Disciplines
Alpinisme
À Messner le Grand Chelem
La plupart des grands sommets du monde ayant été gravis par toutes les voies, en toutes saisons, en solo, en technique alpine..., l'alpinisme de haut niveau connaît une évolution que traduisent bien les faits marquants survenus en 1986. En Europe comme dans l'Himalaya, l'alpinisme de compétition, médiatisé et sponsorisé, marque des points.
Dans les Alpes, le grand exploit de l'année est réalisé par Jean-Marc Boivin qui réussit, le 17 mars 1986, l'enchaînement de quatre faces nord, parmi les plus dures du massif du Mont-Blanc, en dix-huit heures : l'aiguille Verte, les Droites, les Courtes et le Linceul aux Grandes Jorasses. Les liaisons entre les sommets et le bas des versants étaient effectuées à l'aide d'un parapente ou d'une aile volante. Boivin, qui n'avait pas souhaité ameuter la presse avant sa tentative, arbitrait ainsi une compétition engagée par Christophe Profit et Éric Escoffier, autres « sprinters des cimes », qui avaient tenté, peu de temps avant, d'autres enchaînements de grande envergure devant cameramen et photographes mobilisés pour la circonstance.
Dans l'Himalaya, le pari fou engagé par Messner, en 1970, de gravir les quatorze sommets dépassant 8 000 m a été tenu. L'alpiniste italien a atteint en 1986 les deux derniers « plus de 8 000 » manquant à son palmarès : le Makalu (26 septembre) et le Lhotse (16 octobre). Mais l'himalayisme ne se limite pas au seul Messner. D'autres grimpeurs sont en passe de réaliser le « grand Chelem ». Le Polonais J. Kukuczka (qui a ouvert une nouvelle voie dans la face sud du K2 le 8 juillet 1986) a onze « plus de 8 000 » à son palmarès et le Suisse E. Loretan en a neuf. Par ailleurs, l'année 1986 a été endeuillée par la disparition du sherpa Tensing Norgay, le 9 mai, à l'âge de 72 ans, dans sa retraite de Darjeeling. Il avait été le compagnon de sir Edmund Hillary lors de la première ascension de l'Everest, le 29 mai 1953.
Athlétisme
Le sursaut français
Au cours des championnats d'Europe qui se sont disputés à Stuttgart, l'Europe de l'Ouest amorce un retour au premier plan, surtout grâce à la Grande-Bretagne, qui s'adjuge huit titres dont six en courses, et à l'Italie, dominatrice sur les longues distances. Au rayon des déceptions, l'Allemagne de l'Ouest, défaillante sur ses terres, et les pays de l'Est, malgré de remarquables résultats féminins : neuf victoires pour la seule RDA.
Parallèlement, la France, avec 23 finalistes, l'écrasante domination de Stéphane Caristan sur 110 m haies, la deuxième place de Marie-Christine Cazier au 200 m et les médailles de bronze de Philippe Collet à la perche et de Bruno Marie-Rose au 100 m, redresse une situation qui était bien préoccupante depuis une dizaine d'années.
Sur le plan individuel, les exploits les plus notables sont à mettre au crédit du Soviétique Youri Sedykh, empereur incontesté au lancer du marteau, à son compatriote, le perchiste Sergueï Bubka, une nouvelle fois au-dessus des six mètres, et enfin à l'ensemble des athlètes du Royaume-Uni, tous animés d'une hargne de vaincre sans égale. À l'honneur chez les femmes, l'Allemande de l'Est Heike Drechsler, invincible au saut en longueur ainsi que sur 200 m, et la Norvégienne Ingrid Kristiansen, reine du marathon avec sa compatriote Grete Waitz.
Championnats de France
(Aix-les-Bains, 8-10 août)
Messieurs
100 m : Richard, 10″ 09.
200 m : Marie-Rose, 20″ 69.
400 m : Quentrec, 45″ 83.
800 m : Diomar, 1′ 46″ 65.
1 500 m : Thiebaut, 3′ 39″ 18.
5 000 m : Arpin, 13′ 51″ 14.
10 000 m : Prianon, 28′ 35″ 85.
110 m haies : Caristan, 13″ 46.
400 m haies : Gonigam, 49″ 82.
3 000 m steeple : Debacker, 8′ 29″ 03.
Hauteur : Verzy, 2,24 m.
Longueur : Brige, 8,08 m.
Perche : Vigneron, 5,70 m.
Triple saut : Hélan, 16,93 m.
Poids : Viudes, 18,08 m.
Disque : Selle, 59,76 m.
Javelot : Bertimon, 79,24 m.
Marteau : Ciofani, 74,12 m.
20 km marche : Fesselier, 1 h 27′ 6″.
50 km marche : Neisse, 4 h 14′ 52″.
Dames
100 m : Bily, 11″ 33.