Le Japon, pour sa part, a manifesté sa crainte que ces traitements de faveur fassent tache d'huile, au moment où il apparaît indispensable de ne pas décourager les bons payeurs, d'obtenir le paiement d'arriérés encore importants et d'encourager, par le dialogue avec le FMI, la réinsertion de certains pays (Brésil, Pérou, Zambie) dans la communauté internationale.

En dépit de ces efforts d'allégement, le tarissement des ressources d'argent frais dans le tiers-monde pose un problème crucial à son développement : non seulement l'Aide publique au développement est restée insuffisante, mais surtout les capitaux privés se sont raréfiés dans un contexte de pénurie mondiale accentuée par la nouvelle concurrence des pays de l'Est.

Pour lever les obstacles au développement, quelques nouvelles propositions ont été avancées. Selon la Banque mondiale, la croissance du tiers-monde devrait passer, par de meilleures relations entre l'État et le marché dans un cadre d'intégration mondiale. D'où l'importance de conclure l'Uruguay Round.

Selon l'ONU, la pauvreté tient plus à des erreurs de politique qu'au manque d'argent en raison de certains excès : dépenses militaires tout à fait exagérées, fuite de capitaux, corruption. Pour sa part, le tiers-monde demande que le nouvel ordre international, dont la mise en place avait été évoquée par les pays industrialisés après la guerre du Golfe, lui soit plus favorable.

Dominique Colson

Banque

Les banques françaises ont enregistré une nouvelle dégradation de leurs résultats. Le produit net bancaire (PNB), composé pour les trois quarts de la marge d'intérêt, a continué de se réduire. Plusieurs raisons l'expliquent : coût croissant des ressources (baisse des dépôts gratuits par rapport aux produits plus alléchants et donc mieux rémunérés) ; diminution de la rentabilité des crédits (guerre des taux due à la concurrence, croissance des impayés) et amenuisement de leur distribution. Le ralentissement de l'activité économique et une plus grande prudence des banques depuis la loi sur le surendettement sont à l'origine de ce dernier phénomène.

Parallèlement, les frais généraux ont continué d'augmenter. Les banques ont donc été amenées à accroître leurs provisions, moins, cette année, pour les risques « pays » au niveau international (tendance au plafonnement) que pour les risques « clients » (entreprises et particuliers) au niveau national.

Pour remédier à la baisse de leur rentabilité, les banques, plus ou moins touchées, ont dû céder soit des immeubles, soit des titres de participation. En outre, elles ont cherché à développer la part des commissions dans le PNB en multipliant la facturation des services et n'ont pas hésité à se séparer des clients non rentables.

SICAV et surbancarisation

Les banques ont surtout entrepris un effort de redressement et de restructuration pour améliorer leur productivité : allégement des effectifs, réduction des frais de siège par une automatisation plus poussée des opérations ; enfin elles ont cherché à se diversifier en se portant sur de nouvelles activités (développement de la bancassurance, politique de croissance externe, etc).

Si les banques ont procédé au renforcement de leurs fonds propres pour mieux satisfaire aux règles prudentielles, elles ont été en revanche de plus en plus handicapées par le succès des SICAV monétaires (hors bilan) qui se développent au détriment de leurs produits et des dépôts. Aussi ont-elles réagi en tentant de dissuader une partie de la clientèle par la hausse des droits d'entrée et des frais de gestion, et en obtenant de l'État une réglementation plus stricte. De même, avec la loi sur la sécurité du chèque bancaire, espèrent-elles réduire le coût des chèques sans provision ou volés. Dans le contexte actuel de « surbancarisation », elles ont bien évidemment approuvé le rapport Ullmo qui jugeait « inopportune » la distribution de prêts (sans épargne préalable) par La Poste.

L'Association française des banques (AFB), qui avait entamé à l'automne 1990 la réforme de la convention collective datant de 1936, a dû l'ajourner en raison des réticences syndicales.