La France et le Proche-Orient : le terrorisme a requis la prudence. Après le départ en Iraq du chef des moudjahidin iraniens réfugiés en France, Massoud Radjavi, et le règlement du contentieux financier, le rétablissement de relations régulières entre la France et l'Iran a pu s'amorcer. Cependant, le gouvernement français a refusé de remettre en question ses rapports avec l'Iraq, comme le demandait l'Iran. Cette normalisation a facilité la libération d'un otage détenu au Liban. La même circonspection est nécessaire à l'égard de la Syrie, pourtant soupçonnée de soutenir les terroristes en Europe. La France a refusé d'adopter des sanctions contre Damas.
La présence de la France dans le Pacifique fut mise en cause lors du Forum du Pacifique Sud. Les États réunis se sont en effet prononcés en faveur de la dénucléarisation de la région, ainsi que de l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, qu'ils ont souhaité réinscrire sur la liste du comité de décolonisation de l'ONU. Le contentieux franco-néo-zélandais a cependant été réglé par la libération des deux agents français et le dédommagement de la Nouvelle-Zélande.
Simon Parlier
Relations internationales
Rapports Est-Ouest : les relations internationales ont été dominées par la reprise des négociations sur le désarmement. Entamées au début de l'année par les propositions audacieuses de M. Gorbatchev, elles n'ont abouti à aucun accord au sommet de Reykjavik, les 11 et 12 octobre.
La préparation de ce sommet a commencé avec les propositions soviétiques de réduire les arsenaux nucléaires des deux pays, d'abandonner la modernisation des arsenaux français et britanniques, de réduire les forces conventionnelles (proposition faite au lendemain du sommet du pacte de Varsovie, en juin), de diminuer jusqu'à disparition complète les euromissiles. Les négociations se sont poursuivies au sommet de Stockholm, en septembre, avec l'acceptation du principe de l'inspection sur place. C'est ce programme qui avait motivé les initiatives de paix de M. Gorbatchev et qui divisa les deux grands au sommet. Aux exigences soviétiques de limiter le programme à la recherche en laboratoire, les Américains ont opposé un délai de dix ans dans le déploiement de l'IDS en échange de l'élimination complète de tous les missiles balistiques. Finalement, ces divergences n'ont pas été compensées par des accords de désarmement partiel.
Rapports Nord-Sud : un « programme d'action pour le redressement économique et le développement de l'Afrique 1986-1990 » a été adopté à l'issue de la session spéciale de l'ONU, en juin. Cependant, les relations Nord-Sud ont été négligées cette année. Les sept pays les plus industrialisés ont à peine mentionné le problème lors du sommet de Tokyo, en mai, et les pays non alignés réunis à Harare, en septembre, l'ont déclaré « au point mort ». Le dialogue est bloqué par le problème de la dette du tiers-monde : plus de 1 000 milliards de dollars.
Simon Parlier
Europe occidentale
Une évolution politique contrastée : alors qu'il est battu en France, le parti socialiste obtient la majorité absolue des sièges en Espagne et reste dans la coalition au pouvoir en Italie. Au Portugal, le socialiste Mario Soares est élu président de la République. La politique d'austérité ébranle en revanche la social-démocratie suédoise et oblige le cabinet de centre-droit à démissionner en Norvège. En Autriche, quelques mois après l'élection controversée de Kurt Waldheim à la présidence, les élections législatives ont lieu le 24 septembre : les socialistes et les populistes perdent des voix au profit des écologistes et de l'extrême droite.
L'intégration européenne progresse lentement : le Danemark a accepté la réforme institutionnelle ; l'Espagne et le Portugal sont devenus membres de la CEE le 1er janvier. La coopération militaire, technologique et policière évolue aussi : réunion du 47e sommet franco-allemand consacré à la défense, approbation de nouveaux projets dans le cadre du programme Eurêka, coordination des mesures de lutte contre le terrorisme.