que le marché ne se développe qu'au rythme de 2 %. Résultats : un surplus de 35 millions de litres et une chute des cours.

Le prix du lait a baissé de 18 % depuis 1980, alors que les coûts de production augmentaient de 40 %. Un Programme régional de maîtrise et d'organisation de la filière caprine préparé par l'interprofession caprine poitou-charentaise prévoit pour chaque producteur (ils sont 7 000) une baisse volontaire de 10 % des quantités mises sur le marché. Le reste servira à la production de lait en poudre.